L’institut Alfoulk est une association islamiste fondée par un converti fanatisé, Serge Althaparro. Le but de cette « école religieuse » est le prosélytisme de son interprétation extrémiste de l’islam. Pour une vitrine présentable, elle est officiellement déclarée en association loi de 1901.
Selon Le Monde, Serge Althaparro serait un « savant » qui aurait « une visée réformiste » de l’islam. Toujours selon le journal, ce « savant » cherche « à concilier le respect d’une tradition séculaire avec la nécessité pour l’islam de relever les défis de la modernité, qu’il s’agisse du statut de l’enseignement ou de celui des femmes » (1). Nous en avons eu un aperçu dans la première partie de cet article. Voici, dans cette deuxième partie, ce que cela signifie concrètement.
Comme tout extrémiste qui se respecte, Serge Althaparro considère le sexisme du voile comme une prescription « religieuse » et qu’il « est obligatoire pour la musulmane de se couvrir en présence des hommes étrangers ». Cela explique pourquoi cet « institut » rend obligatoire le port du voile à toute femme qui souhaite s’y inscrire (cf. 1ère partie). Les islamistes estiment en effet que, patriarcat oblige, la femme serait coupable par nature d’être un objet sexuel tentateur. L’homme devrait en être protégé pour ne pas être excité. Il revient alors à la femme d’assumer la responsabilité de la gestion de la libido masculine en se cachant sous un voile pour s’occulter de la vue de l’homme (plutôt que d’apprendre aux hommes à respecter les femmes). En protégeant l’homme de la tentation, la femme serait protégée en retour puisque la libido de leurs agresseurs potentiels serait apaisée. Ainsi, seuls les hommes de sa famille, et les garçons non pubères, peuvent voir ses cheveux, ses oreilles, etc. (oui, les islamistes peuvent être sexuellement excités à la vue d’une mèche de cheveux ou d’un coude…).
Les islamistes prétendent appliquer le Coran à la lettre, quitte à trahir l’esprit de leur texte sacré.
Dans leur monde patriarcal et (officiellement) hétérosexuel, la femme musulmane peut être vue sans voile par les autres femmes. Toutefois, Serge Althaparro précise que, en plus des hommes étrangers, la musulmane doit aussi se cacher sous un voile en présence « des mécréantes ». Les femmes non musulmanes ne seraient pas autorisées à voir la ‘awra (nudité) des « croyantes » car, jalouses des musulmanes, elles ne pourraient s’empêcher de décrire le physique de ces dernières à qui voudrait l’entendre. La description serait considérée comme une visualisation réelle. Face à une explication aussi puérile, si « les hommes étrangers » fait consensus chez les intégristes, « les mécréantes » fait débat et crée des divergences (pour tous les détails, voir mon ouvrage « Le linceul du féminisme-Caresser l’islamisme dans le sens du voile »).
La misogynie du voile étant obligatoire, Serge Althaparro considère que ce linceul doit être porté en permanence à l’extérieur, y compris à l’école, au travail, etc., peu importe les lois du pays. Il passe par cela pour affirmer que les lois de son Dieu (plus précisément, l’interprétation extrémiste des lois de son Dieu) sont supérieures à celles de la République : « Il incombe au musulman d’obéir à son Seigneur et il lui est interdit d’obéir aux mécréants dans ce qui est contraire aux ordres divins ». Pour convaincre, il n’argumente pas contre le système démocratique. Il attaque les élus politiques sur leurs supposées infidélités maritales et par des propos particulièrement homophobes : « Aujourd’hui nous constatons que les dirigeants sont les pires des gens, et peut-être même que certains ministres mettent au monde des enfants d’adultère ou que certains maires pratiquent la perversité du peuple de Lôut, c’est-à-dire l’homosexualité, et cela au grand jour sans même se cacher des gens. Si le pouvoir est aujourd’hui entre les mains de tels pervers, comment donc espérer du bien de cela ? » (2)
Dans la rhétorique d’inversion typique de l’islamisme, les prescripteurs du voile, tous excités à la moindre mèche de cheveux visibles, sexuellement tentés à la vue du lobe d’une oreille ou de quelques centimètres de peau, ne seraient pas des pervers…
Une fois la femme bien empaquetée sous un voile, vient la question du mariage. La femme étant considérée comme un objet sexuel ou, au mieux, une éternelle mineure, cet islamiste entérine évidemment la polygamie. Pour cela, il cite le Coran : « Allah a dit “épousez ce qu’il vous plaît comme femmes, deux, trois ou quatre. Si vous craignez d’être injustes, alors une seule. Ou bien ce que vous possédez, c’est-à-dire comme esclaves femmes.” » Pour toute analyse et explication, ce « savant » se contente de paraphraser le verset : « Le musulman peut donc épouser quatre femmes, s’il pense pouvoir être équitable envers elles. Par contre, s’il a peur d’être injuste, il se contentera d’une seule.
