Le parti islamiste UDMF (Union des Démocrates Musulmans Français) est issu de l'idéologie des Frères musulmans. Fidèle à la politique de ce mouvement, la victimisation est au coeur de sa stratégie : il récupère les valeurs de la République pour les détourner et les retourner contre la société. Pour rappel, les Frères musulmans ne sont pas dans une lutte frontale contre la République. Ils veulent au contraire l'investir pour la saper de l'intérieur.
L'UDMF a lancé sa campagne pour les législatives de 2022 par une série de un tweet par jour entre le 17 et le 23 septembre 2021 (partagés en partie sur sa page Facebook). Ce parti identitaire d'extrême droite musulmane (dont le sexisme du voile est l'outil identitaire par excellence) déclare alors "défendre ses droits constitutionnels face aux dérives identitaires". Pour répondre par avance aux critiques portées contre lui, il affirme que "c'est pas faire de l'islam politique !"
Il prétend vouloir "lutter contre toutes formes de discriminations" pour s’inscrire dans les luttes de gauche, les infiltrer, pour lutter uniquement contre les atteintes à l’islam(isme) assimilées à une hostilité envers les musulmans.
Ce parti politico-religieux, qui transpire l’antilaïcité jusque dans son logo (1), se présente comme grand défenseur de la laïcité pour, là encore, dénoncer "l’oppression des musulmans dans l’espace public". C’est-à-dire les oppositions à l’islamisme. L’ensemble des musulmans sert de bouclier politique pour une meilleure victimisation de sa frange extrémiste.
En plus de cette rhétorique d’inversion habituelle, l’UDMF surfe aujourd’hui sur la mode "décoloniale" pour les prochaines législatives. Le mouvement décolonial rassemble des militants d’extrême gauche non religieux et d’extrême droite musulmane pour une convergence des luttes. L’UDMF rejoint cette grande famille.
Lors des législatives de 2017, la moyenne des 3 candidats présentés par l'UDMF a été de 0,98%. L'un d'entre eux avait atteint 2,06%. Présenteront-ils plus de candidats cette année ? Amélioreront-ils leur score ?
Pour ces mêmes législatives de 2017, mon article de l'époque alertait déjà sur ce parti (1).
(1) Législatives 2017, un défi pour l’islamisme politique (2ème partie)