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Naëm Bestandji

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Efficacité de l’islamisme : la campagne sexiste et patriarcale de l’UNICEF

Par Naëm Bestandji . Publié le 15 Juin 2019 à 13h25

Source : compte Twitter de l'UNICEF (FR), https://twitter.com/UNICEF_FR/status/1136180858791038976

Un père à l'aise bras nus en tee-shirt se montre dynamique avec son bébé. La mère, objet sexuel couvert et voilé pour protéger les hommes de la tentation, materne son bébé en le cajolant. Ce n'est pas l'Iran, ni l'Arabie Saoudite, ni une nouvelle campagne du CCIF. C'est la vision patriarcale et ultra sexiste de l'UNICEF inspirée de l'islamisme, pour une campagne sur le congé parental. Il n'y a pas d'indications sur la zone géographique ciblée. Mais ce tweet, rédigé en français, provient du compte Twitter français de cette agence de l'ONU.

L'UNICEF promeut le sexisme du voile

Chaque jour, un nouvel élément montre l'avancée de l'islamisme dont le corps des femmes, par le voile, est le cheval de Troie. Certains diront encore que cela n'a rien à voir avec l'islamisme car les intégristes sont contre l'égalité parentale comme ils sont contre le burqini (car trop moulant et autorise les baignades mixtes) ou le salariat féminin (dévolu à l'homme). C'est bien mal connaitre l'islamisme. C'est justement sur cette ignorance, qui entraine la complaisance et le relativisme, que s'appuient les islamistes pour avancer.

Les salafistes sont des bourrins, les Frères musulmans des militants politiques

Tout d'abord, il faut distinguer les salafistes des Frères Musulmans. Les salafistes sont des bourrins. Ils veulent tout et maintenant. Ils n'ont pas de stratégie politique particulière. C'est donc, par exemple, de la bouche des salafistes français que nous entendons les propos les plus spectaculaires sur les femmes et la justification réelle du voile, comme avec l'ex imam de Brest ou Nader Abou Anas. Ils rejettent le burqini. Ils désirent la non mixité immédiate. Ils ne sont donc pas des interlocuteurs pour les pouvoirs publics ni des partenaires de mouvements et associations de gauche. La menace qu'ils représentent est réelle. Mais, facilement identifiée, elle est sans commune mesure avec celle des Frères Musulmans.

Contrairement aux salafistes, les Frères Musulmans sont subtils et ont une stratégie politique. Elle est basée sur plusieurs pieds : ne pas rejeter la société comme les salafistes mais, au contraire, s'y investir pour la changer de l'intérieur. Là encore, le rôle des femmes, par l'obsession sexuelle de ces islamistes, est primordial : le voile doit être visible partout pour habituer la population. Ce n'est qu'une fois bien installé dans le paysage que les autres revendications pourront suivre. Cette méthode des petits pas va de pair avec un autre pied : la patience.

Chaque jour, un nouvel élément montre l'avancée de l'islamisme dont le corps des femmes, par le voile, est le cheval de Troie.

Les Frères estiment, à raison,  que le temps joue en leur faveur. Ils ont conscience qu'il est illusoire de vouloir tout changer à court terme. Alors ils posent les jalons pour les générations suivantes, que ce soit en politique, dans l'enseignement, les syndicats, le monde associatif, le social, etc. Ils jouent de leur citoyenneté, instrumentalisent la justice et les valeurs républicaines, pour les retourner peu à peu contre la République. Ainsi anesthésiée par la stratégie victimaire des islamistes, une partie de la population montre peu de résistance par soucis de tolérance quand l'autre, effrayée par ces avancées, bascule vers l'extrême droite. La prochaine génération n'aura plus qu'à récolter la moisson en supprimant la loi de mars 2004 ou même en modifiant la loi de 1905 pour "respecter la loi de 1905" selon eux.

Le CCIF est le fer de lance de ce clivage par étape de la société en usant de la rhétorique d'inversion (il se déclare par exemple pour "le vivre ensemble").

Les évènements récents des burqinis en piscine municipale sont un autre exemple : dans l'impossibilité de modifier les règlements intérieurs des piscines pour autoriser un apartheid sexuel par des plages horaires séparant hommes et femmes, des islamistes militent pour l'autorisation du burqini. Une fois autorisé et bien installé dans le paysage, les demandes de créneaux horaires non mixtes seront plus aisément prises en compte au bout de quelques années.

Quelques concessions provisoires des islamistes perçues comme définitives

Pour que tout ceci fonctionne, les Frères Musulmans doivent, dans un premier temps, faire des concessions. En France, ils évitent tant que faire se peut de se prononcer sur l'homosexualité par exemple. Ils acceptent même le soutien d'homosexuels pour rétablir le délit de blasphème grâce au concept "d'islamophobie", base de la victimisation. L'inverse n'est pas vrai : aucun islamiste ne soutient les homos. Jérôme Martin, enseignant et militant contre l'homophobie, est adhérent au CCIF. Il épouse parfaitement tout ce que défend cette association. Il attaque toute personne, y compris des musulmans, qui s'oppose aux islamistes. Il défend mordicus le CCIF. A l'inverse, le CCIF n'a jamais montré le moindre soutien à Jérôme Martin et aux causes homos qu'il défend. De plus, le CCIF soutient et est soutenu par les plus célèbres homophobes islamistes francophones, sans que cela n'émeuve Jérôme Martin and Co. Ce sont ces "idiots utiles" qui rendent l'islamisme si dangereux. Sans eux, les islamistes avanceraient beaucoup moins bien. Leur complaisance est rendue possible grâce au concept "d'intersectionnalité". Ce concept est du pain béni pour les Frères. Il permet de s'engouffrer dans les luttes antiracistes, en se faisant passer pour de simples musulmans éternellement persécutés, tout en rendant secondaire le féminisme. Cela permet un développement et une acceptation spectaculaires du voilement.

Les autres concessions des Frères sont l'acceptation (provisoire) d'un minimum de mixité, de la liberté religieuse (puisqu'ils sont minoritaires), de la loi de 1905, du salariat des femmes dans des métiers peu "féminins", du sport féminin, de la danse, etc.

Tout ceci permet d'endormir une partie de la population, de faire croire que le voile n'est pas si grave que cela (contrairement aux salafistes, les Frères Musulmans font tout ce qui est possible pour cacher la raison d'être sexiste et patriarcale du voile), faire croire que les islamistes sont de simples musulmans "pieux". Leurs concessions provisoires sont perçues comme définitives, ce qui serait la preuve de leurs progrès vers la modernité. Alors on banalise le voile, on en fait même une norme. Une norme pour toutes les musulmanes. Une norme même pour toutes les femmes, comme le fait aujourd'hui l'Unicef…

La campagne de l'UNICEF s'inscrit donc dans cette évolution. Après des marques de vêtements comme Gap, H&M ou Nike, des magazines comme "Glamour", des associations féministes comme le Planning Familial, l'UNICEF est aussi imprégnée par l'islamisme grâce au cheval de Troie qu'est le voile. Un islamisme suffisamment soft et acceptable pour être accepté par celles et ceux censés lutter contre l'intégrisme religieux, premier oppresseur des femmes et ennemi de l'égalité des sexes.

Cette campagne de l'Unicef sera-t-elle celle de trop ? Permettra-t-elle de réveiller toute la société et, en premier lieu, nos politiques ? Ou bien, au contraire, est-ce une pierre supplémentaire à la banalisation du voile, cheval de Troie de l'islamisme ?

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