Sexuellement obsédés par les corps des femmes, les islamistes ont trouvé une réponse toute patriarcale à la gestion de leur libido : cacher les « objets de tentation » sous des voiles. Pour convaincre les concernées, ils ont inventé un concept marketing que pourraient leur envier tous les publicitaires : la « pudeur ». Cette pudeur, créée et ciselée par des hommes pour les protéger de l’indécente « provocation naturelle » des femmes, est présentée dans un emballage « religieux » supposé être indiscutable. Les intégristes prétendent que Dieu aurait ordonné le port du voile aux femmes (Dieu a épargné les hommes). C’est théologiquement faux mais patriarcalement efficace.
Cette obsession sexuelle est si profonde que les islamistes ont fait du voile leur outil politique et identitaire de cœur.
Comme je l’avais expliqué dans un article pour Marianne, les théologiens, les « savants » intégristes, ne prescrivent pas le burqini (1). Mais ils prescrivent tous le voile. Le burqini, créé par une femme qui a intégré les prescriptions islamistes, en est la version waterproof pour adapter à la baignade cette injonction vestimentaire sexiste et patriarcale.
Le faux « libre choix » de la servitude à la libido masculine, en se cachant sous un voile pour ne pas affoler les désirs sexuels des hommes, les faux oripeaux de spiritualité, permettent de faire diversion afin d’éviter le terrain réellement concerné par cet accessoire sexiste multimillénaire : l’inégalité des sexes.
Alliance citoyenne est une de ces associations qui assurent la jonction entre une partie de l’extrême gauche et de l’islamisme politique. Par ses partenariats avec EMF (branche estudiantine des Frères musulmans), le centre culturel musulman de Grenoble (branche local des Frères musulmans) et feu le CCIF. Par une partie de ses adhérentes qui se révèlent être des militantes islamistes ultra motivées, mais aussi par son adoption de la stratégie politique et de communication de l’islamisme. Donc naturellement, elle s’est emparée du sexisme du voile pour assurer, sur le terrain, des offensives par ce cheval de Troie politique. Cela commença par les piscines municipales à travers le burqini, puis les salles de sport et les terrains de football. L’objectif est d’imposer partout le sexisme du voile, progressivement, comme le confirme une des militantes de l'association : on essaye d’y aller petit à petit. C’est un combat de tous les jours. On essaye d’y aller progressivement. Et ça marche. (…) Petit à petit, quand [une] « injustice » sera réglée, on pourra en prendre une autre. On procède vraiment par étape. (…) On va commencer une nouvelle campagne qui est la campagne pour le travail, qui est une longue campagne, qui va être très très compliquée. Mais en tout cas on est ambitieuses et on voit que ça marche. Donc on continue, jusqu’à la victoire (2). Le but ultime est l’apartheid sexuel arbitré par les critères islamistes pour un meilleur enracinement de leur idéologie totalitaire.
Après avoir vainement essayé de convaincre la mairie de Grenoble d’autoriser le burqini dans les piscines municipales de la ville, Alliance citoyenne passa à l’action en mai 2019. En fidèle partenaire, l’association sait mettre en application les codes de communication de l’islamisme politique. Le CCIF lui fut de bon conseil. Elle use alors allègrement de la rhétorique d’inversion, récupère tout ce qui nous fait sens pour les retourner contre la société : le sexisme du voilement des femmes devient une forme de féminisme, ce carcan mobile devient une forme de liberté, la servitude volontaire devient le « libre choix », etc. Pour cultiver cette image de libération des femmes, afin d’occulter l’arrière-cour qui en est l’exact inverse, Alliance citoyenne souhaita se rapprocher d’associations féministes. Ce fut le cas dès 2019 avec Osez le féminisme 38. Cette dernière afficha son soutien au sexisme du burqini dans un communiqué, mais, suite à mon alerte et face au tollé, OLF38 fit rapidement machine arrière. Au même moment, Alliance citoyenne se rapprocha aussi du Planning familial de Grenoble. Depuis des années déjà, le féminisme intersectionnel y prend de l’ampleur. AC y trouva donc des oreilles attentives et un soutien officiel. Leur lune de miel durera plusieurs mois.
Le but ultime est l’apartheid sexuel arbitré par les critères islamistes pour un meilleur enracinement de leur idéologie totalitaire.
