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Naëm Bestandji

Féminisme / Universalisme / Laïcité

dossiers - Compromission et relativisme politique - Elias d'Imzalène, Maria de Cartena, LFI, Nouveau Front Populaire

Le « Nouveau Front Populaire » cajole l’islamisme politique

Par Naëm Bestandji . Publié le 11 Juillet 2024 à 12h51

Avec son porte-voix, le néo-salafiste Elias d'Imzalène est aux côtés de députés LFI et du militant identitaire et pro-islamiste Taha Bouhaf.

Le "Nouveau Front Populaire" est arrivé en tête des élections législatives, sans pour autant être majoritaire. Cette coalition de partis de gauche désire faire de la lutte contre l'offense à l'islam ("islamophobie") un axe de son programme.

Quand la gauche réactionnaire, nostalgique de l'Inquisition, désire rétablir le délit de blasphème

Pour y parvenir, le NFP adopte l'approche victimaire de l'islamisme politique : il hisse "l’islamophobie" au même niveau que le racisme et l'antisémitisme pour une meilleure victimisation. Sans parler du relativisme du sexisme du voile par LFI et EELV, ainsi que leur volonté de supprimer l’interdiction de l’abaya à l’école. Cela permettra à l’islamisme de mieux avancer encore et toujours, patriarcat oblige, à travers le corps des femmes.

Comme avec la NUPES, le Parti Socialiste a accepté de s’allier aux réactionnaires et pro-islamistes de LFI (et une bonne partie d'EELV). Cela méritait-il la trahison des valeurs de gauche ? Des gens ont été assassinés en France parce qu'ils ont été accusés d’islamophobie (blasphème envers l'islam). Aujourd'hui encore, en Égypte, Sherif Gaber a été condamné à plusieurs années de prison. Son crime ? Il est accusé d'islamophobie parce qu'il a osé dire qu'il est athée et a critiqué l'islam.

Des gens sont morts en France parce qu'ils ont été accusés d’islamophobie (blasphème envers l'islam).

En France, nombre de Français, dont des Français musulmans de culte ou de culture, sont insultés et menacés, y compris au sein de leur propre famille. Leurs "crimes" est le même : oser critiquer l'islam pour certains et/ou s'opposer à l'islamisme pour d'autres.

Plutôt que de lutter contre l'hostilité envers des individus en raison de leur religion, le NFP préfère lutter contre toute critique de cette même religion (et contre toute opposition à l'islamisme politique qui lui est confondu). La première sert de prétexte pour justifier la lutte contre la seconde. Tel est "l'art" du terme "islamophobie".
Comment est-il possible que des partis de gauche désirent à ce point rétablir une forme d'inquisition en France ?

Ces partis nous ont abandonnés, nous les habitants des quartiers populaires qui luttons depuis si longtemps contre les ultra-identitaires et extrémistes de notre culture/religion d'origine. Nos références sont Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Briand, Olympe de Gouges. Les références du NFP sont le CCIE, les Hijabeuses et les Frères musulmans dont ils sont issus.

Comment oser prétendre lutter contre l'extrême droite nationaliste alors que cette gauche perdue cajole l'extrême droite musulmane et sa volonté de faire de l'islamophobie un délit ? Cette gauche a fortement contribué à la montée du RN qui s'en frotte les urnes.

L'extrême droite musulmane satisfaite de son partenariat avec la frange perdue de la gauche

Le parti des Indigènes de la République, mouvement identitaire, raciste et pro islamiste, a donc naturellement fêté la victoire du Nouveau Front Populaire (surtout de LFI et EELV). Dans une courte vidéo partagée sur son compte X, le PIR met en valeur la militante islamiste Maria de Cartena. Une militante fasciste qui hurle, dans une forme de schizophrénie ou de masochisme, "tout le monde déteste les fachos".

Source : compte X (Twitter) du Parti des Indigènes de la République, publiée le 7 juillet 2024 à 22h03.

Cette dernière considère le patriarcat comme meilleur système d'organisation sociétale, l'infériorisation des femmes et la diabolisation du corps féminin comme naturelles (dont le voile est la matérialisation), l'expansion de l'islamisme politique comme le but de sa vie, la cause palestinienne et la défense du Hamas comme plus importantes que les problèmes des Français. Elle défend les mêmes positions qu’un autre militant islamiste, Elias d’Imzalène. Ce dernier diabolise l’école publique laïque et appelle les musulmans à faire sécession de la République (1). Ces deux militants islamistes se rejoignent sur leur définition de l’islamophobie. En plus de l’offense à l’islam, ils y ajoutent toute opposition au développement de l’islamisme politique dans la société.

Elias d’Imzalène s’était aussi fortement mobilisé pour lutter contre l’interdiction de l’abaya à l’école (2). Il avait notamment participé, devant un lycée, à une manifestation de militantes islamistes intégralement voilées et visages dissimulés (en infraction de la loi de 2010 sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public). Elles considèrent l’interdiction de l’abaya comme la volonté de "s’en prendre aux musulmanes" (ce qui en fait un vêtement religieux et politique) et la volonté de "déshabiller les femmes pour plaire aux hommes". Ainsi, elles pointent non seulement les hommes mais également toutes les jeunes filles "impudiques" qui ne portent ni voile ni abaya.

Elias d’Imzalène est de ces islamistes qui naviguent autour de LFI. Il prend même parfois publiquement la parole aux côtés de députés de ce parti. Si Jésus avait le pouvoir de transformer l’eau en vin, des militants islamistes réussissent à faire croire à leurs "idiots utiles" qu’ils peuvent transformer des idées misogynes et réactionnaires en progrès. Voilà comment ce partenariat entre une partie de la gauche et de l’extrême droite musulmane aboutit à défendre un gigantesque retour en arrière présenté comme une avancée positive. A court terme, cette alliance porte ses fruits : une victoire électorale (en demi-teinte). Sur le moyen et long terme, cela profite toujours à l’islamisme, jamais à la gauche.

Je suis profondément soulagé de la défaite du RN. Mais à quel prix ?

Que les bigots, les réacs, les défenseurs et partisans de cette idéologie totalitaire qu'est l'islamisme se le disent : tant que nous serons en démocratie, l'islamophobie ne sera jamais un délit. Et nous aurons toujours le droit de lutter pour l’égalité des sexes, donc contre le concept sexiste et patriarcal du voilement des femmes.

(1) Manifestation contre "l'islamophobie" : le salafiste Elias d'Imzalène a contribué à sa préparation
(2) « Touche pas à ma abaya » : le collectif islamiste pour l'entrisme à l'école

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