Un article du journal Ouest-France annonce l'autorisation du burqini dans les piscines rennaises. Les arguments avancés par la mairie pour justifier cette décision interrogent autant que la décision elle-même.
Le burqini, mix de "burqa" et "bikini", a été inventé par une islamiste australienne pour adapter à la baignade la prison mobile qu'est le voilement. La raison d'être du burqini n'est pas la pudeur. Cet argument est avancé par ses promoteurs. Comme pour le voile, il est en réalité de cacher l'objet de tentation que serait la femme pour ne pas exciter ces morts de faim que seraient les hommes. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, cela ne fait pas l'unanimité chez les islamistes. Ce vêtement est trop moulant au goût des salafistes et d'une partie des Frères Musulmans. Ce qui peut laisser penser à une forme d'émancipation. Mais comme pour le voile encore, c'est trompeur. Ses défenseurs ne modernisent pas l'islam mais tentent d'aménager un espace de fausse liberté, un sexisme ouvert, pour les femmes au sein de l'oppression islamiste.
Comme tous les relativistes, le conseiller au sport de la ville de Rennes estime que le burqini s'inscrit dans l'évolution de la société et de la mode. Or, la charge sexiste et totalitaire de ce vêtement sous couvert du religieux n'a rien à voir avec la mode. Cette évolution s'oriente vers un conservatisme exacerbé mené par les islamistes, voire un archaïsme et un obscurantisme assumés. Ce phénomène inquiétant d'ultra-conservatisme pour les baignades touche les pays musulmans depuis près de trente ans. Il se développe en France depuis quelques années, notamment grâce à des initiatives comme celle de la municipalité rennaise, ou ailleurs par des horaires aménagés séparant femmes et hommes.
Il y a en revanche une constante : les islamistes hommes n'ont pas changé grand-chose dans leur tenue depuis des décennies, à part d'avoir légèrement rallongé la longueur de leur vêtement de bain pour certains. Quelle que soit la "pudeur" masculine, les islamistes se baignent toujours en caleçon de bain. Ils peuvent prendre le soleil et sentir l'eau sur leur peau, pendant que les femmes de leur entourage macèrent dans leurs vêtements ou burqini. Il semble qu'aucun homme ne fasse le "libre choix" de se couvrir de la tête aux pieds…
Les défenseurs du burqini ne modernisent pas l'islam mais tentent d'aménager un espace de fausse liberté, un "sexisme ouvert", pour les femmes au sein de l'oppression islamiste.
Les raisons invoquées par les islamistes sont toujours les mêmes : le sexisme (pardon, la "pudeur"), l'identité (l'égalité des sexes est assimilée au désir de ressembler aux "occidentaux"), et la religion (une bonne musulmane se couvre, sinon c'est un aller simple pour l'enfer). Les femmes en maillot de bain représenteraient une atteinte aux bonnes mœurs, une prostitution visuelle. Avec de tels jugements de valeurs, rien d'étonnant à ce que des femmes en viennent à faire le "libre choix" de s'empaqueter sous un voile.
Dans ce foisonnement d'arguments sexistes, politiques et rétrogrades, la religion sert de prétexte. Elle arrive en bout de chaîne, mais c'est elle qu'on voit le plus car elle est brandie comme argument-bouclier face aux critiques des détracteurs et aux états d'âme des musulmanes pour mieux les convaincre de cacher leur corps. Comment expliquer le fait de se couvrir ainsi alors que les hommes en sont dispensés ? La réponse est donnée par les islamistes : cette vie n'est qu'une étape, une mise à l'épreuve avant la vie éternelle. Il vaut mieux subir l'inconfort, ne pas avoir les mêmes droits et libertés que les hommes, que de souffrir des brûlures des flammes de l'enfer pour l'éternité... Face à un tel "choix", lequel feriez-vous ? Les intégristes ont fait du sexisme (qu'ils nomment "pudeur") une norme faussement religieuse par la culpabilisation des victimes en les rendant responsables de la tentation qu'elles susciteraient. Cela explique en grande partie le voilement de la plupart des femmes y compris pour des baignades. Pour les autres, certaines font le "choix" de se baigner habillées car c'est leur seule possibilité d'accéder à cette activité. Sinon, cela leur est interdit par leurs proches (y compris des femmes).