Cette dérive pro sexisme du voile du PF (sur laquelle j’avais également alerté) grâce au développement de l’intersectionnalité en son sein, facilita les relations avec Alliance citoyenne. Mais, suite à mes articles, la pression médiatique qui en découla et de l’opinion publique choquée par les dérives de ce mouvement historique, les débats en interne ont été houleux entre les féministes intersectionnelles et les héritières de l’universalisme. Cela eut raison du soutien officiel envers Alliance citoyenne.
Un des avantages du fanatisme est d’être viscéralement têtu. Alliance citoyenne ne lâche donc rien. Aujourd’hui, elle revient à ses premières amours sexistes. Les piscines municipales ont rouvert à Grenoble. Exaltée par les députés PS, les offensives vont reprendre.
Sans surprise, de retour le 1er juin à l’Assemblée Nationale, le projet de loi sur le « respect des principes de la République » a vu l’abrogation par les députés de plusieurs amendements qu’avaient voté les sénateurs. Sur proposition du PS, l’amendement pour supprimer celui concernant l'interdiction du burqini est de ceux-là. Pour rappel, les sénateurs de droite ont commis l’erreur d’aller, comme tout le monde, sur le terrain de la laïcité au lieu de l'égalité des sexes. Il était donc inévitable que cet amendement, sans doute anticonstitutionnel, soit supprimé puisque la laïcité n'est pas le premier sujet concerné pour le burqini. Les députés PS ont donc fait la même chose pour justifier sa suppression (s’appuyer sur la laïcité) mais en allant encore plus loin. Ils estiment qu’il ne faut pas stigmatiser le sexisme du burqini, ce vêtement de bain moral qui stigmatise sexuellement les femmes. La crainte d’ "encourager le repli communautaire", argument typique des relativistes, montre aussi leur ignorance du sujet. Cet argument est utilisé par les opposants à la loi de mars 2004. Pour les islamistes partisans du burqini (tous les islamistes ne le cautionnent pas), ce vêtement n’est qu’une étape. Une fois bien installé, les autres revendications islamistes en attente se manifesteront. La première étant la séparation stricte des sexes (comme l'a déjà laissé entrevoir Alliance citoyenne). Et nos élus continueront à se demander si cela sera laïque ou pas… Le patriarcat est encore si ancré dans notre société que l’aspect sexuellement discriminatoire du voile n’a même pas effleuré l’esprit de nos sénateurs et députés. Seule la question de la « liberté religieuse » compte. Voilà comment « laïquement » aménager le sexisme, pour le plus grand bonheur de l’islamisme.
Les députés PS estiment qu’il ne faut pas stigmatiser le sexisme du burqini, ce vêtement de bain moral qui stigmatise sexuellement les femmes.
La suppression de l'amendement rétablit la situation de départ, avec toutefois une différence : cela donne l’apparence d’un feu vert pour le sexisme islamiste dans les piscines municipales. Alliance citoyenne, euphorique, saute sur l’occasion.
Après ses échecs de rapprochement avec OLF38 et le PF38, Alliance citoyenne (une des associations plus sexistes et rétrogrades de France) s’est rapprochée de « NousToustes 38 ». Cette fois, la mayonnaise prend car, contrairement aux deux autres, NousToustes est dominée par l’intersectionnalité, donc par un féminisme à géométrie variable. Le 4 juin 2021, Alliance citoyenne et NousToustes envoient un courrier commun à Éric Piolle, maire de Grenoble. Cette lettre fut rendue publique par Taha Bouhaf, un identitaire à l'insulte raciste facile contre les « Arabes » qui ne lui conviennent pas, et compagnon de route de l'islamisme politique (notamment de feu le CCIF).
Ce courrier est une œuvre d’art de rhétorique d’inversion. Comme le veut la stratégie de communication de l’islamisme politique, la sémantique est bien choisie. « Voile » ne figure nulle part, remplacé par « foulard ». Ils n’ont rien en commun. Mais « foulard » permet d’euphémiser la portée sexiste et patriarcale du voile tout en faisant écho à l’inconscient collectif français par le « foulard culturel de nos grands-mères ». Idem pour « burqini » remplacé par « maillot de bain couvrant ». Cela permet de faire diversion, de se focaliser sur l’aspect purement textile du burqini afin d’occulter sa charge morale patriarcale, sexiste et islamiste. C’est le principe de base de la prestidigitation.
Le voile, par définition, stigmatise les femmes. Mais le communiqué considère que le règlement des piscines « renforce la stigmatisation » des femmes voilées. La discrimination sexiste du voile serait discriminée par un règlement intérieur qui, lui, s’applique à tous sans distinction.
