Suite à sa Une consacrée à Tariq Ramadan dans son dernier numéro, Charlie Hebdo subit à son tour les foudres de ses fidèles et d'une partie de l'extrême droite musulmane sur les réseaux sociaux.
Après Henda Ayari qui doit faire face à un déversement de haine, d'insultes, de sexisme, d'antisémitisme et de menaces de mort parce qu'elle a osé déposer plainte contre le prédicateur, c'est au tour du journal de revivre une histoire douloureuse avec ce déferlement d'insultes, d'appel à la violence et d'apologie du terrorisme. Ces réactions envers toute personne moquant et dénonçant l'intégrisme musulman vient d'un endroit qui porte un nom : la fachosphère. Cette autre fachosphère qui n'a rien à envier à la traditionnelle.
Ils ne sont pas de simples musulmans. Ils sont la frange intégriste des musulmans dont les fidèles de Tariq Ramadan composent une partie non négligeable.
N'oublions pas que la majorité des musulmans ne participe pas à ce genre d'horreur. Ils sont bien plus nombreux que ces malades qui n'ont de musulman que l'étiquette.
Face à ces réactions choquantes d'une violence inouïe, Tariq Ramadan reste silencieux. Encore une fois, le problème ne porte pas ici sur le fond de l'affaire qui l'oppose aux nombreuses femmes qui l'accusent d'agressions sexuelles et de viols. C'est son attitude et celle de ses partisans autour de cette affaire qu'il convient de condamner. Le silence de Tariq Ramadan face à ces déferlements nauséabonds et antidémocratiques est un silence complice donc coupable. Car ces individus commettent ces actes pour le soutenir. N'importe quel leader politique aurait appelé au calme. Dans les affaires concernant un meurtre ou des violences policières, même les familles des victimes qui ne sont pourtant pas des leaders idéologiques ont toujours appelé au calme et au pacifisme.
Là, nous avons affaire à un leader religieux, à un homme qui ne cesse de prôner ce qu'est censé être un "bon musulman", à un prêcheur qui prétend représenter une religion de paix et d'amour, et qui garde un silence assourdissant sur les violences verbales et l'apologie du terrorisme de ses fidèles. Il est clair que Tariq Ramadan n'est pas Nelson Mandela.
Le sens du proverbe "qui ne dit mot consent" pèse ici de tout son poids et révèle les opinions d'un homme qui ne peut plus se dissimuler derrière son double discours.