En soutenant le voilement des femmes, symbole de l'inégalité des sexes et de l'islamisme politique, dans un hémicycle de la République, Europe Écologie Les Verts ne pourra plus se définir comme un parti progressiste féministe et laïque.
Cet acte symbolique s'est déroulé lors du Conseil municipal du 4 juillet 2020. Il se renouvellera encore pour au moins 6 ans et marque un dangereux précédent. Une nouvelle fois, comme je ne cesse de l'écrire et le déclarer depuis des années, l'islamisme politique avance grâce à deux éléments : son outil politique qu'est le sexisme du voilement, et la porte ouverte par ses alliées (ici EELV). Cette visibilité au sein d'un tel hémicycle est d'abord une victoire symbolique (l'entrée du drapeau politique de l'islamisme dans un des lieux les plus importants de la démocratie française). Elle permet aussi de banaliser toujours un peu plus ce sexisme d'un autre âge pour le rendre encore plus acceptable : les musulmanes (puis avec le temps toutes les femmes) doivent afficher leur culpabilité d'être des tentatrices naturelles par le marquage de leur servitude volontaire à la libido masculine en se dissimulant sous un voile, y compris dans un hémicycle de la représentation municipale. Elles peuvent être médecins, cadres, ouvrières, et mêmes élues politiques, à la condition qu'elles se cachent sous ce linceul. Elles peuvent exercer ces métiers et fonctions, le voile est là pour leur rappeler quelle est leur place et leur statut d'objet sexuel tentateur. Voilà ce que promeut EELV.
L'islamisme politique avance grâce à deux éléments : son outil politique qu'est le sexisme du voilement, et la porte ouverte par ses alliées.
Enfin, cette visibilité permet également de faire reculer le principe de laïcité au profit de visibilités identitaro-(faussement) religieuses dans des lieux qui devraient exiger la neutralité. Une fois bien installée à Strasbourg, cela pourra se banaliser ailleurs. Cette visibilité aura un effet cliquet qui permettra par la suite d'amener d'autres revendications pour faire céder d'autres domaines (la prochaine étape étant la visibilité de l'islamisme sur la tête des fonctionnaires). Cela sera fait en allant sur le terrain choisi par les islamistes : la liberté religieuse dont ils font le synonyme de la laïcité (la liberté de conscience, principe de base de la laïcité, leur fait horreur). Or, je ne cesse de le marteler, le terrain du voile est l'égalité des sexes, pas la laïcité. En optant pour le terrain laïque, on considère que le féminisme passe après les revendications "religieuses", que le sexisme est acceptable voire défendable si la carte de la liberté religieuse est brandie. Cela concerne uniquement l'islam(isme). L’intégrisme catholique n'est pas en odeur de sainteté au sein d'EELV alors que l'intégrisme musulman y est béni par un nombre croissant de militants et dirigeants.
En optant donc pour le terrain laïque afin d'éviter celui de l'égalité des sexes (les femmes peuvent toujours attendre), le débat est sans fin. La loi n'interdit pas à une élue de manifester par le vêtement l'idéologie de son choix, aussi rétrograde et archaïque soit-elle. Politiquement et philosophiquement, c'est condamnable. Légalement, c'est (pour l'instant) permis. Cet enlisement dans le débat laïque permet d'ignorer le seul aspect concerné par le voile : le sexisme identitaire et politique.
Cet affichage au Conseil municipal de Strasbourg est une injure autant qu'un coup de marteau contre les femmes qui ailleurs luttent contre cette injonction sexiste. Comment, après ça, des femmes pourront continuer à lutter au Maghreb, en Turquie, en Égypte et ailleurs si, dans un des lieux les plus importants du pays des Lumières, on affiche avec fierté l'accessoire vestimentaire source de leurs violences psychologiques (et parfois physiques) ? C'est un cadeau offert à tous les islamistes des pays musulmans qui, dans leurs discours, s'appuient régulièrement sur l'avancée du voilement en France pour légitimer leurs injonctions chez eux (1).
Cet affichage au Conseil municipal de Strasbourg est une injure autant qu'un coup de marteau contre les femmes qui ailleurs luttent contre cette injonction sexiste.
Une nouvelle fois, nous constatons que le voile est le cheval de Troie de l'islamisme politique. Nombre de prédicateurs Frères musulmans, et de leurs disciples féminines, ont maintes fois déclaré qu'il faut investir toutes les strates de la société, surtout politiques, pour "faire changer les mentalités". L'UOIF et l'ensemble de la confrérie remercient donc la nouvelle maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian.