L'association Alliance Citoyenne s'est faite connaitre pour ses actions burqini dans les piscines municipales de Grenoble. Cas d'école de l'alliance entre une partie de la gauche et de l'islamisme politique, j'avais produit de multiples écrits sur cette association et son sexisme politique pour dévoiler sa stratégie d'action et de communication.
L'intégrisme musulman au sein de cette association ne s'est pas éteint avec la fin de l'été. En attendant les prochaines actions burqini, les réunions s'enchaînent et les opérations sur le terrain se poursuivent. Les éléments de langage classique de l'islamisme politique ne changent pas. L'association a gardé le titre "Campagne droits civiques des femmes musulmanes" que j'avais analysé en long, en large et en travers pour montrer la supercherie d'une telle appellation : les musulmanes ont les mêmes droits civiques que tous les autres français ; de plus, cette appellation a pour but d'essentialiser et de réduire toutes les musulmanes à des fanatiques voilées qui voudraient faire plier la République. L'intérêt est de faire croire que toutes les musulmanes sont visées et de disqualifier celles qui s'opposent à ces intégristes.
L'opération vient cette fois de l'antenne de Lyon. Trois femmes voilées se sont présentées à une salle de sport lyonnaise qui, dans son règlement intérieur, précise que les couvre-chefs (quels qu'ils soient) sont interdits, notamment pour des questions de sécurité liées à la vidéo surveillance. Aucune mention religieuse, et encore moins liée à l'islamisme, ne figure nulle part dans ce règlement. Mais, comme pour le burqini, cette égalité de traitement est perçue comme discriminatoire puisque aucun privilège n'est accordé au sexisme du voilement. Les militantes ont donc préparé leur petite action et filmé la scène (1). Comme à leur habitude, elles tentent de dramatiser la séquence et de se faire passer coûte que coûte pour des victimes.
La vidéo est doublement utile. Elle sert à faire le buzz sur les réseaux sociaux pour remettre ce sujet au cœur de l'actualité. Puis, si cela fonctionne, les islamistes et leurs soutiens hurleront à la stigmatisation des "musulmans" en déclarant qu'on parle encore du voile parce que "la France a un problème avec les musulmans". Tous les interstices de la victimisation doivent être exploités.
La rhétorique d'inversion fonctionne là encore à plein régime. La page Facebook d'Alliance citoyenne cite le règlement intérieur de la salle de sport pour le détourner : Pour rappel, l’article 13 de votre règlement intérieur dispose : « Pas de casquette, ni foulard, ni capuche, ni chapeau, ni bonnet… ». Ainsi, il exclut les femmes portant un foulard, ce qui constitue une discrimination fondée sur l’appartenance à une religion.
Nous retrouvons ici le terme "foulard" toujours utilisé pour euphémiser le voile, le banaliser en faisant écho aux simples foulards "de nos grands-mères".
Le règlement de cette salle donne des détails sur ce qui est interdit et ne montre aucune discrimination envers les femmes voilées. Rien ne montre non plus une volonté de discriminer les croyants d'une religion. Pourtant, les islamistes d'Alliance citoyenne tordent cet article jusqu'à l'absurde pour y inclure une discrimination imaginaire. Le simple fait de demander à ces militantes de respecter un règlement applicable à tout le monde est déclaré être discriminant par Alliance citoyenne (leur vision totalitaire du monde leur accorde des privilèges "naturels"). Elles demandent donc "la modification du règlement intérieur au plus vite".
Comme pour le burqini, l'intrusion du sexisme du voile dans les salles de sport n'est qu'une étape pour, à terme, obtenir des horaires sexuellement séparés, en parallèle du développement de salles de sports islamistes où tout sera fait pour assurer une séparation "convenable" des sexes.
Le simple fait de demander à ces militantes de respecter un règlement applicable à tout le monde est interprété comme étant discriminant (leur vision totalitaire du monde leur accorde des privilèges "naturels").
Toujours dans la continuité stratégique utilisée pour le burqini, la raison d'être du voile (accessoire vestimentaire raciste et discriminant en raison du sexe) est occultée pour le présenter comme signe religieux. Cela lui permet d'être protégé par divers articles des diverses déclarations des Droits Humains qu'Alliance citoyenne répète à l'envie, comme tous les islamistes politiques. Cela permet également d'instrumentaliser la laïcité contre un règlement pourtant laïque puisque ne visant aucune religion. Là encore, le texte d'Alliance citoyenne ne s'en prive pas, comme toujours.
