Sihame Assbague se présente comme journaliste. Elle est l'une des têtes de fil du racialisme, cette nouvelle forme de racisme, victimaire, qui permet de le faire passer pour de l'antiracisme. Parmi ses faits d'arme, elle est à l'origine du "camp d'été décolonial" en août 2016 où plusieurs ateliers et débats s'étaient déroulés en "non-mixité raciale". Le CCIF était présent. Les organisateurs avaient appelé à adhérer à l'association islamiste. A maintes reprises, Sihame Assbague a montré son soutien indéfectible à la branche juridique de l'islamisme politique. Un soutien tout autant indéfectible pour BarakaCity et son président. Cette association récemment dissoute par le gouvernement était l'exemple type d'organisations islamistes qui utilisent l'humanitaire comme support de propagande religieuse. Son président, le salafiste Idriss Sihamedi, assume refuser de serrer la main d'une femme et refuse de condamner DAESH. Opposant viscéral à la République et à la laïcité, il est aussi particulièrement violent sur les réseaux sociaux. Ses diatribes contre Charlie Hebdo et ses salariés, dont il prie Dieu "d'augmenter à 2000 degrés les flammes de leurs tombes" vont jusqu'à l'apologie du terrorisme : "qu'Allah maudisse Charlie ET ENFLAMME leurs tombes à la chaleur du soleil !!". Il considère même que "mourir en martyr est la plus belle chose dans la vie d'un croyant". Sihame Assbague ne peut être que séduite par ce féministe et ses propos remplis d'amour et de paix.
Dans un tweet publié le 3 décembre 2020, la militante manifeste clairement, pour la première fois, son attachement à l'islamisme politique. Une sorte de coming-out idéologique qui n'était jusque-là qu'un secret de Polichinelle. Dans son soutien acharné au CCIF, fleuron de l'islamisme politique en France, elle déclare : "c’est l’expression politique des musulmans que l’on veut museler, leur critique de l’État français, leur organisation autonome."
L'expression politique de croyants au nom de leur foi, et qui se présentent comme musulmans dont la citoyenneté n'est que le ticket d'entrée à la scène politique, est l'ingérence du religieux dans la politique, la fusion des deux. C'est l'antithèse de la laïcité qui les sépare. Son tweet attaque clairement la laïcité. Le rempart laïque, sur lequel le CCIF n'a cessé de se heurter malgré ses tentatives de le contourner, est inacceptable pour Sihame Assbague. C'est pour cela qu'elle montre autant de zèle à défendre le modèle anglo-saxon qu'à saper le modèle français. Le premier permet plus facilement à l'islamisme de se développer que le second. Le modèle communautariste anglo-saxon est un terreau pour l'islamisme là où le modèle universaliste lui est un frein. C'est bien pour cela que, le 22 aout 2020, le CCIF avait appelé franchement pour la première fois à "l'urgence pour la France de reconnaitre la communauté musulmane comme une des minorités vivant sur son territoire".
Ce rejet assumé du modèle français, en réclamant la communautarisation des musulmans, vise le séparatisme. L'objectif n'est pas de reconnaitre des citoyens au-delà de leurs différences. Il est d'exacerber les différences pour séparer et communautariser les individus selon leur religion. Toutes ces communautés coexisteraient dans un même État dont la citoyenneté ne serait qu'un outil pour réclamer toujours plus de droits différenciés (et assigner chacun à sa religion supposée, qu'il le veuille ou non). En parlant d'"organisation autonome des musulmans", c'est exactement ce que Sihame Assbague réclame. Elle est l'une des illustrations de la jonction entre racialisme et islamisme dont le communautarisme est l'organisation sociétale idéale. Ces deux idéologies ont deux points de convergence : la racialisation de l'islam et le communautarisme, avec toutes les conséquences que cela engendre.
Le rempart laïque, sur lequel le CCIF n'a cessé de se heurter malgré ses tentatives de le contourner, est inacceptable pour Sihame Assbague.
