Mercredi 18 septembre 2019, l'hôtel de police de Grenoble m'a informé par téléphone que Taous Hammouti a "insisté" pour déposer plainte contre moi. Je l'aurais injuriée. Le motif juridique se rapprochant le plus de sa demande est "injure publique envers un particulier en raison de sa race, de sa religion ou de son origine par voie électronique". Elle motive sa plainte par un passage de ma publication Facebook en date du 4 septembre 2019 : (…) la militante islamiste Taous Hammouti (celle qui est fan des frères Ramadan, rêve d'être uniquement soignée par des femmes médecins et milite politiquement inlassablement pour la promotion de son sexisme "religieux"). Elle conteste mes déclarations. Elle considère chaque mot comme diffamant et injurieux.
Taous Hammouti est membre de l'association Alliance citoyenne. Elle est la tête de file et la militante la plus active de toutes les actions burqini dans et en dehors des piscines municipales de Grenoble. Musulmane, sa vision de l'islam est rétrograde, sexiste et politique. Elle n'hésite pas à l'afficher dans toutes ses actions. Elle m'accuse simplement d'en rendre compte.
Cette plainte est donc ridicule car mes propos relèvent du débat philosophique et politique, de la liberté d'informer et d'alerter, pas de la justice. Mais Taous Hammouti, en bonne ISLAMISTE, préfère pratiquer ce que l'on nomme le "jihad judiciaire". L'objectif n'est pas tant de faire condamner un détracteur que de l'intimider et le décourager. Bien mal lui en a pris.
Mes propos relèvent du débat philosophique et politique, de la liberté d'informer et d'alerter, pas de la justice.
Ma publication relevant de la liberté d'expression, une simple explication de ma part lors de mon audition aurait suffi. Mais j'ai proposé à l'agent de lui fournir mes sources. Cette audition était l'occasion de dévoiler la radicalité de madame Hammouti à l'Hôtel de police et de la consigner officiellement et judiciairement dans un procès-verbal. C'est ce qu'on appelle "l'arroseur arrosé".
Je devais m'expliquer sur chaque point, à commencer par "militante islamiste". L'islamisme est la vision fondamentaliste de l'islam qui sort de la sphère privée pour en faire un instrument politique afin d'influer sur, voire de faire plier, la société. L'objectif est de rendre la société compatible ou, mieux encore, la convertir, à l'islam(isme). Marqué par une forte obsession sexuelle et un profond machisme, le principal outil de l'islamisme est le corps féminin dont le voile est le cheval de Troie. Parmi ses meilleurs agents, il y a des femmes. Les actions burqini menées par Taous Hammouti s'y inscrivent. On peut ne pas être d'accord avec mon analyse, mais cela relève du débat et de la liberté d'expression, pas de l'injure publique.
Aucun islamiste ne reconnait être un islamiste. Tous se perçoivent comme de simples musulmans pieux.
J'ai aussi expliqué à l'agent qu'aucun islamiste ne reconnait être un islamiste. C'est une forme de taqya (dissimulation de ses véritables intentions religieuses) pour ne pas effrayer. Mais c'est aussi une affirmation sincère : tous se perçoivent comme de simples musulmans pieux. Ce seraient les autres musulmans qui, selon eux, ne seraient pas assez musulmans. Ils ont la prétention d'être à l'image de l'ensemble des "vrais" musulmans et, pour certains de ces fanatiques, d'être leurs représentants. C'est le cas de madame Hammouti qui prétend lutter pour les "droits civiques des femmes musulmanes". C'est pour cela que, par exemple, Idriss Sihamedi, salafiste fiché S qui refuse de serrer la main des femmes, réfute l'idée qu'il est islamiste pour se présenter en simple musulman. Youssef Al-Qaradawi, le plus important théologien Frère musulman à l'heure actuelle, ne se présente pas non plus comme islamiste. Aucun des représentants de l'UOIF, branche française de la confrérie, ne se déclare islamiste. Dernier exemple parmi des milliers, Hani Ramadan, expulsé du territoire français pour ses propos radicaux, a aussi toujours réfuté l'idée qu'il est islamiste.
Taous Hammouti ne déroge pas à la règle. La différence est qu'elle franchit le Rubicon pour porter plainte en raison de cette affirmation de ma part.