Le maillot de bain n'est pas un signe de modernité en soi. Il est porté pour des raisons pratiques. Tout comme les hommes, les femmes ont le désir de profiter pleinement du soleil et de la baignade, sans entraves textiles. Les hommes y ont droit, les femmes doivent l'avoir aussi sans qu'un jugement moral et sexuel ne soit porté. Là est la modernité. Les islamistes ne voient pas les choses ainsi. Quand les femmes se baignent en maillot pour des raisons pratiques, des islamistes et leurs soutiens militent en faveur du burqini pour des raisons sexistes. Ils ont comme toujours une vision sexuelle de la situation. Quand les unes souhaitent se dévêtir pour profiter pleinement de la baignade comme les hommes, les autres souhaitent se couvrir pour des raisons morales sexistes, machistes et patriarcales sous la forte influence des islamistes. Si les femmes en maillot ne sont pas motivées par l'exhibition de leur corps, et encore moins par une excitation sexuelle, les islamistes n'imaginent que ça. Là où ces femmes sont motivées par les arguments cités en réfléchissant avec leur cerveau, les islamistes (hommes et femmes) ne voient que l'exposition des corps en pensant uniquement avec leur sexe.
Le débat n'est donc pas de savoir si le burqini est un phénomène de mode ou non, mais de savoir comment éduquer ces hommes et ces femmes à l'esprit si mal placé pour qu'ils apprennent à respecter les femmes et cessent d'être des obsédés sexuels.
Ainsi, le burqini n'est pas réellement un choix au sens strict du terme. Sur le plan humain, naturel, en mettant la morale religieuse de côté, aurait-on plus de plaisir à se baigner habillé plutôt qu'en maillot de bain ? La sensation d'un vêtement couvrant est-elle plus agréable que de sentir la douceur de l'air, de l'eau et du soleil ? Quels seraient les bénéfices pour la santé à se baigner habillé par rapport aux différentes vitamines apportées par le soleil lorsqu'on est en maillot ? Enfin, si cela était réellement un choix, pourquoi ce "choix" est-il uniquement fait par des musulmanes fanatiques ? Y-auraient-ils des chromosomes, un ADN humain différent chez les autres femmes qui ne ressentent que des inconvénients à porter un burkini ? Comment est-il aussi possible qu'aucun homme sur la planète, y compris chez les islamistes, n'ait eu l'envie, fait le "libre choix", de se baigner ainsi ? La baignade dans cette tenue n'a rien de naturel ni de spontané.
Une femme, comme un homme, peut varier la longueur ou la forme de son maillot selon l'humeur ou les conditions du moment. Une femme peut mettre un bikini un jour et un maillot une pièce le lendemain. Elle porte une combinaison pour faire de la plongée, toujours pour des raisons pratiques et de sécurité, et remet son maillot pour bronzer et se baigner. Le voilement, lui, c'est tout le temps, quelles que soient la météo, la température, la période de l'année ou les circonstances, y compris à la piscine. Ce sont bien des raisons sexistes qui le justifient. Cela n'empêche pas les islamistes d'aller chercher toujours plus loin des analogies pour tenter de justifier l'injustifiable. Après avoir opposé voile et mini-jupe, comparé le voile à celui des nonnes mais aussi à la kippa et à la croix, les voilà qu'ils comparent le burqini à la combinaison de plongée. Argument repris par le conseiller au sport de Rennes : "Ça ne choque personne de voir des nageurs avec des combinaisons de nage, comme, par exemple, les triathlètes ou les compétiteurs". Pour lui, le burqini peut donc être assimilé à une combinaison comme une autre. Mais comme toutes leurs comparaisons, cela ne tient pas. La combinaison de plongée est portée indistinctement par les deux sexes. Elle n'est en aucun cas uniquement réservée aux femmes parce qu'elles sont femmes. Aucune menace islamiste, pas l'ombre d'une flamme de l'enfer, pas le moindre argument sexiste n'est brandi. Car par définition, une combinaison de plongée se porte pour faire… de la plongée, une tenue adaptée à l'activité et à sa sécurité, non pour cacher le corps honteux des femmes de la vue des animaux que seraient les hommes. C'est pour cela que cette combinaison n'est pas portée à la plage ou à la piscine, sauf pour une activité spécifique, contrairement au burqini qui, lui, a pour vocation de créer un apartheid sexuel. D'ailleurs, pour se rendre en mer sur le site de plongée, comment sont vêtus les plongeurs ET les plongeuses ? En maillot de bain... Ils revêtent leur combinaison pour plonger et la retire pour revenir au seul maillot de bain une fois l'activité terminée.
Ainsi, nous n'avons jamais vu personne se poser sur une plage ou au bord d'une piscine en combinaison de plongée pour le "plaisir" de prendre un bain de soleil ou de se baigner dans cette tenue...
Y-a-t-il eu des groupes humains, une idéologie totalitaire, qui ont imposé le maillot de bain sous peine d'excommunication, de répudiation, de contravention, de prison ou même de mort, comme l'ont fait DAESH, les Frères musulmans, l'Arabie Saoudite, le régime des mollahs et autres pour le voile ? Y-a-t-il eu des attentats au nom d'une idéologie imposant le maillot de bain ? A-t-on égorgé des femmes refusant de se mettre en maillot comme des femmes ont été égorgées en Algérie car elles refusaient de se voiler ? Existe-t-il des fanatiques du maillot de bain qui seraient les pendants des islamistes et qui assureraient le même niveau de prosélytisme et de menaces ? Bien-sûr que non. Le maillot de bain n'est ni sexiste, ni politique, ni totalitaire, le burqini et vêtements couvrants pour se baigner, si.
