Une tribune publiée dans Libération souhaite dénoncer "l'islamophobie" à gauche. Elle révèle le clivage entre une gauche fidèle à son histoire et une autre qui s'en éloigne pour se rapprocher de l'intégrisme religieux et professer l'établissement d'un délit de blasphème envers l'islam. Une position plus proche d'une droite conservatrice que d'une gauche émancipatrice. Par l'inversion classique des rôles inspirée des Frères musulmans, ces réactionnaires et partisans d'une laïcité à l'anglo-saxonne se présentent comme progressistes et défenseurs de la loi de 1905.
Le profil politico-religieux de certains des premiers signataires, qui ont donc été sollicités et/ou ont participé à la rédaction de ce texte, révèle la (volontaire ?) confusion créée par cette tribune.
Ali Rahni est l'un d'eux. Il fut également un des premiers signataires d'une autre tribune, publiée en janvier 2013, contre le projet de loi de l'époque sur le mariage pour tous. Une tribune rédigée, entre autres, par Abdelaziz Chaambi, président de la CRI (Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie), une association concurrente du CCIF. Il est aussi co-fondateur des éditions Tawhid qui publie les frères Ramadan ou le théologien Frère musulman Youssef Al-Qaradawi. De plus, Abdelaziz Chaambi avait soutenu des mouvements djihadistes sur les réseaux sociaux. Peut-être est-ce pour cela qu'il est fiché S.
Un autre rédacteur est Nabil Ennasri, un pur produit des Frères Musulmans. Dans les années 2000, il fut formé à l’Institut Européen des Sciences Humaines créé par l’UOIF (branche française de la Confrérie). Cet institut a pour vocation de former des cadres musulmans qui partiront aux quatre coins de France pour diffuser l’idéologie frériste. En 1992, Youssef Al-Qaradawi avait logiquement présidé la première cérémonie de remise de diplômes. Poussé par son admiration envers le théologien, Nabil Ennasri a consacré sa thèse de recherche en Sciences Politiques à cette personnalité qu'il admire tant.
Répondant au désir prosélyte de l'institut où il a été formé, il est entre autre président du Collectif des Musulmans de France. Un collectif qui a pour objet la diffusion de l'islam version Frères Musulmans auprès des musulmans français avec "pour axes prioritaires de réflexion et d'action l’éducation, la spiritualité et l’action sociale, citoyenne et politique".
Ali Rahni, qui fut le porte-parole de ce collectif, s'était joint à ces deux personnes pour signer leur tribune contre l'égalité des droits au mariage. En bon militants ultra-conservateurs, leur tribune contient des propos particulièrement homophobes en allant jusqu'à comparer le droit au mariage des homosexuels au droit à l'inceste et à la pédophilie (1).
Pourtant, voilà ce que dit la tribune publiée dans Libération : "Nous nous devons en effet de rappeler un élément simple et basique, condition de tout engagement, de toute alliance ou coopération politique : la lutte contre le sexisme, l’homophobie, le racisme sous toutes ses formes, incluant la lutte contre l’islamophobie ne se négocie pas, ne peut être ignorée, et se doit d’être au cœur de tout projet politique".
Pourquoi les rédacteurs ont-ils accepté qu'un homophobe qui compare l'homosexualité à l'inceste et la pédophilie puisse signer un texte qui condamne l'homophobie ? Pour les mêmes raisons qui font que cette partie de la gauche s'associe à des machos et sexistes moyenâgeux, promoteurs du voile, pour prétendre lutter contre le sexisme : défendre l'intégrisme musulman perçu comme l'idéologie des "opprimés". Adoptant les discours de l'islamisme politique, cette gauche considère que cet intégrisme est l'islam tout court, exactement comme l'extrême droite. La différence est que la première souhaite défendre cette approche puisqu'un islamiste serait un simple musulman incompris. Alors que l'extrême droite la combat puisqu'elle considère qu'un bon musulman ne peut être qu'islamiste. Le même raisonnement, pris sous deux angles différents.
