Ça y est… Le vendredi 27 novembre 2020 est à marquer d'une pierre blanche dans la lutte contre l'islamisme politique. Le CCIF est officiellement dissout. Dans son "communiqué final", l'association déclare que "le CCIF n'existe plus en tant que structure", après que son Conseil d'administration ait prononcé, le 29 octobre 2020, "la dissolution volontaire de l'association".
Cette dissolution n'est donc pas l'acte du Ministère de l'Intérieur mais du CCIF lui-même. Il a décidé de devancer l'État, de se saborder, s'auto-dissoudre, plutôt que de se battre sur le plan judiciaire. Ce choix est surprenant pour une association islamiste qui avait justement pour créneau l'instrumentalisation de la justice. Le juridique est son domaine, la lutte pour "défendre les musulmans" sa raison d'être. Faire le choix d'abandonner avant même de s'être défendu devant les tribunaux montre qu'il y avait bien matière à dissolution. Afin d'éviter que la justice confirme légalement la dangerosité de cette association, elle a opté pour le "suicide assisté". C'était, pour elle, la meilleure issue de secours pour tenter de sortir grandie d'une situation intenable.
Afin d'éviter que la justice confirme légalement la dangerosité de cette association, elle a opté pour le "suicide assisté".
Mais le résultat est là : le CCIF est dissout, enfin. Quatre ans, cela fait quatre que j'alerte sur cette association d'extrême droite religieuse qui voulait montrer une vitrine de "défense des droits de l'Homme". Quatre ans que j'écris des articles pour révéler des sources, analyser les discours et les positions du CCIF, pour informer et alerter mes concitoyens et nos représentants politiques. Je ne vais pas les rappeler ici. Pour les (re)lire, vous pouvez vous reporter à la rubrique "CCIF" en cliquant sur l'onglet "Dossiers" de mon site. D'autres aussi ont dévoilé des éléments sur cette association, ont alerté sur sa dangerosité. Toutes ces alertes avaient peu d'écho. Il aura fallu la décapitation d'un enseignant pour enfin être entendu sur le fait que l'islamisme politique, avec la complicité d'une frange de la gauche, a installé un terreau anxiogène, politico-victimaire, dans lequel baignent tous les acteurs de cette tragédie. Le CCIF en est le fer de lance.
Cette association est donc dissoute. Mais rien n'aurait été possible sans Marwan Muhammad. Sans lui, le CCIF serait toujours actif. C'est donc lui que nous devons remercier en premier.
Avant qu'il n'en devienne porte-parole puis directeur, l'association avançait "pépère". Elle diluait son idéologie politico-religieuse tranquillement, sous les radars. Mais Marwan Muhammad a voulu passer à la vitesse supérieure. Il a su faire d'un collectif aux méthodes artisanales, une association organisée. Il a su construire une vitrine à l'apparence sérieuse et professionnelle. Et, a priori, nous pouvions croire que c'était une réussite. Le problème est la personnalité même de M. Muhammad. Sanguin, agressif, narcissique, clivant, cherchant toujours le clash et la punchline, avec un fort désir d'être reconnu comme porte-parole de tous les musulmans, il montrait un peu trop souvent l'arrière-cour islamiste du CCIF. C'est plus fort que lui. Peu cultivé, il ne pouvait que répéter ce que ses références religieuses lui ont appris, comme Tariq Ramadan par exemple, et ce qu'il pouvait lire ici ou là pour lancer des phrases toutes faites sur l'antiracisme et la lutte contre les discriminations.
Son côté provocateur et clivant, à la fois dans le ton et les mots, ont fortement contribué à mieux identifier ce qu'est le CCIF. Personnellement, je me suis penché sur cette association, que je connaissais déjà, à l'été 2016. Marwan Muhammad fit irruption sur le devant de la scène, au nom du CCIF, pour défendre le sexisme islamiste du burqini sur les plages. Ses propos étaient d'une incroyable faiblesse argumentaire mais comblée par une attitude agressive et offensive. En face, il n'y avait personne pour lui porter une contradiction crédible. Par exemple, beaucoup invoquaient la laïcité pour dénoncer la présence des burqinis sur les plages. Ce qui était totalement ridicule et hors sujet.
