Pour les législatives de juin 2022, La France Insoumise pourrait investir Taha Bouhafs comme candidat à Vénissieux, malgré le CV du militant. Une décision révélatrice de la dangerosité de ce parti pour la République.
En 2017, il s’était déjà présenté à la députation (11,12% des voix au premier tour) sous l’étiquette LFI. Toutefois, divers évènements se sont déroulés depuis, dévoilant les idéaux de Taha Bouhafs plus proches d’une extrême droite que de la gauche.
Il se fera connaître en 2018 par son premier scoop… qui était une fausse information : "les CRS épongent le sang des étudiants à la fac [de Tolbiac] pour ne laisser aucune trace".
Le militant "antiraciste" est condamné par la justice en 2021 pour racisme ("injure publique à raison de l'origine"). Il avait insulté une militante syndicaliste de "Arabe de service". Il rejoint ainsi Éric Zemmour au club des racistes condamnés. Taha Bouhafs a fait appel de cette décision de justice.
Son expression n’était pas une maladresse, un propos raciste qui aurait dépassé sa pensée. Comme tout bon raciste, il l’utilise contre ceux qu’il perçoit ethniquement comme des traîtres.
Il en utilise aussi une autre, un classique chez les racistes "Arabes" : "collabeur". Cela définit un "arabe" (forcément musulman) qui trahit son "peuple" en collaborant avec les "Français" par son émancipation de la "communauté" ou sa critique de l'islam(isme).
"Native informant" est un autre synonyme raciste qu'il apprécie. L’"informateur indigène" est un "non-blanc" qui trahit sa "communauté" en informant les dominants (blancs) dans l’espoir de se faire accepter par les "oppresseurs" ou de décrocher un emploi.
Taha Bouhafs, LFI et extrême droite : même combat.
Quant aux identitaires "Arabes" qui lui ressemblent, il apprécie leur compagnie (ici, avec Youssef Brakni et Madjid Messaoudene). Leur approche de l’identité est plus proche de l’extrême droite que de la gauche. Leur angle victimaire est censé gauchiser leur extrême-droitisme.
Son partenariat avec l’islamisme politique est aussi à noter. En 2019, lors de l'université d’été de LFI, le philosophe et spécialiste de la laïcité Henri Pena-Ruiz dénonce la volonté d’imposer un délit de blasphème spécifique à l’islam par l’usage du terme "islamophobie". Taha Bouhafs laisse éclater sa colère. Voici, ci-dessous, sa réaction dans un commentaire Facebook d’une publication consacrée à ce sujet. Le "fossile" en question, dont "on entendra plus parler à la prochaine canicule", c'est à dire à sa mort, est Henri Pena-Ruiz. Son évocation du décès d'une personne âgée de 72 ans se termine par un..."lol"
Sa tendresse pour l’islamisme le mène à soutenir Médine, militant islamiste dont le support est le rap. L’artiste est un soutien de "Havre de savoir", association issue de l’idéologie des Frères musulmans. Il n’a pas de problème à voiler sa fillette ni à faire des quenelles.
La quenelle est un geste antisémite créé par Dieudonné M'bala M'bala. Pour les élections européennes de 2009, il avait déposé une "liste antisioniste" en Ile-de-France, avec pour colistier l'idéologue d'extrême droite Alain Soral. Dieudonné avait expliqué le sens de ce geste, présent sur son affiche électorale : "Glisser une petite quenelle dans le fond du fion du sionisme." Depuis, ce geste a fait des émules auprès des antisémites, notamment ceux de confession musulmane et plus particulièrement les islamistes. Médine est de ces derniers.
Ce geste ne gêne pas Taha Bouhafs, qui se réfugie derrière l’antisionisme pour flirter avec l’antisémitisme. Son souhait de "libération de la Palestine de la mer au Jourdain", c’est-à-dire la disparition de l’État d’Israël (et tous les Juifs à la mer ?) illustre sa dérive.