Identitaire, raciste, anti républicaine, communautariste, anti laïcité et pro sexisme islamiste, Sihame Assbague est la quintessence du racialisme en France. Les idées défendues par cette militante sont les mêmes que celles d'Alliance citoyenne. "L'expression politique des musulmans" et "leur organisation autonome" souhaitées par S. Assbague sont d'ailleurs mises en pratique sur le terrain par l'association, à travers le sexisme politique des militantes de la frange extrémiste de l'islam. Cette association, qui assure aussi la jonction entre racialisme et islamisme, est donc également partenaire du CCIF. Un partenariat qu'elle a affiché comme une fierté. La lutte d'Alliance citoyenne pour la propagation du sexisme du voile est au cœur de son action, comme le réclame l'islamisme politique. Source d'inspiration pour l'association, Sihame Assbague fut invitée les 3 et 4 décembre 2020 pour "former" ses militants à la communication. Une invitation formulée bien plus pour ses idées politiques, dans lesquelles Alliance citoyenne se reconnait, que pour ses compétences en communication.
Je me souviens de L’Appel des Indigènes de la République et de la polémique qui a suivi et je me souviens surtout des interventions médiatiques de Houria Bouteldja. (…) il y avait quelque chose d’extrêmement digne et de puissant qui en émanait… La présence d’une femme arabe, en résistance, dans des espaces blancs, dans des espaces de déploiement et d’amplification des rapports sociaux de race, c’est quelque chose. Ce sont des moments importants. Surtout qu’à cette période, il y avait très peu d’espaces pour les non-Blancs dont les discours ne coïncidaient pas avec ceux de l’idéologie dominante.
Sihame Assbague, 11 avril 2019
Sihame Assbague n'est pas une islamiste. Comme Alliance citoyenne, elle est une racialiste dont le racisme victimaire crée une attirance et un soutien naturel à l'islamisme. Le voile, corollaire sexiste de l'islamisme, assure le lien matériel entre les deux idéologies. C'est pourquoi Alliance citoyenne, liée depuis sa création aux Frères musulmans, accueille volontiers des militantes islamistes coachées par des militantes d'extrême gauche de l'association. L'invitation de Sihame Assbague par Alliance citoyenne dépasse donc le simple désir de "formation en communication". Il entérine l'ancrage idéologique de ces deux actrices.
Voici un exemple parmi tant d'autres que j'ai révélé et expliqué depuis plus d'un an. En juin 2019, j'avais réalisé une vidéo pour montrer le lien idéologique entre Alliance citoyenne et les Frères musulmans. J'avais montré comment l'association met en pratique sur le terrain la stratégie politique de l'islamisme à travers son cheval de Troie qu'est le sexisme du voile, dont le burqini est la version waterproof. La convergence avec les idées de Sihame Assbague, notamment exprimée dans son tweet du 3 décembre, est totale.
Depuis l'été 2020, l'association a emménagé dans de nouveaux locaux, accueillie volontiers par le locataire principal du lieu : le Parti Communiste de l'Isère (je rappelle, comme dans mon article précédent sur ce sujet (1), que de nombreux militants communistes isérois ignoraient l'installation d'Alliance citoyenne à leur adresse et ne cautionnent nullement cette situation).
Fin juin 2020, Alliance citoyenne envoya à plusieurs associations (sans aucun lien avec l'islamisme) "une invitation pour un temps de rencontre inter-associatif" fixé au 6 juillet. L'objectif était de les séduire afin de les convaincre de mener des projets communs. Mais plusieurs invitées ont manifesté leur étonnement quant au lieu choisi : le siège du Parti Communiste de l'Isère. Le 30 juin, Alliance citoyenne leur envoya alors un mail car "plusieurs personnes invitées nous ont questionné quant à notre choix de salle pour l'organisation de ce temps". Dans ce mail, elle réaffirme son envie de "présenter notre organisation et le travail que nous menons sur l'agglomération grenobloise", notamment les actions islamistes qu'elle présenterait sans nul doute comme une lutte pour les "droits civiques des femmes musulmanes". Ces actions seront noyées au milieu de celles qui concernent le logement et le handicap, pour faire passer la pilule et mieux les banaliser. C'est une méthode déjà utilisée par des associations "culturelles" islamistes.