Son côté provocateur et clivant, à la fois dans le ton et les mots, ont fortement contribué à mieux identifier ce qu'est le CCIF.
Marwan Muhammad était donc en roue libre dans les médias. Il a su rallier les plus complaisants et les identitaires musulmans. Il a su aussi effrayer une partie de la population qui vit pour seule solution d'aller se lover dans les bras du Front National et plus largement de l'extrême droite nationaliste. Cet été-là, le CCIF a dévoilé au grand jour sa stratégie de clivage de la société, pour permettre une meilleure victimisation des musulmans en les assignant tous à la solidarité islamiste. C'est là que j'ai décidé de mobiliser mes connaissances pour les partager au plus grand nombre, afin d'alerter sur des phrases et des mots clés à l'apparence anodine qu'il prononçait, noyés dans d'autres propos plus consensuels pour endormir les naïfs. C'était, et cela restera, sa marque de fabrique. Il a été, pour moi, une piqure de rappel de la menace que représente l'islamisme politique en France. Sans Marwan Muhammad, je n'aurais peut-être jamais pris la plume, ou bien l'aurais-je fait beaucoup plus tard. Alors je me suis mis à écrire, à publier des articles, encore et encore. Marwan Muhammad figurait dans l'écrasante majorité des documents écrits et audiovisuels que j'ai découverts par la suite sur le CCIF. D'autres avaient aussi trouvé d'autres sources, avec souvent M. Muhammad comme acteur. Ses propos, qui ne sont pour la plupart qu'une transmission de ce que lui ont appris ses aînés islamistes, ont été une source quasi inépuisable qui m'a servi de support pédagogique pour expliquer de façon didactique la stratégie de l'islamisme politique.
Mais pour une personne qui se mobilise pour lutter contre l'islamisme avec les outils de l'universalisme, de la laïcité et d'un islam éclairé, combien ont fait le choix de glisser vers l'extrême droite nationaliste suite aux frasques de Marwan Muhammad ? Par sa construction d'une image effrayante de l'islam, il est le premier contributeur au développement de la peur de cette religion (définition de "l'islamophobie"). A travers le CCIF qui prétend lutter contre, il est ce qu'on appelle un pompier-pyromane. Il a passé toutes ces années à cultiver un islam identitaire et revendicatif, à tenter de dresser les Français les uns contre les autres, à opposer les musulmans (assignés à la frange extrémiste de l'islam) aux non-musulmans, à instiller un climat anxiogène où les musulmans sont présentés comme d'éternels persécutés dans une France qui aurait "un problème avec les musulmans", tels les Juifs persécutés dans l'Allemagne des années 30.
Par sa construction d'une image effrayante de l'islam, il est le premier contributeur au développement de la peur de cette religion (définition de "l'islamophobie").
Malgré ses propos racistes, totalitaires, teintés d'un patriarcat digne du 19e siècle, malgré son attitude négative pour l'association par son plaisir à créer des clashs, le CCIF ne l'a jamais écarté. Au contraire, il a été promu porte-parole puis directeur. Cela montrait qu'il correspondait parfaitement à la philosophie du CCIF. Même dans la tourmente suite à l'attentat à Conflans Sainte-Honorine, alors qu'il n'est plus à la tête de l'association depuis deux ans, c'est lui qui a été mandaté pour aller la défendre dans les médias, permettant ainsi de ressortir tout l'historique de l'ex-directeur, et donc aussi celui du CCIF dans lequel il se confond. Ce choix a été le coup de grâce. L'association a préparé sa propre guillotine.
Sans Marwan Muhammad, le CCIF ne se serait pas aussi bien développé. Mais sans lui, l'association n'aurait pas disparu. Car à chaque fois, il a été l'étincelle pour allumer la mèche de la curiosité et découvrir son arrière-cour islamiste (et de soutien à ses collègues islamistes) qui conduiront à sa dissolution.
Ne nous leurrons pas. Le CCIF a disparu en France, mais l'idéologie reste. L'ex association ne s'en cache pas. Elle a "déployé une large partie de ses activités à l'étranger", sans dire où exactement. Reconstituer ailleurs en Europe une association officiellement dissoute en France ne poserait pas un problème juridique, voire pénal ? Au-delà de cette question, le CCIF indique qu'il continuera à agir, et qu'une partie de son travail restera bien en France, mais sous une autre forme. Il n'y a rien d'étonnant : ce sont des fanatiques religieux. Le CCIF continuera donc à attaquer la France depuis l'extérieur, toujours en instrumentalisant la lutte contre le racisme à son profit.
