Le 18 juin 2023 sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon a comparé l’abaya à une simple chemise à fleurs. Une cagoule du Ku Klux Klan serait donc un simple couvre-chef en coton ? Un Tee-shirt floqué de la faucille et du marteau serait une simple illustration décorative ?
L’abaya n’est pas un vêtement religieux. Mais, comme je l'avais souligné aussi sur BFMTV, sa fonction est religieusement invoquée en référence à l’islam par des jeunes filles, pour "librement" se soumettre au patriarcat par l'occultation de leur corps. Leur but, assumé sur les réseaux sociaux, est de défier la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école.
Mais Jean-Luc Mélenchon écarte volontairement cela, continue de marteler que l’abaya n’a rien à voir avec la religion… pour ensuite déclarer dans la même diatribe que s'opposer à ce vêtement brandi par des intégristes serait "embêter 6 millions de musulmans". Pour plaire à ce qu'il croit être son électorat, sa contradiction et son orientalisme ne sont que des détails.
Affirmer que s'opposer à l'abaya serait s'en prendre à tous les musulmans montre l'ignorance (ou le désir ?) de l'ancien laïque et actuel défenseur du patriarcat islamiste. Son relativisme et son assignation de tous les musulmans à la frange extrémiste de l’islam rejoint la rhétorique de l’intégrisme musulman. Dans le cadre de leur stratégie victimaire, les intégristes se servent de tous leurs coreligionnaires comme bouclier politique pour mieux avancer. Le corps des femmes est leur "porte-étendard", selon nombre de prédicateurs. Leur étendard en question est le sexisme du voile (et ses déclinaisons comme l'abaya). Une nouvelle fois, Jean-Luc Mélenchon s’aligne sur la stratégie de l’islamisme politique.
Affirmer que s'opposer à l'abaya serait s'en prendre à tous les musulmans montre l'ignorance (ou le désir ?) de l'ancien laïque et actuel défenseur du patriarcat islamiste.
Ce relativisme de l’abaya peut résonner de l’autre côté de la Méditerranée. Le burqini et autre maillot de bain "religieusement" couvrant seraient aussi comparables à des chemises à fleurs, à de simples textiles sans aucune connotation idéologique. Pendant qu'en France LFI assure le service-après-vente de l'islamisme politique, des marques de vêtements, telles que Nike, Adidas ou Decathlon, poursuivent leur partenariat économique avec les normes sexistes et patriarcales de l'intégrisme musulman. Le dernier exemple en date est celui de Decathlon Maroc.
Ces deux images ont été partagées sur Twitter par Ibtissame Betty Lachgar pour pointer du doigt Decathlon. "Baigne-toi tout en étant à l'aise" (ou "tranquille") dit le slogan dans la première image. On ne peut pas faire plus patriarcal que ça. La seconde image n’a même pas besoin de slogan...
L’homme peut sentir la douceur du soleil, la mer et l’air caresser sa peau. La femme, "qui se respecte" et est une "bonne musulmane", doit être recouverte de la tête aux pieds. Elle doit faire le "libre choix" d’être plus entravée qu’un homme pour nager, de ne jamais sentir le soleil et l’air sur son corps, de macérer dans sa transpiration et le sel qui lui colle à la peau. Ainsi, l’homme porte un vêtement adapté à l’activité. La femme doit porter un vêtement adapté à une norme morale sexiste et patriarcale qui fait d’elle un objet sexuel tentateur par nature. Elle doit être cachée pour ne pas exciter les "prédateurs" que seraient les hommes. Et si elle résiste à cette injonction en se baignant par exemple en bikini, il faudra qu’elle en assume les conséquences ici-bas (remarques, insultes, agressions) et dans l’au-delà (les flammes de l’enfer pour l’éternité)… Cette norme morale patriarcale promue par l’islamisme est celle du voilement des femmes dont l’abaya et le burqini sont des déclinaisons. Voilà le message "inclusif" véhiculé par Decathlon, et un simple détail textile pour Jean-Luc Mélenchon.
Le gain financier se moque souvent de l’éthique. Le capitalisme peut s'accommoder du faux "libre choix" d'une "pudeur" créée par des hommes pour soumettre les femmes… Jean-Luc Mélenchon aussi.