Cette nouvelle action montre que la motivation de l'islamisme politique est sans faille. Cette opération vise à faire plier autant de règlements intérieurs que possible. Si un des règlements cède, cela créera une sorte de jurisprudence politique qui facilitera le changement des autres règlements par des actions ultérieures. Leur motivation n'est pas le "vivre ensemble" ni l'égalité des droits qu'elles ont déjà. Leur motivation est l'entrisme et l'extension de l'intégrisme religieux sur des bases identitaires et communautaires dont le sexisme du voilement est l'outil politique fondamental.
Cela nous alerte enfin, c'était prévisible, sur le fait qu'Alliance citoyenne profitera sans doute de la campagne municipale qui s'annonce pour faire de son sexisme identitaire et politique (qu'elle nomme "droits civiques des femmes musulmanes") un sujet premier des candidats aux élections.
Mise à jour du 06 mars 2020 :
L'action du 12 décembre 2019 n'a pas eu l'effet escompté et la vidéo n'a pas fait le buzz espéré. Mais, comme écrit plus haut, la motivation de l'islamisme politique est sans faille. L'association Alliance citoyenne du Grand Lyon a donc publié sur Facebook un nouveau texte le 17 janvier 2020, partageant la même vidéo, mais cette fois précédée d'une jeune militante voilée appelant à la partager massivement (2). Cette publication fut reprise sur la page Facebook d'Alliance citoyenne de Grenoble le 20 janvier.
Le jeune âge et le fanatisme de cette militante inquiètent et démontrent que l'endoctrinement islamiste fonctionne sur une partie de la jeunesse. Au point qu'elle milite pour l'extension de son idéologie totalitaire dont son autodiscrimination sexiste sert de support. Mais cela n'aurait pas été possible sans le soutien et la participation active des non musulmans de l'association.
Cette jeune militante islamiste appelle également à poster "des commentaires sous la page Facebook et Google de la salle Interval". Ceci dans l'espoir "de changer les choses". L'objectif est clairement affiché : assurer une pression permanente sur la salle de sport pour la faire plier. Très motivées pour imposer leur sexisme politique, début mars 2020 elles "décidèrent "d'aller toutes ensemble faire du sport dans le hall de leur salle puisqu'ils nous refusaient à l'intérieur".
Sous la pression, la direction de la salle de sport "Interval-Lyon Saxe Gambetta" s'engage à modifier son règlement intérieur pour accorder une exception, un privilège refusé à tous les autres.
Cette pression a payé. Le 2 mars 2020, l'association lyonnaise est heureuse et fière de publier sur Facebook l'issue de cette affaire en leur faveur : "La direction nous a envoyé un courrier annonçant qu'ils s'engageaient à modifier leur règlement intérieur, qui interdisait jusque-là aux femmes de pratiquer avec leur voile !" (3)
Leur victimisation agressive a fonctionné, ici encore répétée : un règlement intérieur applicable à toutes et tous sans distinction d'origine, de religion ou d'opinion et dénoncé comme une interdiction spécifique aux femmes voilées. Sous la pression, la direction de la salle de sport "Interval-Lyon Saxe Gambetta" s'engage à modifier son règlement intérieur pour accorder une exception, un privilège refusé à tous les autres.
Pire encore, selon Alliance citoyenne, "des hijabs de sport seront mis en vente à l'accueil" de la salle. Seront installés à l'accueil les accessoires symboles de l'islamisme politique (version sportive), la salle se transformant en annexe de la "pudeur" (euphémisme pour ne pas dire "sexisme") des Frères musulmans.
Pour être cohérente et juste envers tous, cette salle devrait donc aussi mettre en vente à l'accueil toute demande d'accessoires promouvant le sexisme. Le voile étant également un instrument politique (la preuve), elle devrait proposer à l'accueil toute demande de tee-shirt appelant à voter Jean-Luc Melenchon, Marine Le Pen ou autres. Enfin, le voile signifiant l'inégalité entre deux catégories d'Êtres humains, la salle devrait accepter de mettre en vente la totalité des symboles racistes si des demandes sont formulées. Le seul critère est que tous ces accessoires soient "adaptés aux activités sportives", comme l'indique Alliance citoyenne. Ainsi, les "droits civiques" de tous seraient respectés...