Une fois ce cadre posé, et pour encore mieux cerner le personnage, j'ai montré à l'agent une publication Facebook de la plaignante datée du 9 janvier 2015. Deux jours seulement après le massacre à Charlie Hebdo, le jour même de la prise d'otage à l'Hyper Cacher, elle publia une image de flammes avec pour texte visible : "N'oubliez jamais que c'est Charlie Hebdo qui a dégainé le 1er…". En dessous de ce texte sont disposés quelques dessins du journal qui se moquent de l'islam. Ainsi, alors même que les corps des victimes n'étaient pas enterrés, que les terroristes couraient toujours, qu'une prise d'otage avait lieu et que le pays était tétanisé, Taous Hammouti affichait son indifférence et son mépris en affirmant que quelques dessins irrévérencieux envers l'islam sont aussi graves que des coups de kalachnikov et méritent la peine de mort. Charlie Hebdo serait responsable de son massacre.
Ce document, comme tous ceux que j'ai amenés (et partagés dans cet article), a été versé au dossier.
Si elle ne manifesta aucune empathie face au massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, elle fut particulièrement touchée à l'annonce du décès de Mohamed Morsi. Il était l'un des leaders politiques des Frères musulmans égyptiens, pays d'origine et centre idéologique de la confrérie. Il est le seul à avoir été élu président de la République. Il est décédé en juin 2019. Inconsolable, Taous Hammouti porta son deuil en remplaçant son image de profil Facebook par une photo du défunt avec une formule de condoléance en bandeau.
(Suite aux premières révélations de ses publications, Taous Hammouti a remplacé son nom par un pseudo : Koulouche Paon.)
A propos de Hani Ramadan abordé plus haut, j'affirme effectivement qu'elle est fan de son frère et lui. C'est un autre élément validant le fait que Taous Hammouti est une islamiste. J'ai indiqué à l'agent de police que les frères Ramadan sont les petits-fils de Hassan Al-Banna, co-fondateur de la Confrérie des Frères musulmans. Ils sont aussi les fils de Saïd Ramadan. Il fut l'un des plus importants représentants de la confrérie en Europe et fonda le Centre islamique de Genève dont Hani est aujourd'hui directeur.
Personne ne peut être tenu pour responsable des actes et propos de leurs ascendants. Mais les deux frères n'ont jamais renié leur double filiation familiale et idéologique. Ils ont même rendu hommage aux luttes de leur père et grand-père et perpétuent leur héritage par leurs conférences et ouvrages qui transmettent l'idéologie des Frères musulmans. Avec eux aussi, et comme toujours, le voile sert d'outil politique. Hani Ramadan avait par exemple déclaré qu'une femme sans voile est comme une pièce de deux euros qui passe d'une main à l'autre. "Selon lui, vous seriez une telle femme" ai-je rajouté à la policière qui m'auditionnait. Les actions de Taous Hammouti pour le port du burqini sont en cohérence avec cela. Mais elle s'en défend et dépose plainte contre moi. Soit. J'ai donc fourni à l'agent l'ensemble des captures d'écran qui prouve ce que j'affirme. Madame Hammouti a publié son soutien aux Frères Ramadan à plusieurs reprises sur Facebook. Elle soutient Hani Ramadan suite à son expulsion du territoire.
Suite aux premières révélations de ses publications, Taous Hammouti a remplacé son nom par un pseudo : Koulouche Paon.
Elle soutient aussi Tariq Ramadan, au point de créer une pétition, suite aux multiples plaintes pour viols.
L'agent, effarée par les faits qu'elle voyait défiler sous ses yeux, me laisse poursuivre mon analyse et ma démonstration.
En fidèle disciple des Frères musulmans, Taous Hammouti apprécie également Recep Tayyip Erdogan.
Le chef de l'AKP rêve d'un régime autoritaire. Il ne s'en est jamais caché, fidèle à l'idéologie totalitaire des Frères musulmans dont son parti est la branche turque. Dans un discours daté de 1996, il considère que la démocratie n’est pas un but mais un moyen. Elle serait comme "un tramway duquel on descend une fois arrivé au terminus", c’est-à-dire une fois arrivé au pouvoir. Un refus de la démocratie et une glorification de la violence religieuse pour la conquête du pouvoir qu'il formula ainsi en 1997 : "les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats". Malgré tous ses efforts, il n'a pu atteindre son but, pour l'instant. Taous Hammouti souhaite alors lui apporter son soutien, comme cette publication ci-dessous où, là encore, le voile sert d'instrument politique.
