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Naëm Bestandji

Féminisme / Universalisme / Laïcité

dossiers - Compromission et relativisme politique - Sud éducation 93, indigènes de la république, Nacira Guenif, Fatima Ouassak, Marwan Muhammad

Sud Éducation 93 organise un stage avec l'extrême droite musulmane à destination des enseignants

Par Naëm Bestandji . Publié le 19 Novembre 2017 à 20h17

Les 18 et 19 décembre prochain, le syndicat Sud Éducation 93 organisera à Saint Denis un stage syndical "Au croisement des oppressions - Où en est-on de l’antiracisme à l’école ?" (1). Le titre semblerait anodin et même intéressant si l'antiracisme n'était pas dévoyé depuis plusieurs années par les intervenants prévus et les thèmes des débats proposés. Ce stage, proposé aux enseignants fonctionnaires et agents non titulaires, déroulera toute la logorrhée indigéno-racialiste qui sert aussi de tremplin à l'idéologie islamiste.

Le ton est donné dès le prélude au déroulement du programme. On y parle "d'islamophobie" ou encore de "racisme d’État dans la société et en particulier dans l’Éducation nationale". Certains thèmes des débats prévus sont des classiques de cette alliance entre extrême droite indigéno-islamiste et extrême gauche : "le racisme et les privilèges dans la société et dans l’Éducation nationale", "« Désorientation » des élèves racisé-e-s", "quelle vie professionnelle pour les enseignant-e-s racisé-e-s ?", "Enseignant-e-s blanc-he-s : interroger nos représentations et nos postures dominantes". Bref, ça respire le nauséabond raciste habituel de ce milieu, avec l'écriture "inclusive" comme identifiant. Un air qui sera respiré par des enseignants dans le cadre d'un stage. Des ateliers prévus en "non-mixité", comprendre en non-mixité raciale, parfont le tableau raciste et ségrégationniste de cet évènement faussement "antiraciste".

Ces deux jours feront totalement l'impasse sur l'antisémitisme à l'école, comme dans toutes les autres manifestations de ce type. Un racisme qui n'inquiète pas ces militants qui, pourtant, a fait déserter les français juifs des quartiers populaires. Une des intervenantes, Nacira Guenif, considère que "espèce de juif" n'est pas une insulte, que cela relève du "langage courant". C'est certainement vrai chez les fachos, islamistes et indigénistes, pas pour le reste de la société. Il ne serait pas de bon ton de dénoncer l'antisémitisme d'une partie des "racisés" (mot clé du racisme victimaire). Ils ne sont que d'éternelles victimes, d'où le silence…

Une des intervenantes, Nacira Guenif, considère que "espèce de juif" n'est pas une insulte, que cela relève du "langage courant".

Fatima Ouassak ou le racisme décomplexé

Au-delà de Nacira Guenif et Marwan Mohammed, sociologues vedettes de ce courant, sera aussi présente Fatima Ouassak. Pur produit de la nouvelle extrême droite française, elle se présente comme politologue et tient un discours populiste et raciste. Elle estime que l’institution scolaire est utilisée par les Blancs pour maintenir et transmettre leurs privilèges (…). La guerre que mènent les Blancs pour garder leurs privilèges se joue aussi dans les écoles, et ce sont nos enfants qui sont pris pour cible (2). Elle nous explique ici que le système raciste ne voit pas des enfants, il voit des menaces pour sa survie. Elle nous explique là que les professeurs [sont] porteurs d’une mission divine pour civiliser nos enfants perçus comme barbares, et comme enfants de barbares. Elle rajoute que l’école apprend à nos enfants à avoir honte de ce qu’ils sont. C'est pour cela que l'école aurait pour objectif de détruire nos liens familiaux pour mieux isoler nos enfants, et les écraser.

Fatima Ouassak répète régulièrement ce message "d'amour révolutionnaire" (terme indigéniste promu par Houria Bouteldja). Militante chez les Indigènes de la République, elle a notamment écrit, en octobre 2007, un article pour ce mouvement raciste où elle descend en flammes Mohamed Sifaoui (journaliste engagé contre l'intégrisme musulman), Abdennour Bidar (philosophe musulman) et Malek Chebel (anthropologue des religions) (3). Ces deux derniers ont toujours milité pour un islam des Lumières. Un islam haï par les islamistes. Alors elle décline certains poncifs racistes habituels de cette extrême droite dans cet article surréaliste de victimisation. Malek Chebel voudrait par exemple "faire plaisir à son ami l’homme blanc" à travers sa promotion de l'islam des Lumières. D'autres militants appellent les personnes comme lui "les arabes, bougnoules de service, traitres, collabeurs".

Pour elle également, en parlant de ce qu'elle estime être "les musulmans", les Lumières de l’Islam nous aident à comprendre à quel point nous sommes des merdes ; nous sommes même des sous-merdes dans la mesure où nous sommes descendants d’immigrés musulmans, déchets du Maghreb et d’Afrique noire, complètement analphabètes, indignes de pratiquer une religion aussi sublime que l’Islam éclairé, et qui ne connaissent la religion que sur le « mode réflexe », un peu comme des chiens de Pavlov, ou des chiens tout court. Elle considère aussi dans cet article de "paix et d'amour" que tout investissement dans la société et en politique doit se faire par son islamité.