L'intérêt de la tribune n'est donc pas de dénoncer l'homophobie mais de mettre au même niveau le rejet d'individus pour ce qu'ils sont en tant qu'Êtres humains (les homosexuels) et la critique d'un choix idéologique (la religion). C'est la contorsion classique de vouloir faire du choix religieux un élément équivalent à la couleur de peau ou l'orientation sexuelle, donc une forme de racisme s'il est critiqué, quitte à soi-disant dénoncer l'homophobie par un signataire homophobe. De plus, percevoir l'islam ainsi, en assignant tous les musulmans à leur religion supposée, cet essentialisme est, pour le coup, une forme de racisme. Enfin, si un individu est humainement musulman, toute critique de l'islam serait logiquement une attaque contre son humanité, donc du racisme. C'est tout l'art du terme "islamophobie", la mise en pratique de ce que j'ai abordé en première partie de cet article. C'est la raison pour laquelle les islamistes, par leur approche victimaire et leur désir de rassembler tous les musulmans dans l'Oumma (communauté musulmane supranationale), tiennent tant à en faire un délit.
Si un individu est humainement musulman, toute critique de l'islam serait logiquement une attaque contre son humanité, donc du racisme. C'est tout l'art du terme "islamophobie".
Ali Rahni est cohérent avec son idéologie et ses liens. Il est un fervent soutien des frères Ramadan, petits-fils de Hassan Al-Banna, co-fondateur de la Confrérie des Frères musulmans. Ils sont aussi les fils de Saïd Ramadan. Il fut l'un des plus importants représentants de la confrérie en Europe et fonda le Centre islamique de Genève dont Hani est aujourd'hui le directeur.
Les deux frères n'ont jamais renié leur double filiation familiale et idéologique. Ils ont même rendu hommage aux luttes de leur père et grand-père et perpétuent leur héritage à travers leurs conférences et ouvrages. Avec eux aussi, et comme toujours, le sexisme du voile sert d'outil politique. Hani Ramadan avait par exemple déclaré qu'une femme sans voile est comme une pièce de deux euros qui passe d'une main à l'autre. Il fut depuis expulsé du territoire français en raison de propos bien plus radicaux.
Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que Hani organise une conférence à la gloire de son grand-père, au centre islamique de Genève, information relayée par Ali Rahni sur sa page Facebook.
Source : https://twitter.com/brunoranulf/status/919177218584207362?s=20https://twitter.com/brunoranulf/status/919177218584207362?s=20https://twitter.com/brunoranulf/status/919177218584207362?s=20https://twitter.com/brunoranulf/status/919177218584207362
Toujours dans son désir de faire la promotion de Hassan Al-Banna, il relaie également son hagiographie exposée par le plus important prédicateur Frère musulman français, Hassan Iquioussen.
Enfin, Hani Ramadan est évidemment homophobe. Lui aussi compara l'homosexualité à l'inceste et la pédophilie (2).
Ali Rahni est encore plus actif dans la promotion de Tariq Ramadan qu'il invita à de nombreuses reprises à Roubaix pour diverses conférences. Il fut également un de ses plus ardents défenseurs depuis les premières plaintes pour viol, relayant inlassablement sur les réseaux sociaux les soutiens du prédicateur, y compris des thèses complotistes (3).
Pourquoi autant de zèle ? Parce qu'il considère Tariq Ramadan comme sa "référence intellectuelle majeure", "un frère pour lequel [il a] beaucoup d’affection et de respect" (4). Le prédicateur, lui aussi homophobe (5), est un des chantres de l'islamisme politique. Il n'a eu de cesse depuis 30 ans de pousser les français musulmans à se percevoir d'abord comme musulmans avant de se sentir français. La citoyenneté n'est que le moyen d'affirmer ce qui est censée être leur identité première : l'islamité.
L'investissement de la religion en politique est donc fondamental. Anti laïque par excellence, ce désir ne peut être assouvi qu'en usant de la rhétorique d'inversion : ces islamistes se présentent comme défenseurs de la laïcité (exactement comme nous pouvons le lire dans cette tribune contre "l'islamophobie"). Ali Rahni s'inscrit dans les pas de son mentor et dans la continuité du Collectif des Musulmans de France : "Notre participation politique relève d’une conscience et d’une responsabilité que nous souhaitons partager avec nos concitoyens afin de construire ensemble une société meilleure [c’est-à-dire sous l'égide de l'islam version islamiste]. Nous avons une volonté claire et affichée de nouer des partenariats sérieux et sur le long terme. Nous sommes résolus à prendre toute notre place de citoyens dans les débats publics et dans les luttes qui traversent notre société" (6).
Les musulmans sont déjà nombreux à prendre toute leur place de citoyens dans les débats publics. Mais ils le font en tant que citoyens, pas en tant que musulmans. Cette nuance ne plait pas aux islamistes pour qui l'islamité doit guider l'investissement en politique et doit être visible. Cela explique également l'importance accordée à leur outil politique principal : le sexisme du voile, premier élément politico-(faussement) religieux visible.