Dans son communiqué, il n'apporte aucune précision concernant les "associations partenaires" vers qui "ont été transférés ses actifs" qui prendront "le relais de la lutte contre l’islamophobie à l’échelle européenne."
Les dégâts causés par le CCIF en France sont incalculables. La stratégie victimaire de l'islamisme politique a connu un essor incroyable grâce à cette association, notamment par son habileté à avoir su créer des liens et des partenariats avec des associations anti racistes, des élus, une partie de la presse (Mediapart, Libération, etc.), des ONG internationales, et même avec… France Télévisions (1) (2). Ses partenaires, comme Alliance citoyenne à Grenoble, ont bénéficié des conseils du CCIF pour mieux appliquer sur le terrain la stratégie politique de l'islamisme.
Les dégâts causés par le CCIF en France sont incalculables.
De plus, comme tous les mouvements d'extrême droite dissouts par le passé, rien n'empêche les militants de se reconstituer sous un autre nom, ou que d'autres (comme la Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie) prennent le relais.
Certes, il sera compliqué pour une autre association de retrouver l'aura et l'influence qu'avait pu construire le CCIF. Les alertes et explications lancées ces dernières années, qui ont contribué à sa dissolution, ont permis d'armer intellectuellement nos élus et une bonne part de la population. Ainsi, il est plus facile pour la société de déceler aujourd'hui ce type d'associations et de mieux lutter contre leur idéologie. A présent, les municipalités réfléchiront à deux fois avant de subventionner ou de prêter gracieusement des locaux à des associations islamistes "antiracistes" ou des associations partenaires de l'islamisme qui prétendent "défendre les droits civiques des femmes musulmanes". Ils sont intellectuellement mieux outillés pour comprendre la supercherie de ces associations dans leur prétention à représenter "les musulmans".
Justement, quelles seront les réactions de la ville de Metz, de Grenoble et de la Métropole grenobloise qui ont soutenu et financé le CCIF (à Metz, l'antenne locale du CCIF est hébergée dans une des MJC de la ville en grande partie financée par la commune... et par la CAF) ? La mairie de Grenoble réclamera le remboursement des subventions accordées trois années de suite au CCIF ?
Personnellement, je suis satisfait d'avoir apporté, avec d'autres, ma pierre à cette dissolution. J'ai consacré des heures, des jours, des mois, des années à travailler, chercher, rédiger, publier des articles pour expliquer et alerter, encore et encore, sur ce qu'est le CCIF, la menace qu'il fait peser sur notre pays en général et sur les musulmans en particulier. Ce sacerdoce a porté ses fruits.
Mais je connais bien l'islamisme. Rien n'est terminé. Il ne faut surtout pas baisser la garde. L'auto dissolution du CCIF, son "suicide administratif", servira la stratégie victimaire de l'islamisme politique. Le CCIF à l'étranger, et ses défenseurs en France, continueront à cultiver l'image d'une association martyre. N'oublions pas qu'ils sont des intégristes religieux, pas des défenseurs des droits humains. La notion de martyr est donc bien ancrée en eux. Les militants brandiront l'image d'une association qui a fait preuve de courage en prenant les devants d'une dissolution annoncée et "injuste". Rien n'est donc gagné. Tout est encore à faire. La lutte va se mener sur au moins une génération. Si le CCIF a pu exister aujourd'hui, s'il a pu si bien progresser, s'il a pu distiller aussi facilement son idéologie, c'est parce qu'il est le fruit, l'enfant, de ses prédécesseurs qui labourent nos quartiers populaires depuis les années 1980. Les islamistes ont mis plusieurs décennies pour arriver là où nous en sommes aujourd'hui. Ils ont mis plus de trente ans pour qu'une bonne partie des adultes et de la jeunesse de confession musulmane placent les lois religieuses au-dessus des lois de la République, pour que leur citoyenneté ne soit que le moyen de faire avancer leur islamité. Il leur a fallu du temps pour faire passer l'idée que le sexisme du voile serait une "pratique religieuse" en islam. Il leur a fallu toutes ces décennies pour passer de zéro voile dans les quartiers à la floraison des hijabs et autres jelbabs en moins de vingt ans, marquant ainsi visuellement l'ancrage de leur idéologie sexiste et totalitaire.
