Vidéo islamiste sur Tik-Tok : le don d’organes après la mort serait "haram"
Par Naëm Bestandji . Publié le 23 Février 2023 à 12h29
Voici, ci-dessous, une vidéo typique que les jeunes peuvent visionner sur Tik-Tok. Elle émane, à l'origine, du compte "Comprends Ton Dine", particulièrement suivi sur ce réseau social comme sur toutes les autres plateformes. Cette vidéo a ensuite été reprise par d'autres comptes, ici sur celui de "islam_rappel_dallah". Une méthode virale qui permet une plus large diffusion de l'idéologie islamiste par divers sujets abordés en quelques dizaines de secondes. C'est le meilleur moyen pour capter l'attention des enfants et des adolescents.
Le sujet abordé dans cette vidéo est le don d’organes après la mort qui serait "haram". Le prédicateur, Hamid de son prénom, considère que c’est un péché car "le corps tu ne le possèdes pas. Dieu t’a donné ce corps pour pouvoir pratiquer ta religion. La preuve que ce corps tu ne le possèdes pas, parce que le jour où tu meurs, il ne fait plus partie de ta possession. Tu rends ce corps-là."
L’islamiste poursuit sa démonstration en confondant le don et la vente d’organe. Selon lui, donner ses organes après le décès serait faire preuve de commerce. Cela ne veut rien dire, mais parler de "vente d'organes" (qui est d'ailleurs interdite en France) permet de diaboliser le don.
Il termine par une conclusion où le communautarisme s'inflitre jusque dans le médical : le don d’organe, si on est toujours vivant, est autorisé s’il est destiné à… un musulman.
Ce prédicateur salafiste ment. Au-delà du bon sens qu'est la légitimité du don d'organes pour sauver des vies, la théologie musulmane l'autorise. A la lecture du verset 32 de la sourate 5 du Coran ("quiconque fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes") et d'autres sources théologiques, le don d'organes est non seulement autorisé par les diverses autorités religieuses musulmanes (y compris les Frères musulmans du Conseil européen de la fatwa et de la recherche), mais il est même encouragé dans un cadre précis qui rejoint la médecine.
Pour information : "plus de 700 personnes sont mortes en 2019 sur les 26 000 en attente d’une greffe" (source : Libération). Ce genre de vidéos islamistes, dont les conseils sont suivis par un nombre croissant de jeunes musulmans, peut donc avoir de graves conséquences et contribuer au décès de malades en attente de greffes.