Fidèle à ses résolutions, il pratique l'entrisme chez les Verts, très complaisants avec l'islamisme politique, pour qui il fut candidat aux élections européennes de 2009. Comme la plupart des islamistes politiques, il commet parfois une erreur en dévoilant un peu trop sa pensée. Ce fut le cas dans un entretien accordé à Libération où il déclara vouloir "bâtir une social-démocratie musulmane" (7). Bien sûr, une "social-démocratie" selon la définition des Frères musulmans, pas celle du dictionnaire. Cet entretien montre également à quel point il se nourrit des thématiques de gauche pour infuser progressivement son idéologie politico-religieuse. On peut aussi le constater sur sa page Facebook et nombre de ses déclarations publiques consensuelles et qui abordent aussi des thématiques de gauche. Une fois dans la place, ces islamistes ont ensuite toute latitude pour infuser l'ensemble de leurs idées. C'est la stratégie des petits pas. Toute opposition est évidemment taxée "d'islamophobie", toujours par le mélange entre critique/rejet d'une idéologie et hostilité envers des individus, pour bien se victimiser.
Avec Ali Rahni, sollicité pour signer la tribune, nous sommes en plein mélange de religion et de politique, un des critères de l'intégrisme religieux. Il révèle ainsi le passage mensonger du texte : "Cela n’a rien à voir – ce serait vraiment mal nous connaître – avec une quelconque envie d’immunité offerte aux dérives et prétentions d’ingérences politique et morale des religions".
Ce mensonge se confirme lorsqu'on se penche sur le profil d'un autre signataire, Youcef Brakni.
Les frontières entre les islamistes politiques et une partie des mouvements de gauche sont poreuses. Youcef Brakni est l'une des figures les plus révélatrices de cette construction des ponts entre l'extrême gauche et l'extrême droite musulmane. Il soutient le Parti des Indigènes de la République, milite "contre le racisme" dans des quartiers populaires tout en militant également dans la sphère islamiste. Sur le terrain et dans des conférences, il n’a de cesse de dérouler tout l’argumentaire victimaire, racialiste et anti-colonialiste. Ses invectives (parfois agressives) contre ses opposants laïques, démocrates et féministes qu’il qualifie "d’extrême droite" n’ont d’égal que sa défense de l'extrême droite musulmane et son obsession pour le conflit israélo-palestinien. Il est souvent tout aussi larmoyant dans la victimisation des (intégristes) musulmans que peut l'être le CCIF.
En 2012, il eut l’occasion de l’exprimer à une tribune lors du "Printemps des quartiers" (8), peu après les attentats de Toulouse. Il évoqua Mohamed Merah, déplorant l’utilisation du mot djihadisme, "ce terme on ne sait même pas ce que ça veut dire, on l'utilise à toutes les sauces", selon ses propres mots. S’il ne sait pas "ce que ça veut dire", il peut toujours le demander aux victimes de ces attentats… Il y déplore également l’interdiction de territoire du "soi-disant prédicateur islamiste" (sic) Youssef Al-Qaradawi. Théologien Frère musulman le plus célèbre encore en vie, il a eu un rôle considérable dans l'expansion du voilement des musulmanes. Au-delà de son ultra sexisme, il est aussi homophobe. Il pense que l’homosexualité est un "acte vicieux, une perversion de la nature, une plongée dans le cloaque de la saleté, une dépravation de la virilité et un crime contre les droits de la féminité. Quand ce péché répugnant se propage dans une société, la vie de ses membres devient mauvaise et il fait d’eux ses esclaves. Il leur fait oublier toute morale, toutes bonnes mœurs et toute bonne manière". Avec une opinion aussi humaniste, poétique et remplie d’amour, comment compte-t-il les punir ? Il hésite. Il ne se demande pas s’il faut les tuer ou pas. Non, là il n’a aucune hésitation, c’est si évident pour lui qu’il ne se pose même pas la question. Il se demande seulement lequel des deux partenaires faut-il tuer et quelle serait la manière la plus cruellement appropriée pour le faire : "est-ce que l'on tue l'actif et le passif ? Par quel moyen les tuer ? Est-ce avec un sabre ou le feu, ou en les jetant du haut d'un mur ?".
L'antisémitisme de Youssef Al-Qaradawi est au même niveau que son homophobie. Il regrette notamment que Hitler n'ait pas fini le travail. Ce théologien intégriste considère aussi l'Europe comme une terre de conquête qui ne doit pas se faire "par l'épée mais par la prédication", même s'il justifie parfois le recours aux armes. J’avais détaillé tout ces aspects et les raisons de son interdiction de territoire dans un de mes articles (9).
Youcef Brakni est peiné que cet idéologue intégriste, qu'il considère comme un simple musulman, ait été empêché de se rendre au congrès de l’UOIF. Tout comme il n’apprécie pas que l’on puisse critiquer Tariq Ramadan. Razzy hammadi, à l’époque candidat PS aux élections législatives en Seine-Saint-Denis, a eu le malheur de le faire. La réaction de Y. Brakni fut sans appel : "qu’il entende bien ce message : il n’y aura pas de voix pour les islamophobes". Là encore il réagit comme les intégristes musulmans usant de la rhétorique victimaire et d'inversion : il considère la critique envers l’islamisme comme un blasphème envers l'islam, donc une attaque contre tous les musulmans, ce qui serait du racisme. Il conclut son discours au "Printemps des quartiers" par une chose évidente à ses yeux : tout ceci est fait pour empêcher les musulmans de parler. Un discours victimaire et complotiste rendu possible par l'usage du terme "islamophobie". Sa participation à l'élaboration d'une telle tribune est donc une évidence.
Youcef Brakni considère la critique envers l’islamisme comme un blasphème envers l'islam, donc une attaque contre tous les musulmans, ce qui serait du racisme. Un discours victimaire rendu possible par l'usage du terme "islamophobie".
Les interventions intempestives et verbalement violentes de Youcef Brakni au Conseil municipal de Bagnolet montrent qu'il a peu de respect pour les instances démocratiques et républicaines. En mars 2017 par exemple, il prit longuement la parole pour invectiver le Conseil à propos d'une élue dont il est l'adversaire politique. Bien sûr, il en profita pour dénoncer "l'islamophobie" de ces membres. Pour cela, il prit la défense d'un ex élu, Jimmy Parat, qui a fait de l'islam son outil politique.
En novembre 2014, Jimmy Parat se positionna violemment contre le droit à l’IVG qu’il considère comme un "acte barbare". Des "opérations médicales" qu’il "assimile à un meurtre" et dont les maternités seraient des "accompagnements à la mort". Un mois plus tard, de nombreuses militantes de l’association Femmes Solidaires vinrent manifester et exprimer leur indignation lors du conseil municipal. En mars 2015, le maire retira ses délégations à Jimmy Parat. Une action des féministes et une décision du maire qui mirent en rage Youcef Brakni. Comme il n'hésite jamais à prendre la parole en plein Conseil municipal, il le fit deux ans plus tard pour exprimer son mécontentement face à un tel affront. Sur un ton violent, il hurle que "les islamophobes n'ont pas à dicter leur loi ici [au conseil municipal] ! Vous avez viré Jimmy Parat à une vitesse extraordinaire parce qu'il était musulman !" Nouvelle démonstration que la lutte contre l'islamisme est perçue comme antimusulmane et "islamophobe" (deux termes différents qui ne signifient pas la même chose mais dont le second est instrumentalisé pour inclure le premier). Peu importe le sujet, les déclarations et les publications choquantes de Jimmy Parat, pour Youcef Brakni tout se résume à "l'islamophobie", carte d'immunité. Le "Touche pas à mon intégrisme" est encore brandi.
Quelques temps plus tard, Jimmy Parat rejoignit l'Union des Démocrates Musulmans (UDMF) puis devint Secrétaire général du parti "Français et Musulmans", deux partis politiques issus de l'idéologie des Frères musulmans. Il fut candidat pour "Français et Musulmans" aux législatives 2017 en Seine-Saint-Denis, soutenu, là encore, par Youcef Brakni. Mélangeant allègrement religion et politique, le parti organisa un meeting politique dans une mosquée de Montreuil le 25 février 2017, avec pour représentants Jimmy Parat et Youcef Brakni aux côtés de Noureddine Aoussat, un imam-prêcheur ultra conservateur, au mépris de l'article 26 de la loi de 1905. Là tout comme ailleurs, les islamistes avaient déroulé tout le catalogue victimaire. Ils exprimèrent sans complexe à leurs brebis leur désir de fracturation de la société pour devenir les représentants des "musulmans opprimés" tout en prônant le "vivre ensemble".