Comme je n'ai cessé de le signaler, l'objectif est de faire céder une première salle de sport pour qu'il y ait un effet domino. Dans l'euphorie de sa victoire, l'association ne s'en cache plus : "Le combat continue contre les salles de sport qui interdisent l'accès aux femmes portant le voile, comme c'est le cas de Wellness Sport Club France".
Alliance citoyenne ne considère pas cela comme un avantage accordé à son sexisme politique mais comme un recul de l'intolérance : "on a fait reculer un peu l'intolérance dans les salles de sport fitness d'Interval à Lyon". Retournement typique de la rhétorique d'inversion usée par l'islamisme politique.
Mais pourquoi déclarer "on a fait reculer UN PEU l'intolérance" ? Parce que, et comme je ne cesse d'alerter également, si l'objectif à court terme est la ségrégation symbolique par le voilement dans des salles mixtes, à long terme est visée la ségrégation sexuelle absolue. Toujours en usant de l'argument du "libre choix" pour justifier ce que l'on espérait être une histoire patriarcale uniquement présente dans les livres d'histoire ou dans les témoignages venus d'Égypte ou d'Arabie Saoudite.
L'association le confirme de façon à peine "voilée" par le commentaire ci-dessous.
Cet échange est en commentaire de la publication qui annonce la victoire de l'association sur la salle de sport. Comme toute association et tout militant de l'islamisme politique, elle tente d'afficher une vitrine aux intentions rassurantes et acceptables pour cacher l'arrière-cour de sa volonté réelle.
Concernant cet évènement, la vitrine est un texte publié sur son blog hébergé par Médiapart, le 03 mars 2020, dans la foulée de sa victoire (4). Les militantes affirment que leur sexisme serait "la pratique de la religion musulmane". Or,le voile ne relève pas de la pratique religieuse en islam. Cette affirmation est là pour aller sur le terrain de la laïcité, plus facile à défendre que le véritable terrain du voile : le sexisme. Le texte fustige la séparation qu'induirait le refus du sexisme du voile. Selon elles, "le problème de la République [est qu'elle] décide de se séparer d'une partie de sa population". Nous sommes toujours dans la rhétorique d'inversion où elles désirent retourner l'expression "séparatisme" contre ses promoteurs. Cela amène les signataires de ce texte à justifier leurs actions : "il nous est difficile de respecter des règles injustes qui excluent, qui séparent, qui divisent".
L'ensemble de ce texte tente de faire croire à un désir de "vivre ensemble", mais pour mieux vivre côte à côte voire séparés. La capture d'écran ci-dessus le démontre. Suite à la victoire d'Alliance citoyenne qui permettra la présence de femmes voilées dans la salle de sport lyonnaise, une internaute posa la question suivante à l'association : "Salem'aleykûm pour l'initiative, ce sont des salles de sport uniquement pour les femmes ou c'est mixte?"
L'association, en accord avec ses déclarations en vitrine, devrait donc répondre que la salle est mixte, qu'Alliance citoyenne milite pour la mixité, l'égalité des sexes, et lutte contre le séparatisme. Par conséquent, elle refuserait toute non mixité dans une salle de sport et œuvrerait pour le "vivre ensemble" en usant de pédagogie auprès de celles qui voudraient se séparer des hommes. Mais non, là, elle laisse poindre son arrière-cour dans sa réponse publiée le jour même de la parution de son article de blog (pour la vitrine) : "ce sont des salles mixtes. Mais il y a plusieurs salles réservées uniquement aux femmes à Lyon, on peut t'envoyer leurs noms en mp si ça t'intéresse". La phrase est suivie d'un clin d'œil pour bien souligner l'allusion à l'encouragement.
Alliance citoyenne ne s'arrêtera pas là. A Grenoble, elle tente déjà d'investir le football féminin pour y instiller le sexisme islamiste du voilement (5). Le fanatisme de ses militantes restera sans faille, avec le soutien des non musulmans de l'association si séduits par leur représentation exotique et paternaliste de l'islam et des musulmanes. La résistance à leurs coups de boutoir islamistes sera-t-elle aussi sans faille ?
(1) [ Campagne droits civiques des femmes musulmanes ] Refoulées de la salle de sport
(2) [Campagne droits civiques des femmes musulmanes] Exclues de la salle de sport
(3) Campagne droits civiques des femmes musulmanes] Première avancée vers l'accès au sport pour toutes !
(4) Musulmanes dans la République: C’est l’intolérance qui nous sépare...
(5) Alliance citoyenne souhaite introduire le sexisme islamiste dans le football