Ainsi, la haine en bandoulière et le verbe haut, elle fut invitée à s'exprimer entre autres par Lallab (4), la fameuse association "féministe et areligieuse" qui promeut le sexisme des Frères musulmans toiletté pour le rendre plus fashion. Fatima Ouassak interviendra donc dans ce stage. Tout comme Marwan Muhammad qui porte la même bandoulière et le même verbe, le discours religieux assumé en plus.

Marwan Muhammad, la figure médiatique de l'extrême droite musulmane

Il interviendra évidemment sur "la question de l’islamophobie dans l’Éducation nationale, enjeux et débats". Il fut longtemps le représentant du fleuron de cette nouvelle extrême droite, le CCIF. Ses discours racistes et sexistes sont à inscrire dans les Annales. Il n'a pas de mots assez forts pour expliquer à ses fidèles, dans des prêches religieux, à quel point les musulmans sont un peuple supérieur qui a vocation à diriger le monde (5). Il sait faire preuve d'un certain "romantisme" sexiste lorsqu'il expose sa vision de la femme musulmane (6). Un de ses derniers "faits d'armes" est d'avoir participé il y a quelques mois aux prières de rue à Clichy, à la fois en se joignant aux prières et en tenant comme à son habitude un discours politique face à un aréopage de fidèles séduits par ses paroles. Tous ses discours depuis plusieurs années participent à la lutte contre l'universalisme, contre l'égalité des sexes et contre la laïcité. C'est normal, on parle d'un islamiste issu des Frères Musulmans, pas d'un humaniste.

Tariq Ramadan adoube Marwan Muhammad

Tariq Ramadan adoube Marwan Muhammad et nous prédit un "avenir radieux" sous le ciel des Frères Musulmans.

Il interviendra aux côtés d'un "membre du cercle des enseignant-e-s laïques", "cercle laïque" qui n'est autre qu'un mouvement dirigé par Jean Baubérot pour une laïcité à l'anglo-saxonne. Ce type de laïcité est très prisé par l'islamisme politique car, dans une société non majoritairement musulmane, c'est le meilleur cadre qui soit pour une meilleure essentialisation des individus et un meilleur développement de l'intégrisme religieux.

Les discours de Marwan Muhammad participent à la lutte contre l'universalisme, contre l'égalité des sexes et contre la laïcité. C'est normal, on parle d'un islamiste issu des Frères Musulmans, pas d'un humaniste.

Le racisme victimaire où le "blanc" est oppresseur

Tout ce petit monde se côtoie car ils ont les mêmes idées, la même vision du monde. Leur fixette sur la couleur de peau (le "blanc" étant le mal), et leur réintroduction de la notion biologique de "race" par le terme "racisé", font de leur sphère un cercle de néo-racistes. Les "Blancs" seraient oppresseurs parce que blancs. Ils "racisent" autant que faire se peut les populations "non blanches" pour propager un racisme là aussi victimaire. Et certains d'entre eux comme Marwan Muhammad considèrent que les musulmans, eux aussi artificiellement "racisés", sont un peuple tout à la fois victime de persécution et supérieur qui a vocation à diriger le monde. Ils sont par corrélation antilaïques, la religion (de plus, dans sa version extrémiste) devant pouvoir jouer un rôle à l'école et sur le plan politique.

Le tout est emballé dans un discours marketing reprenant nos valeurs pour séduire le plus grand nombre : ils se déclarent militants laïques, féministes et antiracistes. En affichant une vitrine alléchante, ils espèrent que personne n'ira voir ce qui se passe dans l'arrière-cour et … ça marche, tout du moins en partie. Nous l'avons vu avec Edwy Plenel et d'autres. Ici, c'est encore une frange de l'extrême gauche, Sud Éducation, qui est séduite par le discours victimaire et faussement tolérant des indigénistes et des islamistes.

Toute cette idéologie et tous leurs propos appellent au communautarisme et à dresser les français les uns contre les autres, avec une rhétorique qui se veut bien-sûr pour le "vivre ensemble" apte à séduire les personnes en mal de "victimes" à défendre.

Un tel stage n'est donc pas anodin. La totalité des intervenants sont pour la suppression de la loi de 2004 sur l'interdiction des signes religieux à l'école. Ils savent qu'ils ne peuvent pas faire abroger cette loi par un affrontement direct. Le rétablissement du voilement des petites filles à l'école passe alors par ce genre de stage et par les interventions scolaires en contact direct avec les élèves. Car ce sont ces futurs citoyens qui, espèrent-ils, abrogeront cette loi et permettront enfin l'entrisme islamiste par la grande porte de la maternelle, de l'école primaire et du secondaire.

Ainsi va, avec Sud Éducation, le monde merveilleux de cette extrême gauche qui n'en finit pas de vivre une lune de miel romantique avec la nouvelle extrême droite française.

(1) Stage syndical "Au croisement des oppressions - Où en est-on de l’antiracisme à l’école ?" les 18 et 19 décembre 2017 à Saint-Denis
(2) « L’école apprend à nos enfants à avoir honte de leurs mamans, honte de ce qu’ils sont »
(3) Mohamed Sifaoui (né en 1387, ère de l’Hégire), Abdennour Bidar (né en 1391, ère de l’Hégire), Malek Chebel (né en 1372, ère de l’Hégire), Les Lumières de l’Islam de France
(4) La joie de Lallab à l'intervention de Fatima Ouassak
(5) Le CCIF et sa référence à l’Allemagne des années 30, l’arroseur arrosé
(6) La nudité pour un yaourt ou le voile pour la "pudeur" : la femme selon le CCIF

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