Absent du Coran, le voile est fortement présent dans les discours islamistes. Leur approche pseudo littéraliste pour prétendre coller au texte coranique ne les empêche pas de le détourner pour calmer leurs pulsions sexuelles : le corps féminin étant un objet sexuel à leurs yeux, les femmes devraient se cacher sous un voile pour ne pas tenter les hommes. Cette vision ultra sexiste et rétrograde est rendue acceptable en attribuant au voile une religiosité qu'il n'a jamais eue. Il est plus facile de défendre la "liberté religieuse" plutôt que la liberté du machisme. Ce tour de passe-passe permet également de faire du voile le cheval de Troie politique de l'islamisme.
Le Collectif Contre l'Islamophobie en France (CCIF) est une association politico-religieuse. Il participe au développement de l'islamisme version Frères Musulmans, en n'hésitant pas à s'associer au salafisme à l'occasion. Son créneau est juridique. Mettant en pratique la stratégie victimaire et la rhétorique d'inversion typique de l'islamisme politique, le CCIF fait du rétablissement du délit de blasphème, par le terme "islamophobie", son but à atteindre. Comme tous les islamistes, le sexisme du voile est un de ses supports prosélytes et politiques.
Culpabilisées par les hommes islamistes, les femmes islamistes font le "libre choix" de cacher leurs corps, y compris en pleine canicule, pendant que les mâles de leur entourage se promènent en bermuda et tee-shirt. Le décalage est encore plus flagrant pour la baignade : les hommes profitent de ses bienfaits, les femmes en sont exclues. Certaines tentent de se baigner habillées. Mais, inadaptés, leurs vêtements les empêchent de nager. Afin de leur rendre possible la baignade tout en respectant l'obsession sexuelle et les normes sexistes définies par des hommes, une australienne créa en 2004 un carcan adaptée : le burqini. Cette adaptation du voilement à la baignade permet de faire des piscines municipales un nouveau terrain de conquête politico-religieux.
"Être féministe ne signifie pas forcément être à l’aise dans un environnement masculin et vous ne devez pas avoir honte de ne pas toujours vous sentir à votre place."
Tel est l'un des raisonnements "féministes" de Lallab exprimé dans un de ses articles. La non mixité, ou au moins sa limitation, est une de ses valeurs. Une non mixité sexuelle mais aussi une lutte contre le féminisme universaliste dont Lallab perçoit l'universalité de l'égalité des sexes comme étant une valeur de "blanches".
Ainsi, cette association est un des plus formidables exemples de l'alliance entre l'intersectionnalité et l'intégrisme musulman. Le relativisme de la première sert de porte d'entrée au second.
Le Planning familial a décidé de tourner le dos à l'une de ses valeurs fondatrices, l'universalisme, au profit du differentialisme racialiste et intersectionnel. Le racialisme et l'intersectionnalité donnent la priorité au respect des cultures et de la religion, plus précisément l'islam perçu comme la religion des éternelles victimes. Le féminisme leur cède toujours le passage. Ils sont ainsi la porte d'entrée à l'intégrisme musulman. Ils se retrouvent souvent alliés. Le Planning familial ayant adopté ces concepts, vit une lente dérive qui l'amène à défendre aujourd'hui ce qu'il combattait hier : les valeurs sexistes de l'intégrisme religieux (mais seul l'islam est concerné) dont le voilement des femmes est le cheval de Troie.
Si les salafistes accordent peu d'importance à l'engagement politique (sauf parfois au niveau local), les Frères musulmans en sont imprégnés. Les premiers souhaitent "islamiser" leur zone géographique de vie, en créant leurs commerces et leurs écoles par exemple. Pour les seconds, ce n'est qu'une étape pour transformer l'ensemble de la société. Écoles, centres "culturels", associations de loisirs, syndicats, partis politiques, féminisme, associations "antiracistes", économie, entreprises, fonction publique, santé, les arts, etc. Toutes les sphères de la société doivent être infiltrées. Aucun domaine ne doit être épargné.
Par sa stratégie victimaire, son usage efficace de la rhétorique d'inversion, et son incroyable patience (sa temporalité se mesure en décennie voire en génération), l'islamisme politique est bien plus dangereux que le djihadisme.
Charb avait raison. Je rajouterai que les laïques qui parlent en harmonie avec les extrémistes religieux sont encore plus effrayants.
Les "idiots utiles", ainsi nommés par leurs détracteurs, sont des relativistes. Ils apportent une forme de respectabilité à l'islamisme politique. Certains soutiennent activement cette frange extrémiste de l'islam en l'adoubant représentante de tous les musulmans. Politiquement, ils se situent pour la plupart à l'extrême gauche.
D'autres sont dans le soutien passif. Comme les premiers, ils adoptent des éléments de langage des Frères Musulmans tels "islamophobie" (délit de blasphème), "libre choix" (pour le voile), etc. Ils voient dans le voile une simple expression religieuse, comme le souhaitent les islamistes. Leur orientation politique dépasse le cadre de l'extrême gauche.
Sans eux, l'islamisme politique serait moins dangereux. A cause d'eux, il représente une menace bien plus grande à long terme que l'islamisme djihadiste.
L'obsession sexuelle des islamistes, dont le corps des femmes catalyse toute leur attention, est leur principale arme politique. Leur projet étant international, toutes les questions autour du voile et des rapports entre femmes et hommes en général le sont aussi. Le sexisme islamiste dans les pays musulmans, notamment au Maghreb, est donc en lien et a des conséquences sur la situation en France, et inversement.
Au delà de cela, tout ce qui concerne l'islam est internationale. La diffusion des idéologies s'affranchissent des frontières.
J'ai consacré quelques articles à la définition de plusieurs termes car, comme disait Albert Camus, “mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde”. C'est particulièrement vrai avec les islamistes et leurs soutiens.