La ministre des sports, Marie Barsacq, déclare mettre en garde contre "les confusions et les amalgames" concernant le port du voile dans le sport… en multipliant les confusions et les amalgames, et en y ajoutant une bonne dose de relativisme (1).
Elle affirme que "le sport est un outil d’émancipation pour tous et toutes"… à la condition que certaines sportives (les hommes en sont exemptés) se dissimulent sous un voile pour ne pas exciter sexuellement les hommes. Une valeur sportive défendue par la ministre ?
Une musulmane voilée optera pour une tenue en fonction de l’avis de prédicateurs dont les critères ne sont pas la quête de performance ni du confort mais sexuellement et patriarcalement moraux. Une femme voilée peut donc se dépenser physiquement, à la condition qu’elle respecte la "pudeur" fixée par des hommes.
Le voile conditionne donc l’accès au sport par leur soumission. En résonance, il signifie aussi aux autres sportives leur degré d’impudeur. Ainsi, des musulmanes qui jusque-là pratiquaient le sport sans voile sont de plus en plus poussées à se couvrir (les intersectionnelles appellent ça "le libre choix"). Ce sont elles qu'il faut protéger.
Marie Barsacq met aussi en garde contre "les confusions" et les "amalgames" entre le port du voile et la radicalisation dans le sport. Pourtant, être dans l’impossibilité psychologique, par endoctrinement, de retirer son voile pour les quelques minutes d’une activité sportive est déjà une forme de radicalité.
La ministre dit également que "la laïcité ne se résume pas au fait de porter ou non le voile". Le voile n’est pas une question de laïcité mais d’inégalité des sexes. La laïcité n’est concernée qu’ensuite. C’est pourquoi aucun homme ne revendique de porter le voile. Ils ne sont pas astreints à cette "pudeur". Sans doute imprégnée de patriarcat qui lui semble naturel, Marie Barsacq écarte ainsi totalement la raison d’être du voile : la misogynie. Nous sommes bien loin des valeurs sportives.
Enfin, elle affirme que "le port du voile ce n’est pas de l’entrisme". Eh bien… si. Le hijâb, jelbab et autre niqâb ont aussi été conceptualisés pour cela. Peu importe les intentions de celles qui les portent. Tous les prédicateurs islamistes (unanimes dans l’obligation du voile) le reconnaissent dans leurs prêches. Certains ont une belle formule : "pas besoin de parler, le voile le fait pour nous". Vu sa taille, il faut être aveugle pour ne pas voir que c’est un panneau publicitaire géant, un outil prosélyte, d’une interprétation extrémiste d’une religion qui brandit le sexisme et le patriarcat en étendard.
Alors, madame la ministre, si vous commenciez vous-même à ne pas faire de confusions, d’amalgames et, en passant, d’éviter tout relativisme ? Pour cela, je vous propose de lire mon livre "Le linceul du féminisme-Caresser l’islamisme dans le sens du voile". Vous y trouverez tout ce qu’il faut savoir sur le voile.
(1) «Le port du voile, ce n’est pas de l’entrisme» : la ministre Marie Barsacq se démarque du projet d’interdiction du voile dans le sport