Les fanatiques d’Alliance citoyenne se présentent encore comme de simples « femmes musulmanes », assignant ainsi la totalité des musulmanes à la frange extrémiste de l’islam. La rhétorique d’inversion est poussée à l’extrême : les bigotes se présentent comme féministes. L’islamisme politique a la volonté d’infiltrer tous les domaines de la société. Le féminisme ne fait pas exception. Elles retournent alors la lutte féministe à leur avantage : ne pas accepter le sexisme du voilement des femmes dans certains lieux serait du sexisme. Le règlement des piscines est même accusé de racisme. En effet, pour les islamistes et leurs alliés racialistes, l’islam serait une ethnie. Les musulmans, tous essentialisés, seraient membres d’un peuple supranational, l’Oumma. Toute critique et opposition à l’islam(isme) sont donc considérées comme une attaque contre des individus. C’est le principe du terme « islamophobie ». Ainsi, ne pas autoriser l’accessoire vestimentaire le plus discriminant de l’histoire (puisqu’il vise une partie de l’humanité en raison de son sexe) est accusé d’être une attitude… raciste.
Autre élément de rhétorique d’inversion : le communiqué dénonce « un tournant réactionnaire, identitaire du gouvernement, de l’État ». Les deux associations lancent cette bravade pour défendre une idéologie réactionnaire et identitaire (l’islamisme) dont le sexisme du voile est l'étendard.
Ne pas autoriser l’accessoire vestimentaire le plus raciste de l’histoire (puisqu’il vise une partie de l’humanité en raison de son sexe) est accusé d’être une attitude… raciste.
D’autres éléments de langage sont repris du féminisme pour les détourner : « disposer de nos corps comme nous le voulons », « avoir la maîtrise sur notre corps ». Une disposition et une maîtrise de leurs corps… sexualisées, conditionnées et encadrées par les hommes prescripteurs du voile.
Le communiqué dénonce même les « assignations genrées » pour défendre un vêtement qui en est la quintessence.
Enfin, les deux associations font référence à la ville de Rennes, dirigée par une majorité écologiste, qui autorisa le burqini dans ses piscines. Comme je l’avais expliqué en 2019, Rennes est un premier verrou qui a sauté. Si Grenoble cède à son tour, Alliance citoyenne espère que cela entrainera un effet domino partout ailleurs.
Ainsi, une énième association féministe intersectionnelle (NousToustes38) balise le terrain pour faciliter l’expansion d’un intégrisme religieux dont les corps des femmes sont le support.
Le maire de la ville, Éric Piolle, est bien informé de la situation. A sa demande, nous nous étions rencontrés en juin 2019 car il souhaitait comprendre ce qui se cache derrière ces opérations burqini. Outre mes explications, je lui ai montré une de mes vidéos qu’il visionna en ma présence. Cette vidéo montre la réalité du voile, de sa déclinaison pour la baignade, et ce qu’est Alliance citoyenne :
Deux ans plus tard presque jour pour jour, le 18 juin 2021, suite au courrier commun des deux associations, Éric Piolle adresse une lettre officielle à Jean Castex, Premier ministre. Le maire de Grenoble réduit le débat sur la lutte contre l’islamisme, le sexisme et l’apartheid sexuel… à une simple question d'hygiène.
J’avais alerté sur ce risque de relativisme le jour où il compara le sexisme politique du burqini à ses origines basquo-béarnaise (3). Dès cet instant, il prépara le terrain pour « l’inclusivité » du sexisme islamiste dans les piscines municipales (si l’hygiène est respecté, bien entendu…).
Alliance citoyenne accentue sa pression sur la ville de Grenoble. Une ou des actions politico-sexistes sont sans doute en préparation. L’islamisme politique peut compter sur son dévouement. Mohamed Morsi (leader des Frères musulmans et éphémère président égyptien, décédé en 2019) peut être fier de celle qui porta son deuil sur Facebook. Un mois plus tôt, elle avait mené les premières actions burqini à Grenoble. Elle est toujours fidèle au poste en 2021.
(1) Burkini : le sexisme islamiste waterproof
(2) Les Grandes Interviews RKS - L'Alliance Citoyenne - Radio RKS
(3) Burqini à Grenoble : Éric Piolle prépare l'opinion publique à l'autorisation de ce sexisme islamiste