Les partisans de la polygamie ne se demandent jamais comment évaluer la capacité psychologique d’un homme à déterminer lui-même « s’il a peur d’être injuste ». Tout repose sur l’affirmation de l’homme, aussi subjective voire malhonnête soit-elle. Dit autrement, l’homme a tous les droits… dans la limite de quatre épouses et de ses esclaves.
Si ce prédicateur laissait de côté la « science islamique » pour utiliser les sciences humaines et un minimum de réflexion intellectuelle, il expliquerait à ses ouailles que ce verset reflète la situation préislamique où un homme pouvait épouser autant de femmes qu’il le souhaitait et les jeter comme des meubles usagés si les circonstances s’y prêtaient. L’islam apporta un cadre juridique limitant le nombre d’épouses à quatre. Pour diverses raisons propres à l’économie et à la culture locale de l’époque, personne n’aurait suivi l’islam si le Coran avait imposé frontalement la monogamie. En limitant le nombre d’épouses à quatre et en imposant une égalité de traitement pour chacune, objectivement impossible à appliquer, l’islam pousse subtilement à la monogamie. C’est précisément ce qui est indiqué, plus loin dans un autre verset de la même sourate : « Vous ne pourrez jamais être équitables entre vos femmes, même si vous en êtes soucieux. »
Ce dernier verset n’est jamais cité par les islamistes (il est cité par les musulmans progressistes). Ces finesses ne sont jamais évoquées par ceux qui justifient la polygamie. Ils prétendent appliquer le Coran à la lettre, quitte à trahir l’esprit de leur texte sacré.
Quant à l’esclavage, jamais condamné par le Coran, cela lui semble si naturel que Serge Althaparro n’en dit pas un mot. Il valide non seulement l’idée que l’esclavage serait licite, mais qu’en plus il est permis à un homme d’épouser une de ses esclaves. C’est pour cela qu’il en parle à nouveau à un autre moment, sans jamais apporter ne serait-ce qu’une nuance. Nous pourrions croire que l’esclave concernée serait d’accord notamment pour, au Moyen-Age, s’élever socialement. Mais si elle ne l’est pas, parce qu’elle ne veut pas de cet homme et/ou parce qu’elle était déjà mariée avant sa capture ? Peu importe. Elle est esclave. Son maître décide pour elle. Serge Althaparro ne fait pas un cours d’Histoire. Il en parle au présent. Il légalise « religieusement » l'esclavage, les mariages forcés, et le viol conjugal avec des non-musulmanes. De plus, n’oublions pas que cet imam a affirmé que les lois de son Dieu sont supérieures aux lois de la République. Il considère donc la polygamie, l’esclavage, les mariages forcés et les viols conjugaux comme licites en France. Voilà le message transmis par cet imam à l’assemblée de ses fidèles, au sein d’une association loi de 1901 à Antony (Hauts-de-Seine).
Serge Althaparro continue sur sa lancée de chosification et infantilisation de la femme : « Il faut absolument que la femme qu’on veut marier ait un tuteur. Aïcha [une des épouses du Prophète Mohamed], rapporte que le Prophète a dit « “quelle que soit la femme qu’on épouse sans la permission de son tuteur, son mariage est invalide” ». Il précise également : « si la musulmane qui veut se marier n’a pas de proches parents musulmans, elle prendra le musulman de son choix comme tuteur. » Voilà pourquoi il est cohérent que cet « institut » réclame l’autorisation du tuteur (« du père ou du mari ») pour toute femme qui souhaite s’y inscrire.
