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Naëm Bestandji

Féminisme / Universalisme / Laïcité

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La FCPE : l'autre porte d'entrée de l'islamisme et de son sexisme à l'école

Par Naëm Bestandji . Publié le 25 Septembre 2019 à 13h32

Nizami Gencevi, poète perse (1140-120) :
"S'il est péché de regarder la femme, alors cache tes yeux, pas la femme."

Qasim Amin, La libération de la femme, 1899 :
"Imposer le voile à la femme est la plus dure et la plus horrible forme d’esclavage.
Nous n'avons trouvé aucun texte dans la charia qui exige le voile de la sorte que nous connaissons. Ce n'est qu'une coutume.
C'est quand même étonnant ! Pourquoi ne demande-t-on pas aux hommes de porter le voile ou de dérober leur visage au regard des femmes s'ils craignent tant de les séduire ? La volonté masculine serait-elle inférieure à celle de la femme ?"

FCPE, 2019…
On revient plusieurs décennies en arrière. On s'assoit sur les acquis laïques et féministes. On raisonne comme un Frère musulman en campagne de séduction pour le développement de son idéologie politique : sexisme "religieux", soit le bienvenu à l'école pour ta banalisation auprès des enfants.

La FCPE se propose d'être la clé d'entrée de l'islamisme à l'école

Par son affiche électorale pro (extrémisme) religieuse et sexiste pour flatter le vote communautaire, voire communautariste, pour les prochaines élections, cette fédération de parents d'élèves joue les "idiots utiles" de l'islamisme politique.
L'école reste une cible importante pour les intégristes musulmans. Si la loi de 2004 a bloqué l'entrée du voile par la porte, les islamistes souhaitent le faire entrer par la fenêtre à travers les mères. Les sorties scolaires étant le point faible juridique, le sas d'entrée est tout trouvé. La FCPE en devient une des clés.

Tout d'abord, la fédération confond l'accompagnement de sorties scolaires et "l'accueil de tous les parents à l'école sans exception". Aller chercher son enfant, rencontrer le professeur ou participer à une réunion de parents d'élèves n'est pas la même chose que d'accompagner une sortie scolaire. Il s'agit bien d'accompagner des sorties en suppléant l'enseignant, pas "d'aller en sortie scolaire". Le premier montre une délégation d'encadrement. Le second montre un usager qui consomme un service.

Tous les parents sont donc accueillis à l'école. Y compris pour les sorties scolaires puisque ce sont les signes "religieux" qui sont concernés, pas celles qui les portent.

Le voile serait un simple "foulard" ?

Le CCIF ne cesse de dire qu'il s'agit d'un "foulard" (comme celui de Grace Kelly selon certains islamistes), un simple textile, un accessoire de mode comme les talons aiguilles selon Rokhaya Diallo, dont il ne faut pas avoir peur car il n'aurait rien de sexiste ni de politique (ni de religieux ?), dont acte. Alors pourquoi autant de crispation à la demande de le retirer le temps d'une sortie scolaire ? Grace Kelly ne portait pas son foulard en permanence. Les talons aiguilles se portent selon l'envie et l'activité du moment. Un simple textile se retire aussi facilement qu'une écharpe. Donc retirer son voile pour quelques heures ne devrait poser aucun problème… sauf pour le fanatisme et les obsédé(e)s de l'occultation du corps des femmes par obsession sexuelle. Les sorties scolaires seraient donc le cadre adéquat pour diffuser une telle image sexualisée et infériorisante de la femme aux élèves ? L'école n'est-elle pas censée leur apprendre l'émancipation loin de toute assignation religieuse et sexiste ? Ce serait aussi un bel exemple d'ouverture donné par ces mamans aux élèves que de retirer ce voile le temps d'une sortie. Puisque le voile serait un "libre choix", alors elles peuvent aussi faire le choix de le retirer quelques instants pour leurs enfants.

Retirer son voile pour quelques heures ne devrait poser aucun problème… sauf pour le fanatisme et les obsédé(e)s de l'occultation du corps des femmes par obsession sexuelle.

Le vrai problème est l'intransigeance fanatique et sexuelle du refus de retirer un simple "foulard" pour seulement quelques heures. Un fanatisme si fort que ces mères sont prêtes à empêcher une sortie scolaire. Pour elles, leurs propres enfants passent après un "simple textile"… C'est cela qui devrait choquer chacun d'entre nous.

Les mamans, discriminées par l'école ou par le voile qu'elles portent ?

L'autre argument des islamistes et de leurs soutiens tels que la FCPE est que ce sont les femmes voilées qui seraient encore visées. Des mamans chrétiennes auraient fait preuve d'intransigeance dans le port d'une énorme croix sur leur tête ou leur poitrine ? Des athées auraient porté des casquettes avec écrit "Dieu n'existe pas !" ? Puisque le voile est uniquement sexiste, des parents auraient accompagné des sorties en portant des tee-shirts avec écrit "la femme doit obéissance à son mari" ? Non. Parce qu'il n'y a que les islamistes qui estiment que leur affichage doit être supérieur à toute autre considération. Aucun autre intégrisme religieux ne revendique de "signes religieux" ostensibles comme celui-là. Les islamistes ont donc beau jeu de se positionner encore en victime en criant à la stigmatisation de leur stigmatisation des femmes par le voile. Ils demandent à avoir un statut dérogatoire, un privilège. En cas de refus, cela sera considéré comme une discrimination… Nous sommes toujours dans la rhétorique d'inversion.

La FCPE entérine le patriarcat au nom du respect des croyances

Autre argument des partisans du sexisme "religieux" à l'école : en interdisant le voile qui serait cousu sur la tête de ces mamans, il n'y aurait plus de sorties dans certaines écoles car il n'y aurait plus assez d'auxiliaires. Effectivement, la ghettoïsation est telle sur certains territoires que la majorité des mères sont voilées. C'est cela qu'il faut traiter. Mais cet argument n'en reste pas moins patriarcal car… et les papas ? C'est donc "papa au travail ou au café et maman à la maison à s'occuper des enfants" ? Que ces pères entrent au 21e siècle et s'investissent aussi dans l'école de leurs enfants. Mais la FCPE ne voit pas les choses ainsi. Par son affiche qui accède au patriarcat du voilement, elle part du principe que les mamans accompagnent les élèves et les papas font autre chose. C'est tout le problème : au lieu de faire campagne pour mobiliser les pères afin de combler le déficit du nombre d'accompagnants, elle entérine le patriarcat induit par le voilement en valorisant la charmante et souriante maman voilée.

Les auxiliaires bénévoles du service public, qui ne sont pas des "mamans qui accompagnent leurs enfants", sont donc aujourd'hui le seul sas d'entrée du voile à l'école. Le CCIF, fleuron de l'extrême droite musulmane et idéologiquement la branche juridique des Frères Musulmans en France, appelle depuis plusieurs mois à faire pression sur les élus pour préserver cet accès à l'outil sexiste et politique des islamistes. Il est soutenu dans cette démarche, entre autres islamistes, par son ancien directeur, Marwan Muhammad, et le salafiste Nader Abou Anas.

Au lieu de faire campagne pour mobiliser les pères afin de combler le déficit du nombre d'accompagnants, la FCPE entérine le patriarcat induit par le voilement en valorisant la charmante et souriante maman voilée.

Aborder le problème du voile uniquement par la laïcité est une erreur

La FCPE, comme l'écrasante majorité de la population, se place sur le terrain de la laïcité. Cela lui permet d'avoir un débat sans fin sur ce thème. Se cacher derrière le respect de la pratique religieuse pour un accessoire vestimentaire qui n'a rien de religieux en islam permet d'éviter le véritable terrain : l'égalité de sexes, le sexisme. C'est une nouvelle preuve de ce que je ne cesse de marteler depuis toujours : brandir la laïcité permet d'accepter le sexisme du voilement, le rendre acceptable si cela respecte les règles laïques. C'est le terrain choisi depuis longtemps par les islamistes, justement dans l'espoir que des organes comme les fédérations de parents d'élèves se rangent de leur côté. La FCPE s'inscrit ainsi dans la stratégie marketing de l'islamisme politique par la présentation du sexisme du voile, outil politique, comme une expression religieuse à défendre.

La laïcité est bien sûr concernée puisque les islamistes souhaitent "religisiofier" le voilement. Mais faire de la laïcité l'unique outil pour combattre l'islamisme politique, au point d'occulter la raison d'être sexiste du voilement, est une erreur.

En montrant la réalité du voile, on comprend que la FCPE défend moins la laïcité que le sexisme. Sous cet angle, cette fédération souhaite apprendre aux élèves qu'une femme devrait se cacher sous un voile pour ne pas exciter les hommes. Elle apprend aux élèves qu'un signe de servitude, de discrimination, n'est pas grave si cela concerne le sexe féminin, et qu'il devrait même être protégé par la laïcité.

Les conséquences prévisibles ne se sont pas faites attendre. Du CCIF (qui parle encore et toujours de "foulard" pour euphémiser le voile, parle d'une liberté de conscience qu'il ne défend que pour les intégristes et se prétend défenseur de la laïcité par sa rhétorique d'inversion) à Havre de Savoir, les Frères musulmans ne cachent pas leur satisfaction.

Le CCIF défend la FCPE

L'association islamiste Havre de Savoir soutient la FCPE

Le CCIF qui, comme tous les islamistes, fait du sexisme du voile son outil politique, a une tendresse particulière pour la FCPE. Cette tendresse est réciproque :

La FCPE relaie le CCIF

Cette fédération, à l'instar du Planning familial ou de l'UNEF, fut jadis de gauche et laïque. Aujourd'hui, comme les autres, elle s'éloigne de ses valeurs fondatrices pour se rapprocher de l'extrême droite musulmane. Elle est devenue une fédération sexiste par cette image moyenâgeuse des femmes qu'elle entérine. Comme les autres, elle se donne bonne conscience en croyant défendre des opprimés qui ne sont que des oppresseurs. Comme les autres, elle préfère défendre la discrimination sexiste du voilement plutôt que d'apprendre à s'en émanciper.

FCPE : l'autre porte d'entrée de l'islamisme et de son sexisme à l'école.

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