Les offensives islamistes à l'école se multiplient
« On s’inscrit clairement dans une poussée du fait religieux en milieu scolaire. » (1) Cette déclaration à La Dépêche du directeur du pôle politique de l’Ifop résume une enquête pour la revue Écran de veille, sous forme de sondage auprès de professeurs (2). Ces derniers observent, une nouvelle fois, une poussée des atteintes à la laïcité et des tensions religieuses dans les établissements scolaires. Selon l’enquête, cela est constaté par près d’un professeur sur deux. L’écrasante majorité des cas provient d’élèves qui se définissent comme musulmans, ce qui marque le succès de la prédication islamiste auprès des jeunes. Une partie infime concerne des évangélistes.
Comme toujours, nombre d’offensives sont menées par la transgression de la loi de mars 2004 sur l’interdiction des signes ostensibles d’appartenance religieuse à l’école publique. Le sexisme du voile et les abayas sont en tête. Les « refus d’activités scolaires au nom de convictions religieuses, philosophiques ou politiques […] tout comme des revendications communautaires liées au respect de certains préceptes religieux » sont aussi toujours au menu.
Les enseigants au front, l'institution en action
Mais la majorité des enseignants veut tenir bon. 88 % des professeurs « sont contre le port de signes religieux ostensibles (voile, kippa…) ». Toutefois, 20 % « considèrent la loi de 2004 comme "islamophobe" ou hostile envers l’islam et les musulmans. » Oui, des enseignants veulent introduire le blasphème (« islamophobie ») à l’école. Je sais que, parmi eux, certains considèrent que l’intégrisme musulman doit pouvoir pénétrer les établissements scolaires car lieux à conquérir. D’autres refusent d’exercer leur esprit critique (un comble pour des enseignants) au profit de l’émotion, ce qui facilite les offensives des élèves embrigadés et l’avancée de l’islamisme en milieu scolaire. L’école est la reine des batailles. Elle est une entrée incontournable de l’ensemble de la société car elle est le lieu de formation des futurs citoyens.
Le ministère et les rectorats ne restent pas sans réagir avec des procédures d'alerte simplifiées, les équipes académiques Valeurs de la République plus actives et les formations à la laïcité qui visent la totalité du personnel « d’ici 3 ans ». Mais toutes ces mesures ne traitent que les conséquences. C’est une façon d’écoper avec un verre d’eau la vague qui inonde lentement et sur le long cours la République. C’est pour cela que, malgré toutes les mesures (dont la loi de 2004), le déferlement islamiste se poursuit et ne s’est jamais si bien porté.
L'école, en bout de chaîne, ne peut pas tout
Entre mon livre, mes articles, mes conférences, mon audition au Sénat en janvier 2020 et mes quelques passages sur les chaînes d’infos, j’alerte depuis des années sur l’importance de traiter le problème aux sources (elles sont multiples). J’évoque inlassablement ces pistes, en vain. L’une d’elles, par exemple, est la propagande islamiste sur internet, en particulier sur les réseaux sociaux. J’y travaille depuis longtemps. Je m’y concentre depuis des mois. Les prédicateurs islamistes sont nombreux. Chaque mois, un nouveau apparaît. Leurs émules intégristes voilées, soumises « librement » à leur patriarcat, sont de véritables influenceuses. Si le Ministère de l’Éducation nationale a pris des mesures pour l’école, quelles sont celles prises par le Ministère de l’Intérieur et le secrétariat d’État au numérique pour Internet ? Je ne parle pas d’interdire mais de proposer un contre-discours laïque et républicain à l’islamisme. Les comptes et vidéos islamistes sont en ligne par centaines. Où sont ceux des associations laïques ? Par exemple, tous les prédicateurs intégristes sont présents sur TikTok. Aucune association laïque ne l’est. Une autre source est l’alliance entre l’islamisme et une partie de la gauche. Des médias, des partis politiques et des associations dites « de gauche » vont dans les quartiers populaires pour soutenir et promouvoir des islamistes et des identitaires musulmans. Tous sont présents sur les réseaux sociaux, comme Konbini ou la chaîne AJ+ par exemple. Même France Télévision fait la part belle au discours racialiste et islamiste à travers la banalisation et la promotion du sexisme du voilement des femmes. Sans parler d’associations comme Alliance citoyenne, NousToutes, etc., alliées à l’islamisme également à travers le corps des femmes. Mais qui soutient aussi fortement celles et ceux, issus des mêmes quartiers et des mêmes origines, qui défendent la laïcité et l’égalité des sexes ? Les quartiers populaires et la jeunesse ont été abandonnés pour laisser le champ libre à l’islamisme.
À elle seule, en bout de chaîne, l’école ne peut pas grand-chose. Les atteintes à la laïcité et les revendications identitaires fomentées par l’islamisme vont se poursuivre encore longtemps. La société tout entière sera de plus en plus éclaboussée.
(1) Atteintes à la laïcité à l’école : un enseignant sur cinq agressé physiquement ou menacé, l'étude qui révèle l'ampleur du phénomène
(2) Les atteintes à la laïcité et les tensions religieuses à l'école