Une dérive qui le mène également à parler de "petits fours" lorsqu’il évoque le dîner du CRIF. Tout "journaliste" (il se présente comme tel), avec un minimum de culture historique et politique, sait que faire référence aux "fours" renvoie aux fours crématoires utilisés par les nazis pour exterminer les Juifs. Jean-Marie Le Pen le savait quand, en 1988, il évoque un ministre de l’époque en riant, Michel Durafour, par "monsieur Durafour crématoire". L’adjectif "petits" fait aussi penser à une autre déclaration de Jean-Marie Le Pen, en 1987, sur la Shoah qu’il considère comme "un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale".
Je ne pense pas que Taha Bouhafs ait parlé de "petits fours" pour faire un sous-entendu antisémite. C’est juste une des preuves de ses lacunes politiques et historiques. La bêtise n’excuse rien, mais elle explique une telle énormité et ses flirts avec la ligne rouge.
Partenaire du CCIF (aujourd’hui dissout), il participa à la préparation, aux côtés d’intégristes, à la plus grande manifestation islamiste jamais organisée en France (avec le soutien d’une partie de la gauche, dont LFI), le 10 novembre 2019. Les lois de 2004, sur les signes religieux à l’école, et de 2010, sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public, étaient visées. Quelques étoiles jaunes avaient été accrochées à la poitrine d’enfants pour afficher un classique de la victimisation islamiste : créer une choquante similarité entre la situation des Juifs sous le nazisme et les musulmans aujourd’hui en France. La cerise sur le gâteau islamiste fut les "Allah ouakbar" scandé par la foule sous la houlette de l’ex-directeur du CCIF, Marwan Muhammad. Emporté par son enthousiasme, Taha Bouhafs va jusqu’à dire n’importe quoi en affirmant que "il n’y a jamais eu autant de monde dans les rues de Paris contre le racisme depuis la marche de l’égalité de 1983".
Une manifestation islamiste n’a rien d’une lutte contre le racisme, mais cela permet d’enraciner la racialisation de l’islam pour une meilleure victimisation. De plus, la "marche des femmes des quartiers pour l'égalité et contre les ghettos", qui donnera naissance au mouvement "Ni Putes Ni Soumises", rassembla plus de 20 000 personnes à Paris en 2003. Le militant "antiraciste" l’assimile peut-être à une marche d’"arabes de services" qui ne compterait donc pas.
Taha Bouhafs soutient aussi Barakacity, association salafiste dissoute par le gouvernement. L'argument victimaire, inspiré des milieux islamistes, est toujours le même : les islamistes seraient de simples musulmans. La lutte contre l'islamisme serait donc une "chasse aux musulmans" dans leur ensemble.
Son approche identitaire de l’islam et sa tendresse pour l’islamisme l’amènent à soutenir politiquement le sexisme du voilement des femmes. Il est donc un soutien d’Alliance citoyenne, une des associations les plus sexistes et rétrogrades de France à l’origine des actions burqini et des "hijabeuses" ("séparatistes" en français).
Alliance citoyenne avait instrumentalisé Rosa Parks pour créer artificiellement un lien entre la conquête des droits civiques des afro-américains contre le racisme et la conquête politico-religieuse des islamistes en France par le sexisme. Taha Bouhafs n’y voit aucun problème.
Par contre, quand une "pute blanche" cite Rosa Parks, là ça ne plaît pas vraiment à "l’antiraciste" Taha Bouhafs.
Charlie Hebdo est un journal aux idées universalistes, laïque, farouchement antiraciste, anti-intégrisme religieux et volontiers blasphémateur. Taha Bouhafs ne porte donc pas l'hebdomadaire dans son cœur, dont il qualifie les journalistes de "pouilleux".
Par cette possible investiture, La France Insoumise (qui se renommera "La France Islamiste" ?) affiche son soutien aux dérives racistes et pro-islamistes de Taha Bouhafs. La gauche est sur le point d'être enterrée. Par l'abandon de ses valeurs, LFI fournit la pelleteuse. Nous avons voté Macron pour faire barrage au Rassemblement National. Pour les mêmes raisons, si LFI investit cet extrémiste, il nous faudra créer un front républicain pour faire barrage à ce parti.