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Naëm Bestandji

Féminisme / Universalisme / Laïcité

actualités - Hijabeuses, Alliance citoyenne, Conseil d'État

« Hijabeuses » : le Conseil d'État rejette la requête d'Alliance citoyenne

Par Naëm Bestandji . Publié le 16 Janvier 2022 à 13h26

Image RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP. Source : https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-le-conseil-d-etat-donne-neuf-mois-a-la-france-pour-prendre-des-mesures-supplementaires_4685501.html

Alliance citoyenne est une des associations les plus sexistes et rétrogrades de France. Partenaire de l’islamisme politique, elle reprend plusieurs de ses codes de communication, notamment la rhétorique d’inversion qui vise à présenter leur modèle réactionnaire en progressisme, leur sexisme en féminisme et toute opposition à la discrimination sexiste du voile comme une discrimination. L'un des intérêts de cette rhétorique, comme le veut la stratégie de l’islamisme politique, est d’infiltrer des mouvements antiracistes et féministes pour faire avancer leur vision rétrograde des rapports entre les sexes tout en banalisant l’intégrisme musulman présenté comme une simple forme de piété injustement discriminée.

Les offensives politico-sexistes d'Alliance citoyenne

Hébergée depuis l’été 2020 par le Parti Communiste (1), cette association s’est fait connaître en 2019 pour ses actions pro burqini dans les piscines municipales grenobloises (2). Son désir d’imposer le sexisme du voile partout ailleurs l’a conduite à mener des actions dans des salles de sport (3) puis dans le football (4) (5). Ainsi, un groupe de fanatiques a été créé : les « hijabeuses ». Militantes islamistes avant d’être footballeuses, leur volonté est de faire plier la FFF pour imposer leur sexisme politique sur les terrains de football. Pour cela, elles demandent la modification de l’article 1 des statuts de la fédération qui interdit tout affichage à caractère politique, religieux ou syndical, et tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande. Or, le voile réussit le tour de force de remplir tous ces critères (les « hijabeuses » se présentent comme syndicalistes dont leur voile est l’affichage). La FFF vise également à lutter contre toute forme de discriminations, notamment sexistes. Là encore, le voile est le symbole le plus frappant de ce genre de discriminations. Il a été créé pour cela. Qu’il soit faussement « choisi » (une des « hijabeuses » déclare refuser de retirer son voile car elle n’a pas la possibilité de l’enlever) ne change pas la nature ni l’objectif de cet accessoire vestimentaire dont chaque millimètre carré transpire un patriarcat multimillénaire.

Militantes islamistes avant d’être footballeuses, leur volonté est de faire plier la FFF pour imposer leur sexisme politique sur les terrains de football.

Pour obtenir le privilège d’une dérogation refusée à tous, pour le seul signe qui coche l’intégralité des interdits par le règlement, Alliance citoyenne joue encore et toujours de la rhétorique d’inversion tout en menant des actions sur le terrain pour faire pression sur la FFF, en vain. La fédération n’interdit pas les terrains à ces jeunes filles, seulement leur voile. Un règlement s’applique à toutes et à tous. Si elles refusent de retirer leur hijâbs le temps d’un match car trop fanatisées et imbibées de sexisme et de patriarcat, cela relève de leur responsabilité, pas de celle de la FFF. Cette dernière n’a pas pour rôle de participer à la banalisation de l’islamisme et du voilement des femmes.

La saisine du Conseil d'État, son rejet de la requête

Le 2 novembre 2021, Alliance citoyenne saisit alors le Conseil d’État. Pour mettre toutes les chances de son côté, elle présente sa requête sous l’angle de « la condition d’urgence ».

La FFF n’a pas pour rôle de participer à la banalisation de l’islamisme et du voilement des femmes.

Le Conseil d’État a rendu sa décision le 22 novembre 2021 (6). Il rappelle les raisons de l’existence de l'article 1 des statuts de la Fédération française de football : "la Fédération et ses organes déconcentrés, en tant qu'organes chargés d'une mission de service public déléguée par l'Etat, défendent les valeurs fondamentales de la République française et doivent mettre en œuvre les moyens permettant d'empêcher toute discrimination ou atteinte à la dignité d'une personne, en raison notamment de (...) ses convictions politiques et religieuses./ Par ailleurs, le respect de la tenue règlementaire et la règle 50 de la Charte olympique assurent la neutralité du sport sur les lieux de pratique./ A ce double titre, sont interdits, à l'occasion de compétitions ou de manifestations organisées sur le territoire de la Fédération ou en lien avec celles-ci : /(...)/- tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance (...) religieuse (...),/- tout acte de prosélytisme (...), /(...)./Toute personne contrevenant à ces dispositions fera l'objet de poursuites disciplinaires et/ou pénales./Les officiels doivent veiller au respect des dispositions susvisées ".

Le Conseil d'État indique également que l'interdiction de participer aux compétitions sportives organisées par la Fédération française de football, à raison du port d'un signe religieux, ne saurait être regardée comme étant constitutive d'une situation d'urgence de nature à justifier la suspension de l'exécution de la décision contestée, sans attendre le jugement de la requête au fond. La condition d'urgence n'étant pas remplie, la requête présentée par l'association Alliance citoyenne et autres est rejetée.

Comme l’indique la motivation de la décision, le Conseil d’État ne juge pas le fond mais l’angle choisi par Alliance citoyenne, celui de la situation d’urgence. Cela n'en reste pas moins une victoire (provisoire ?) pour la lutte contre le sexisme et l'intégrisme religieux.
Près de deux mois après cette décision, l’association n’a toujours pas réagi publiquement. Le 19 janvier 2022, sous la pression d’Alliance citoyenne, la ville de Grenoble devrait annoncer sa position sur une évolution ou non du règlement intérieur de ses piscines concernant le sexisme du burqini. Nul doute qu’il est craint que la décision du Conseil d’État puisse influer sur le choix de la ville. D’où le silence d’Alliance citoyenne.

(1) Le Parti Communiste héberge le sexisme islamiste d’Alliance Citoyenne
(2) Burqini à la piscine municipale de Grenoble : la mairie sous pression d'intégristes musulmanes
(3) Alliance Citoyenne renforce ses offensives sexistes et islamistes contre des salles de sport
(4) Alliance citoyenne souhaite introduire le sexisme islamiste dans le football
(5) Les "dégommeuses" du féminisme et de la laïcité
(6) Conseil d'État, , 22/11/2021, 458092, Inédit au recueil Lebon

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