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Naëm Bestandji

Féminisme / Universalisme / Laïcité

dossiers - Compromission et relativisme politique - Amnesty International, voile

Amnesty International lance une campagne pour la promotion du sexisme du voile

Par Naëm Bestandji . Publié le 24 Juillet 2019 à 18h50

"Women have to right to choose what to wear. It's simple. Agree?"
("Les femmes ont le droit de choisir comment se vêtir. C'est simple. D'accord ?")

Telle est la "profonde" réflexion d'Amnesty International. Là encore, par l'infiltration du racialisme et de l'intersectionnalité en lien avec l'intégrisme musulman, nous retrouvons la même absence de raisonnement que les défenseurs du voile ou récemment du burqini en France (UNEF, Planning familial, une partie de l'extrême gauche, etc.).

Ammesty International a donc lancé une campagne pour faire la promotion du sexisme islamiste, toujours par relativisme culturel typique des anglo-saxons (1). Son slogan (les femmes doivent avoir le droit de choisir comment se vêtir) est l'argument typique de ceux qui veulent faire passer le sexisme du voile pour un simple accessoire vestimentaire.

Le faux "libre choix" du voilement défendu par Amnesty International

La particularité ici est la traduction automatique en français qui, par une incroyable ironie, fait ressortir le véritable sens du processus du voilement : "Les femmes ont le droit de choisir ce qu'elles DOIVENT porter."

Effectivement, le "libre choix" n'existe pas concernant le voilement puisque les islamistes proposent un faux choix. Tout d'abord, ils présentent le voilement comme une obligation "religieuse" (dont les hommes sont exemptés). Cette base rend de fait impossible toute forme de choix. "Libre" ensuite à chacune de respecter cette obligation ou de la transgresser en leur exposant la situation pour leur permettre de bien "choisir" : être une bonne musulmane ou pas, une femme qui "se respecte" ou pas, avoir de la "pudeur" ou être impudique, commettre un pêché ou un bienfait, plaire ou déplaire à Dieu, s'épanouir au paradis ou aller brûler en enfer. En résumé, il y a une injonction faussement religieuse : "si tu veux être une bonne musulmane, choisis le voile", et une injonction sexuelle : "si tu veux être une femme bien, choisis le voile".

Le "libre choix" n'existe pas concernant le voilement.

Tout choix réellement libre est donc exclu. Il reste une décision à prendre, ce qui est différent. Ainsi, de nombreuses musulmanes non voilées ont un sentiment de culpabilité. Cette culpabilité en poussera beaucoup à faire, un jour ou l'autre et sous l'effet de répétition de ces "choix" par l'entourage et/ou les discours islamistes, le faux "libre choix" de se dissimuler sous le linceul du féminisme.

Tout ça pourquoi ? Pour cacher sous un voile les corps des femmes considérés comme des objets sexuels tentateurs pour les hommes.

Naëm Bestandji répond au tweet d'Amnesty International, t

La promotion du relativisme sexiste par Amnesty International

Mais comme tous les relativistes "idiots utiles" de l'islamisme, Amnesty International n'en a cure. Elle publie une vidéo où elle met sur le même plan les femmes iraniennes qui luttent, et dont certaines sont emprisonnées, pour ne plus avoir à porter le voile ; et d'autres qui veulent le porter en Occident où des lois en limitent le port pour des raisons laïques et de sécurité. Dans son sexisme, Amnesty fustige même l'interdiction du voile intégral à l'unisson avec les prédicateurs salafistes (grands défenseurs des Droits Humains et du "libre choix" de se vêtir, comme tout le monde le sait...). Une constante patriarcale et orientaliste qu'elle assume depuis des années (2).

Dit autrement, Amnesty veut créer une équivalence entre d'un côté des femmes qui refusent la sexualisation de leurs corps et luttent pour s'émanciper de l'assignation sexiste au nom d'une religion. Leur témérité peut être punie d'une peine de prison. Certaines ont même été assassinées dans d'autres pays. Et d'un autre côté des femmes qui militent pour la servitude volontaire car elles ont été convaincues que leurs corps (et leurs cheveux) sont des objets sexuels qu'il faut cacher du regard des hommes. Elles ne risqueront jamais la prison pour cela.

Par son masque intersectionnel sur les yeux, Amnesty International ne se pose pas la moindre question sur cet accessoire vestimentaire pour lequel on peut envoyer en prison ou tuer une femme parce qu'elle ne le porte pas. Aucun autre accessoire vestimentaire au monde n'est chargé d'un tel sexisme ni d'une telle menace pour une partie de l'humanité. Le fait que des femmes luttent pour ne plus le porter devrait déjà interroger l'ONG sur la charge sexiste du voilement. Mais non, comme tous les relativistes, elle préfère rester aveugle au sexisme pour soutenir la liberté d'avoir moins de liberté.

Des femmes militent pour la servitude volontaire car elles ont été convaincues que leurs corps (et leurs cheveux) sont des objets sexuels qu'il faut cacher du regard des hommes.

Le seul lien trouvé par Amnesty est le même que tous les pro sexisme islamiste dont l'expression a été soufflée par les Frères Musulmans il y a plusieurs années : le droit de se vêtir comme bon leur semble. Après, bien sûr, avoir laissé le temps nécessaire aux islamistes de convaincre les concernées pour faire le bon "libre choix" du vêtement qu'ils ont fabriqué pour elles. Pour cela, ils ont créé un concept dont ils ont eux-mêmes dessiné les contours : la pudeur. Ce n'est donc pas l'esthétique, la coquetterie, l'adaptation vestimentaire à l'activité ou l'envie du moment qui devraient motiver le choix du vêtement. C'est une raison morale moyenâgeuse choisie par les islamistes hommes pour apaiser leur libido. Un seul critère choisi par des hommes s'imposant à toutes les femmes pour le port permanent d'un accessoire à chaque fois qu'elles risquent de croiser un homme (hors père, frères et mari). "Libre" ensuite à chacune d'être "pudique" ou pas, avec les conséquences citées plus haut. Nous sommes bien là dans la volonté de dicter aux femmes comment se vêtir, puisqu'il y aurait un bon et un mauvais choix, et de la façon la plus sexiste et machiste qui soit.

En désignant le voilement comme de la pudeur, et donc les cheveux visibles comme de l'impudeur, l'injonction vestimentaire brille de mille éclats.

Comme pour tous ceux qui expriment cette "réflexion" dangereusement vide, nous constatons une nouvelle fois que le féminisme cède le passage au "respect" des cultures et de la religion, même les plus sexistes. Voilà, encore, comment contribuer à l'occultation des corps des musulmanes et faciliter ainsi l'avancée islamiste par son cheval de Troie qu'est le voile.

Amnesty International cède le passage au "respect" des cultures et de la religion, même les plus sexistes.

Défendre le sexisme du voilement des femmes favorisera toujours ceux qui veulent l'imposer. L'ONG aurait donc dû s'inspirer de la féministe égyptienne Mona Eltahawy qui avait écrit : "Les femmes du monde occidental portant un voile contribuent à asservir les femmes ailleurs dans le monde pour lesquelles le port du voile est une contrainte." Là, l'ONG aurait pleinement respecté ses valeurs.

(1) Women Have the Right to Choose What to Wear
(2) Amnesty International : "Interdire le voile intégral est une entrave à la liberté"

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