Dans un entretien accordé à L'Obs, Rokhaya Diallo déclare que le féminisme universaliste est excluant. Oui, il exclut toute forme de sexisme. Et cela ne plait pas à Rokhaya.
Comme toutes les intersectionnelles, elle déclare que son féminisme serait "inclusif", une formule pour se démarquer de l'universalisme. Cette "inclusivité" inclut non pas la défense de toutes les luttes féministes mais de toutes les femmes, quelles que soient leurs revendications. Enfin… presque toutes les femmes. Il ne faut pas qu'elles soient trop "blanches". L'intersectionnalité peut donc inclure le sexisme s'il est brandi par des femmes qui adhèrent à la branche extrémiste de la religion des "opprimés", l'islam. Au-delà du manque de raisonnement qui considère que tout ce que peut dire une femme ("non blanche") serait forcément féministe, l'intersectionnalité veut rendre l'intégrisme musulman et son sexisme acceptables en le faisant passer pour l'islam tout court. Les intersectionnelles sont donc les adversaires des musulmanes qui luttent contre leurs coreligionnaires intégristes. Telle est la définition intersectionnelle de la "sororité". Ainsi, l'intersectionnalité est une des portes d'entrée pour l'islamisme politique où, comme toujours, le sexisme du voile est le cheval de Troie. De plus, ce féminisme à géométrie variable considère qu'à l'intersection des discriminations subies par une femme, l'égalité des sexes peut céder le passage au respect de la culture et de la religion. C'est exactement ce qui se passe au Planning familial par son évolution de l'universalisme à l'intersectionnalité.
L'intersectionnalité est une des portes d'entrée pour l'islamisme politique.
Pour parfaire ce tableau intersectionnel digne des plus grands peintres surréalistes, ce féminisme se gargarise de "sororité" et "d'inclusivité"… en rejetant la "blanchité". Associer des attitudes et des comportements sociaux à une couleur de peau est, par définition, du racisme. Pour les intersectionnelles, le féminisme "blanc" est à combattre là où l'universalisme considère toutes les femmes à égalité quelle que soit leur couleur de peau. Ce racisme véhiculé par Rokhaya Diallo s'exprime évidemment par des stéréotypes racistes : "une mouvance composée majoritairement de femmes blanches socialement avantagées". Les féministes universalistes en Afrique subsaharienne, dans les pays musulmans, en Inde, etc., seront ravies de savoir qu'elles sont "blanches et socialement avantagées", les universalistes françaises et français des quartiers populaires et ailleurs aussi. Cette définition permet de disqualifier ces féministes auprès de leurs concitoyens et/ou coreligionnaires en en faisant des traitresses de leur communauté. Telles sont, là encore, la "sororité" et "l'inclusivité" des intersectionnelles.
Ainsi peut se comprendre sa défense du voile, accessoire vestimentaire le plus raciste et sexiste que l'Être humain ait inventé. C'est pourquoi l'"inclusivité" de Rokhaya Diallo lui permet de soutenir les Frères musulmans et leur sexisme dont le voile est le symbole. En effet, si, par "sororité", elle n'a aucun état d'âme à lutter contre les féministes universalistes, elle sait se montrer magnanime voire soutenir les islamistes. Par exemple, elle qualifie le parti islamiste Ennahada, branche tunisienne des Frères musulmans, de parti "islamique" pour le rendre acceptable. Et elle ne voit aucun problème à l'intrusion du religieux dans la politique. Cela marque une autre différence avec l'universalisme qui est laïque. La laïcité étant une des meilleures protections des femmes. Ennahada milite pour le port du voile et avait lutté contre l'inscription de l'égalité homme-femme à l'époque du projet de Constitution.
L'"inclusivité" de Rokhaya Diallo lui permet de soutenir les Frères musulmans et leur sexisme dont le voile est le symbole.
Rokhaya Diallo soutient aussi des Frères musulmans français. En plus de son soutien au CCIF sur les réseaux sociaux, elle avait participé au "dîner de gala" de cette association d'extrême droite. Elle se retrouvait ainsi au milieu de Frères musulmans et de salafistes aussi sexistes et rétrogrades les uns que les autres.
Rokhaya Diallo milite pour un féminisme sexiste (volontaire oxymore de ma part pour montrer la dangereuse incohérence de l'intersectionnalité), un sexisme politique, qui préfère donner la priorité à l'intégrisme musulman au détriment des femmes (l'intégrisme chrétien, religion "blanche", ne l'intéresse pas). Le féminisme universaliste rejette cette complaisance. Voilà ce qui insupporte les intersectionnelles dont Rokhaya Diallo est l'une des figures. L'Obs lui a offert une tribune pour l'exprimer.
(1) Rokhaya Diallo : « Le féminisme “universaliste” est excluant »