Youcef Brakni est un anti-laïque par excellence tout en prétendant défendre la laïcité, comme dans cette tribune de Libération. Il met souvent son islamité en avant, tout en dénonçant ceux qui l’identifient d’abord comme musulman. Il a eu l’occasion de le démontrer, là encore, au Conseil municipal de Bagnolet, le 29 janvier 2015. Il y était longuement intervenu pour finir par citer le Prophète dans ce lieu laïc et républicain.
Cela n’a rien d’illégal. Mais, telle Christine Boutin brandissant la Bible à l’Assemblée Nationale lors des débats sur le PACS, cette intervention est lourde de sens et de symbole. Youcef Brakni n’affiche pas seulement ses convictions religieuses. Il en use comme une arme politique. Sa citation de Mao Zedong juste après celle du Prophète Mohamed renforce également le symbole de cette alliance entre l'islam politique et une partie de l'extrême gauche.
Youcef Brakni n’affiche pas seulement ses convictions religieuses. Il en use comme une arme politique.
Il n’est pourtant pas un élu de la ville. Mais il est si à l’aise au conseil municipal, qu’il n’hésite pas à monopoliser la parole, hurler et invectiver les élus. Il n’a aucun respect pour la démocratie, mais s’était engagé à tout faire pour gagner les législatives de 2017 puis la mairie, avec l'aide du parti “Français ET musulmans”.
La tribune publiée dans Libération montre ainsi toute l'hypocrisie de ses rédacteurs qui déclarent que "Cela n’a rien à voir – ce serait vraiment mal nous connaître – avec une quelconque envie d’immunité offerte aux dérives et prétentions d’ingérences politique et morale des religions. Rien à voir non plus avec une quelconque volonté d’interdire le blasphème ou de remettre en cause la laïcité telle que la République l’a définie de façon intelligente et équilibrée en 1905 !"
Ce qui serait mal les connaître serait de les croire.
Youcef Brakni résume à lui seul tout l'héritage, les contradictions, l'hypocrisie ainsi que la stratégie victimaire et d'inversion des islamistes. Il n'est pas islamiste au sens propre du terme. Il est un identitaire musulman qui milite aussi sur des thématiques de gauche. Cette extrême droite habillée d’un discours de gauche dilue son idéologie dans les quartiers populaires avec la complaisance, voire le soutien, d’une partie de la gauche. Loin de lutter contre le racisme, Youcef Brakni est un bulletin vivant pour le Rassemblement National. Il est la quintessence de ce qui pousse une partie des français dans les bras de l'extrême droite. Sa participation à l'élaboration de cette tribune et sa signature publiées dans Libération, journal de gauche, est donc d'une amère ironie.
Le protégé de Youcef Brakni, Jimmy Parat, a aussi comme trophée des propos racistes. Il qualifie une partie des musulmans de "arabes de service" ou de "khobzistes". Ce dernier terme est tiré du mot arabe "khobz" qui veut dire "pain". Les "khobzistes" sont des musulmans qui auraient trahi leur "communauté" en adoptant les valeurs républicaines pour une miche de pain.
Des propos identitaires et racistes tenus par un pourfendeur de "l'islamophobie", exactement comme un autre signataire de la tribune dans Libération, Taha Bouhafs, avec qui il a en commun une autre insulte raciste : "collabeur". La dernière partie de cet article sera consacrée à ce militant, aussi verbalement violent que Youcef Brakni, ainsi qu'à un de ses camarades de lutte, également signataire de la tribune pour l'établissement d'un délit de blasphème envers l'islam, Madjid Messaoudene.
Lien vers la 1ère partie
Lien vers la 3ème partie
(1) Un débat pour tous
(2) Hani Ramadan, Aspects du monothéisme musulman, Tawhid, Lyon, 1998.
(3) Soutien Depuis Roubaix, une discrète collecte de fonds pour Tariq Ramadan
(4) Ali Rahni : « Ceux qui pensent que Tariq Ramadan pourrait devenir gênant pour nous n’ont pas leur place parmi nous »
(5) Le CCIF et l'homophobie : un faux silence, une vraie caution (2ème partie)
(6) Ali Rahni : « Ceux qui pensent que Tariq Ramadan pourrait devenir gênant pour nous n’ont pas leur place parmi nous »
(7) Arabes de France. La révolutionen face
(8) Youssef Brakni : Assemblée publique du Printemps des quartiers
(9) Youssef Al-Qaradawi, le voile et les femmes : un théologien modéré ?