Aujourd'hui, Médine est au coeur de l'alliance entre une partie de la gauche et de l'islamisme politique.
Le rappeur islamiste "antiraciste"
Depuis des années, nous sommes nombreux à avoir alerté sur sa proximité idéologique avec l’islamisme politique et sur ses manifestations antisémites. Ce rappeur est un identitaire musulman (pas un simple musulman), pour qui l'islam est une arme politique et le rap son support de propagande. D’un ton heureux et fier, il déclare être "officiellement ambassadeur de Havre de Savoir". Cette association havraise est une des principales vitrines des Frères musulmans en France. "Le travail qu’ils font à l’association vient compléter tout ce que j’ai pu faire dans le cadre de mon artistique (sic). […] J’avais besoin d’un mouvement sur lequel me reposer. J’ai trouvé en Havre de Savoir une façon de relayer mon travail dans le monde associatif" déclarait-il en 2012, lors d’une "journée de sensibilisation à la lutte contre l'ISLAMophobie", aux côtés du CCIF et d'autres islamistes, organisée par Havre de Savoir. "ISLAM" était bien écrit en majuscule, pour montrer qu’il est bien plus question de l’islam, donc du blasphème envers cette religion, que de l’hostilité envers les musulmans. Havre de Savoir est ainsi fidèle à la réelle définition et ambition du terme "islamophobie" où la fusion entre offense à l'islam et hostilité envers les musulmans est nécessaire pour tenter de neutraliser toute opposition à travers la victimisation.
Deux ans après sa déclaration d'ambassadeur des Frères musulmans, il sera invité à se produire à la Fête de l'Humanité (septembre 2014)...
Une quenelle antisémite ou à la frange de la gauche qui le soutient ?
Médine a la quenelle et les allusions antisémites faciles, mais déclare en même temps lutter "contre l’antisémitisme, contre l’islamophobie et toutes les discriminations". Ça ne mange pas de pain, tout en instillant sa volonté première : l'antisémitisme (hostilité envers des individus pour ce qu'ils sont en tant qu'êtres humains) n'est pas comparable à l'islamophobie (peur d'une religion). Mais hisser "l'islamophobie" au même niveau que l'antisémitisme est la carte premium de la victimisation. C'est le summum des tickets d'entrée pour que la lutte contre le blasphème envers l'islam (et l'islamisme) intègre les luttes contre le racisme. Si cela fonctionne avec les racialistes et les intersectionnels, dont la lutte contre le racisme est une notion relative pour souvent promouvoir le leur, les universalistes ne s'y sont pas laissés prendre.
Comme la nature du personnage réémerge inexorablement, il a récemment nommé Rachel Khan "resKHANpée" sur Twitter. Une allusion aux origines juives (dont une partie de sa famille avait été déportée) pour répondre à celle qui l’avait qualifié de "déchet". Rachel Khan n'aurait pas dû l’insulter. Mais, contrairement à Médine, elle n'a pas fait de jeu de mot raciste sur son nom. Un jeu de mot comparable à celui de Jean-Marie Le Pen : "Durafour crématoire". Un clin d’œil à celui dont il prétend combattre les idées ?
Des soutiens de l'extrême gauche à l'extrême droite musulmane
Tout cela n’empêche pas EELV de maintenir l’invitation faite à Médine pour être à l’honneur de son université d’été. Il sera également un invité vedette de LFI et un des artistes de la fête de l’Humanité.
Face au tollé, Médine a mollement réagi pour donc affirmer qu'il n'est pas antisémite. Sur son compte X (anciennement Twitter), il partage également ses soutiens, de LFI et EELV aux militants d'extrême droite musulmane. Une belle illustration d'une alliance dont Médine est actuellement le coeur.
Marwan Muhammad est l'ex directeur du CCIF. Depuis 2016, j'ai révélé de nombreuses sources et fourni autant d'analyses sur le pedigree de cet infatigable militant islamiste.
Rafik Chekkat tend à prendre la relève. Tout aussi réactionnaire et populiste que M. Muhammad, il sait manier le verbe pour user sans complexe de sophismes afin de faire passer sa radicalité religieuse, son identitarisme et sa vision rétrograde des femmes comme une forme de lutte antiraciste et de progrès. Il égale M. Muhammad dans la victimisation, notamment sur l'usage hors sujet et jusqu'à l'indécence de la comparaison entre la situation des Juifs dans les années 30 et 40 avec celle des musulmans d'aujourd'hui.
Quels sont les points communs entre les soutiens de gauche et d'extrême droite musulmane affichés par Médine ? Le populisme pour une meilleure victimisation et considérer que les islamistes sont juste de simples musulmans opprimés et incompris.
Il n'y a rien de tel pour exciter et renforcer l'extrême droite nationaliste... pour ensuite l'utiliser afin de servir la stratégie victimaire. Un cercle "vertueux" où la gauche sortira toujours perdante et les deux extrêmes droites vainqueurs en s'entretenant l'une l'autre.
Ainsi, avoir invité Médine à être la vedette de l'université d'été d'EELV, de LFI et l'un des artistes à se produire à la Fête de l'Humanité ressemble au "Diner de con". Mais ici, le "con" ne sera pas l'invité...