Les islamistes ont mis plusieurs décennies pour arriver là où nous en sommes aujourd'hui.
Il nous faudra donc, à notre tour, des décennies pour inverser la tendance. Mais pour y parvenir, il faut s'attaquer aux problèmes de fond : la ghettoïsation urbaine et ethnique, les problèmes socio-économiques, les discriminations, la trop grande place laissée aux islamistes et identitaires musulmans par un clientélisme électoral dont nous ne cessons de subir les retours de bâtons. Ceci pour un objectif : faire aimer la France qui n'a pas su elle-même reconnaître tous ses enfants. Se sentir pleinement français, pour ne pas ressentir le besoin d'aller se réfugier dans une identité de substitution miroitée par les islamistes, cela ne peut pas se faire à coup de lois "contre le séparatisme". On pourra voter autant de lois qu'on voudra, dissoudre autant d'associations qu'on pourra, rien ne sera résolu si on ne traite que l'écume pour mieux ignorer les lames de fond. Si nos politiques continuent à avoir pour seul horizon un calendrier calé sur les échéances électorales, alors que celui des islamistes est calé sur la durée d'une vie humaine, nous ne gagnerons pas. On ne dissout pas une idéologie en dissolvant une association. Ces lois sont nécessaires, mais elles ne sont qu'un outil pour écoper à la petite cuillère les conséquences d'un phénomène que nos élus, et l'ensemble de la société, ont laissé prospérer et pourrir depuis toujours.
On ne dissout pas une idéologie en dissolvant une association.
La route sera longue. Les partenaires de l'islamisme politique sont nombreux, surtout au sein d'une partie de la gauche. Aujourd'hui, la lutte ne se mène donc pas seulement contre l'islamisme politique directement. Elle se mène aussi contre ses partenaires qui ont créé un cordon sanitaire pour protéger et défendre cette idéologie. Le CCIF en a bénéficié. La "manifestation de la honte" du 10 novembre 2019 en fut le point d'orgue. Il continuera d'en bénéficier depuis l'étranger.
Sa page Facebook et son site Internet ont été désactivés, son compte Twitter supprimé. Le CCIF a réellement disparu… en tout cas en France. Le CCIF n'est plus. Mais je reste mobilisé. Et je compte toujours sur Marwan Muhammad pour nous donner régulièrement, comme il aime tant le faire, des arguments, des sources, par son comportement et ses provocations. Si le CCIF n'est plus, son ancien directeur reste bien en France, notamment par sa plateforme "L.E.S Musulmans" (avec un M majuscule pour bien montrer la racialisation de l'islam qui n'est plus l'adhésion à une religion mais l'appartenance à une ethnie).
Cette dissolution est un message fort pour toutes les autres associations islamistes et les partis politiques issus de cette mouvance. Ils savent à présent que le boulevard qui leur était ouvert peut être une voie sans issue. Mais il faut s'attendre à un double retour de bâton. Le premier est la victimisation, notamment en jouant la corde de l'association martyre. Le second est que nombre d'islamistes tireront les leçons de cette dissolution. Ils seront encore plus vigilants à l'avenir quant à leur expression et les méthodes de leurs actions, pour toujours mieux passer sous les radars et ne pas faire sonner les balises d'alerte.
Les "néo harkis" que seraient les musulmans qui ne plaisent pas au CCIF, "l'islam de la serpillère" nommé ainsi par l'association pour stigmatiser les approches religieuses qui ne lui conviennent pas, lui disent au revoir. "L'islam du réverbère" (nom donné par le CCIF pour dénigrer l'islam dit "des Lumières") ne s'éteindra pas. En dehors de cela, l'universalisme et la laïcité seront toujours notre idéal et notre principe pour contrecarrer l'islamisme. Le CCIF pourra agir de l'étranger pour continuer à propager son obscurantisme sous couvert "d'antiracisme", il ne pourra jamais éteindre les Lumières.
(1) Francetv slash fait la promotion de l'islamisme politique par le voile
(2) FranceTVéducation et islamisme : plus d'ignorance que de pédagogie