Serge Althaparro affirme alors qu’il « est permis pour le père de marier sa fille, qui n’a jamais été mariée, sans sa permission, même si elle est pubère. » Oui, le mariage forcé concerne aussi les musulmanes. Il précise toutefois que « celle ayant déjà été mariée a le droit de choisir. Cela indique donc que celle n’ayant jamais été mariée n’a pas ce droit. Son tuteur pourra donc l’obliger à se marier avec qui il veut, qu’elle soit pubère ou non. Même si elle est d’un âge avancé. »
« La bikr est celle qui n’a jamais été mariée. »
Ainsi, non seulement il déclare licite le mariage forcé, mais aussi le mariage avec une non-pubère, c’est-à-dire une enfant. Pourquoi est-il inutile de demander l’avis de la petite fille concernée ? « Car il est incongru de lui demander sa permission » (sic). Elle ne serait pas suffisamment mature pour décider si elle veut se marier ou non, mais elle le serait pour l’être de toute façon… Au-delà du mariage forcé et du viol conjugal, cet imam entérine aussi la pédophilie, le viol d’une enfant. Pour justifier une telle horreur, il cite et s’appuie sur l’interprétation radicale des traditions islamiques : Aïcha avait 6 ans quand elle s’est mariée avec le Prophète et 9 ans quand le mariage a été consommé.
Sa conclusion, logique, martèle encore que les lois de la République s’effacent face à ses lois religieuses : « on comprend par cela que les mariages effectués à la mairie française sont invalides, à cause de l’absence d’obligations requises pour la validité d’un mariage [présence du tuteur et de deux témoins musulmans non-coupables de péchés importants]. Le mariage effectué ainsi sera nul. Il n’est pas permis aux musulmans de considérer cela comme un mariage valide, car c’est changer la loi d’Allah par de la mécréance. Par contre, celui qui s’est marié par un mariage religieux valide, peut ensuite le déclarer chez le mécréant à la mairie. »
La question du divorce prend évidemment le même chemin. L’homme peut répudier sa femme, sans raison, même sur un coup de « colère extrême ». Le mari n’a qu’une seule obligation : « lorsque vous répudiez les femmes, répudiez-les dans leur période de viduité ». Ceci pour s’assurer que la femme-objet n’est pas enceinte et que ne soit pas mis l’éventuel bébé sur le dos du prochain époux qui aura récupéré la marchandise. Pourtant, il existe aujourd’hui divers moyens pour établir une filiation, notamment le test de paternité. Mais Serge Althaparro, ce « réformiste » selon Le Monde, reste bloqué au VIIe siècle.
Il martèle que « c’est le mari qui décide du divorce. Aucun autre que lui ne pourra en prendre la décision. On ne tiendra pas compte du divorce civil. Celui qui dira qu’il faut absolument un divorce civil pour que le divorce soit effectif aura menti et aura troqué la loi d’Allah contre celle des mécréants. »
La procédure du divorce ne s’embarrasse… d’aucune procédure : « le divorce sera effectif par la parole du mari adressé à sa femme : “tu es divorcée” ». Mieux encore, le mari peut décider de reprendre son ex-femme selon son bon vouloir : « le mari qui a divorcé d’avec sa femme a le droit de la faire revenir sous sa tutelle avant le terme de sa période de viduité, sans avoir besoin pour cela d’un nouveau contrat de mariage. » Quel serait le droit de la femme, cette « objet précieux », cette « perle », ce « bijou » selon les islamistes (un objet précieux reste un objet) ? Elle n’en a aucun. En revanche, elle a l’obligation d’obéir à son mari, ex-mari, futur ex-mari, de nouveau son mari… Bref, à son tuteur.
Tous ces prêches ont été prononcés dans cette école religieuse où l'islam radical règne. Cet imam, au portrait lissé dressé par Le Monde, a donc touché plusieurs centaines de personnes. De plus, ces prêches ont été filmés, mis en ligne depuis 2010 et sont toujours disponibles sur le site internet de cet « institut » qui a officiellement pour objet l’« initiation à différents domaines d’études relatifs à la langue arabe comme l’étude de textes et la traduction ». Ils ont donc pu être visionnés par des dizaines de milliers de personnes. La version écrite de ces prêches a également été mise en ligne sur le site pour être offerte au monde entier. Certes, nous pourrions considérer que l’audience de cet « institut » est limitée. Mais il s’inscrit dans un maillage qui compte des dizaines d’autres structures équivalentes, sans parler des sites internet qui n’ont pas de locaux mais dont l’audience est conséquente. Ainsi, le danger n’est pas seulement que ce faux institut proclame ces discours. Le danger est aussi, et surtout, qu’ils sont diffusés à l’infini par des dizaines d’autres structures et partagés sur internet. Voilà comment cette approche radicale de l’islam se diffuse et se distille auprès d’un nombre croissant de musulmans, notamment grâce au détournement de la loi de 1901… et aux articles élogieux d’une partie de la presse dont Le Monde.
(1) « Savants musulmans au Maghreb », sous la direction de Sabrina Mervin et d’Augustin Jomier : penser l’islam au Maghreb
(2) Le voile