Alliance citoyenne veut aussi expliquer pourquoi avoir choisi un tel lieu pour les accueillir : "La salle Raymond Perinetti, où nous allons organiser ce temps, nous est gracieusement prêtée par nos colocataires du Parti Communiste. Habituellement, ils la louent pour des formations (Scop l'Orage, Ordre des kinésithérapeutes, syndicat) à la journée. C'est une faveur qu'ils nous font en la mettant à notre disposition pour ce temps. (…)
Si nous avons choisi cette salle c'est qu'elle était la seule disponible et suffisamment grande".
Ce mélange des genres avaient gêné des invités qui ont manifesté leur étonnement. Certains ont été encore plus gênés en apprenant les liens islamistes d'Alliance citoyenne. Une gêne compréhensible, mais qui ne l'est pas pour le PCF de l'Isère.
Comment ce parti pourrait prétendre vouloir lutter pour la laïcité et l'égalité des sexes, lutter contre l'islamisme politique quand il est incapable de s'opposer (voire même apporte son soutien) à cette idéologie qui s'installe à sa propre adresse avec sa bénédiction ? Comment être crédible dans la lutte contre l'islamisme à l'échelle du pays quand on se fourvoie avec lui dans les couloirs de son propre domicile, ou qu'on prétend ne pas le voir sous son propre toit (ce qui serait encore pire) ? Soutenir une association communautariste qui défend une extrême droite religieuse est à des milliers d'années lumières du communisme et des valeurs de gauche. Mais c'est cohérent avec le racialisme et le relativisme qui gangrènent peu à peu cette gauche. Il est de la responsabilité de celles et ceux qui sont restés fidèles à leurs valeurs, à la laïcité, au féminisme, à l'universalisme, à la lutte contre l'obscurantisme et contre le communautarisme, de se lever. Tant qu'une partie de la gauche soutiendra l'islamisme politique (tout en prétendant vouloir lutter contre, pour la vitrine), nous ne réussirons pas à le vaincre. Tant qu'un parti politique de gauche acceptera d'avoir pour colocataire une association comme Alliance citoyenne, d'appeler à participer à une manifestation à l'initiative d'islamistes comme celle du 10 novembre 2019 ou, au mieux, de se taire "pour ne pas faire de vague", l'extrême droite nationaliste avancera sur le boulevard qui lui est ouvert et boira du petit lait en trinquant à la mauvaise santé de la gauche.
Passer de "la religion est l'opium du peuple" à "touche pas à mon islamiste", de "A bas le patriarcat" à soutenir par orientalisme le sexisme de "mon voile [prescrit par des hommes pour cacher l'objet de tentation] ma pudeur [définie par ces mêmes hommes]", n'aide pas à lutter contre l'extrême droite. Ça la nourrit aux hormones.
La gauche est en soins intensifs, et le Parti Communiste Français, avec la France Insoumise et EELV, lui administre une dose létale de racialisme et d'islamisme.
Comment être crédible dans la lutte contre l'islamisme à l'échelle du pays quand on se fourvoie avec lui dans les couloirs de son propre domicile, ou qu'on prétend ne pas le voir sous son propre toit (ce qui serait encore pire) ?
Sihame Assbague est loin de toutes ces considérations. Elle n'a eu évidemment aucune hésitation à répondre positivement à l'invitation d'Alliance citoyenne. Epidémie de la Covid-19 oblige, la rencontre eut lieu par visioconférence. La "faveur" de ses "colocataires du Parti Comministe" de l'Isère n'a pas eu besoin d'être sollicitée.
(1) Le sexisme islamiste d'Alliance citoyenne vise les adolescentes