Les observations faites dans les pays musulmans, où les baignades féminines habillées se développent, ont démontré que plus les femmes se cachent, plus les autres ressentent une gêne à se baigner en maillot de bain et sont victimes de remarques en raison de leur "impudeur". Partout où ces vêtements sont apparus, nous constatons un recul des libertés individuelles qui permet une croissance du nombre de femmes se baignant habillées. Et plus elles sont nombreuses, plus les libertés individuelles reculent. C'est un cercle vicieux. Car sur les plages, les estivants côtoient de moins en moins de femmes aux jambes, au ventre et aux bras visibles. Ils s’y familiarisent. Cela devient la norme. N'étant plus habitués à voir la peau des baigneuses, ils sont outrés lorsqu'une femme ose montrer un mollet ou une épaule. Alors un maillot de bain…
Dans les pays musulmans, plus les femmes se cachent, plus les autres ressentent une gêne à se baigner en maillot de bain et sont victimes de remarques en raison de leur "impudeur". Partout où ces vêtements sont apparus, les libertés individuelles ont reculé.
On ne mesure pas le degré d'émancipation d'un Être humain en fonction de la longueur de ses vêtements. Le maillot de bain en tant que tissu n'a rien de féministe ou de moderne puisqu'il n'a pas été créé pour cela. Alors que les vêtements couvrants (hijab, niqab, burkini, etc.), eux, ont justement été créés pour mesurer le degré de vertu des femmes. Contrairement à ce que les islamistes déclarent, les féministes universalistes ne considèrent pas la femme dénudée plus moderne que la femme couverte. Une femme couverte en plein hiver ou en combinaison de plongée pour faire de la plongée n'est pas un signe d'obscurantisme ou de sexisme. Ces féministes désirent que le corps des femmes ne soit plus un enjeu religieux et sexiste dont le bâchage est la solution ultime. Elles veulent pouvoir jouir de leur corps comme les hommes, porter les tenues adaptées à l'activité, la météo et l'envie du moment sans que leur corps soit constamment sexualisé et considéré comme coupable du moindre débordement masculin. C'est là qu'un maillot comme le bikini devient un symbole face à l'obscurantisme grandissant des pro-voilement.
Voilà pourquoi, si nous pouvons opposer maillot de bain et burkini, l'un ne peut être considéré comme l'équivalent inverse de l'autre.
Les vêtements couvrants (hijab, niqab, burqini, etc.), eux, ont été créés pour mesurer le degré de vertu des femmes.
Se voulant rassurant, le conseiller au sport conclut par ceci : "Dans tous les établissements publics, la laïcité est la règle. Le nombre de femmes nageant avec un burkini est de toute façon très faible à Rennes." Il ne réalise pas l'énormité de son propos qui, au contraire, ne peut qu'effrayer. En effet, il démontre son ignorance de l'islamisme, du principe de laïcité et de nos lois. Le burqini n'a rien à voir avec la religion musulmane. De plus, même si ce vêtement était religieux, la laïcité sur ce sujet ne concerne pas les piscines et les plages. Les piscines ne sont pas l'école, les baigneuses ne sont pas des élèves et ne sont pas là non plus en tant que fonctionnaires. Ce problème concerne le développement d'une idéologie totalitaire, l'égalité des sexes et la lutte contre les discriminations sexistes dont le voilement sous toutes ses formes est un des symboles. La laïcité est un outil puisque les islamistes brandissent la religion pour sanctuariser leur sexisme. Mais elle ne peut en aucun cas être l'argument central du débat.
Le burqini concerne le développement d'une idéologie totalitaire, l'égalité des sexes et la lutte contre les discriminations sexistes dont le voilement sous toutes ses formes est un des symboles.
Mais plus grave encore, le conseiller reconnait que cela ne concerne qu'un très faible nombre de femmes. La mairie a donc modifié son règlement pour l'ensemble de la commune sous la pression d'une petite poignée de fanatiques. Si une mairie cède face à si peu, nous imaginons le niveau de pression par ces mêmes intégristes sur les musulmanes qui résistent encore au voilement. Une résistance mise à mal par la mairie qui vient de faire tomber une partie du bouclier et offre un nouveau champ prosélyte aux islamistes.
En ouvrant les portes de ses piscines à cette idéologie, la municipalité de Rennes vient de privilégier le respect du sexisme au détriment de la lutte pour l'égalité des sexes, comme tous les relativistes. Un choix qui risque d'avoir des conséquences néfastes dans l'avenir.
(1) Pourquoi le burkini est autorisé dans les piscines rennaises