Avec de telles références et cette volonté farouche d'imposer le voile partout, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle souhaite être soignée uniquement par des femmes médecins, comme je l'ai écrit. C'est un autre motif de sa plainte contre moi. Or, j'ai dit à l'agent que ce ne sont pas mes mots mais… les siens. Je n'ai fait que reprendre une déclaration qu'elle-même avait faite à la presse. Elle et ses collègues militantes islamistes avaient confié à un média en ligne ceci : elles demandent notamment à pouvoir être exclusivement examinées par des femmes médecins. « On touche pas à mon hijab » lance-t-elle pour finir.
Taous Hammouti porte donc plainte contre moi pour un propos qu'elle avait tenu…
Source : Place GRE'NET
Le voilement est un concept sexiste créé dans l'antiquité pour stigmatiser, hiérarchiser, discriminer et ségréguer une partie de l'humanité en raison de son sexe. Les islamistes sanctuarisent ce sexisme en lui posant un vernis faussement religieux.
Enfin, elle considère également comme une injure publique le fait d'avoir écrit qu'elle "milite politiquement inlassablement pour la promotion de son sexisme "religieux"". Les éléments et explications que j'ai apportés plus haut démontrent ce que j'affirme. Mais ce sont les actions burqini menées par Taous Hammouti qui en sont la meilleure démonstration. Le voilement est un concept sexiste créé dans l'antiquité pour stigmatiser, hiérarchiser, discriminer et ségréguer une partie de l'humanité en raison de son sexe. Les islamistes sanctuarisent ce sexisme en lui posant un vernis faussement religieux. Le burqini est l'adaptation waterproof de ce sexisme dont madame Hammouti avance l'argument religieux quand ça l'arrange. Elle évite aussi d'en parler également quand ça l'arrange. En cela, elle applique à la lettre les conseils de Hassan Iquioussen, prédicateur Frère musulman (lui aussi ne se considère pas comme islamiste…). Il a déclaré que "la piscine [municipale] c'est une décision politique". Pour prouver mes dires, j'ai montré à l'agent un extrait vidéo où le prédicateur prononce cette phrase et explique comment réussir à faire modifier les règlements des piscines. Il y expose par exemple les éléments de langage à éviter (le mot "religion") et ceux à mettre en avant (la "pudeur"). C'est exactement ce qu'a fait Taous Hammouti face à la caméra du Dauphiné Libéré dont j'ai joint l'extrait à celui de Hassan Iquioussen pour bien constater la similitude parfaite, presque mot pour mot, de ces deux personnes. Là encore, cela démontre par la même occasion que madame Hammouti est une islamiste. L'agent a pris note de ce que je lui disais, a certifié avoir visionné la vidéo et la véracité de mes dires.
Passage concerné à partir de 3,52 minutes
Taous Hammouti est présente à chaque action burqini, que ce soit dans les piscines ou lors d'évènements s'y rapportant comme au Planning familial (qui l'accueille avec plaisir) et même en coulisse à France 3. Elle est bien une militante politique acharnée pour la promotion de ce sexisme "religieux".
Convaincue que sa vision du corps des femmes n'est pas sexiste et que ses actions n'en sont pas la promotion, elle considère mon affirmation comme une injure. Elle n'est pas une exception. Comme je ne cesse de l'écrire depuis des années, les islamistes ont des perceptions et définitions inverses à la réalité. T. Hammouti, comme l'ensemble des islamistes, voit son sexisme moyenâgeux comme une forme de respect des femmes. Elle n'y voit aucun mal. Elle perçoit son militantisme pour faire accepter cela comme un progrès, une forme de liberté. Elle n'y voit pas la promotion d'une idéologie totalitaire qui rêve d'occulter les corps des femmes par obsession sexuelle et patriarcale.
Mon audition fut finalement une démonstration implacable de la radicalité politico-religieuse de la plaignante. Après ce bref cours d'histoire sur l'islamisme, et face aux éléments que j'ai fournis, l'agent de police aux yeux écarquillés semblait rester sans voix. Une sidération due à ce que j'ai démontré, alliée à l'incongruité de la situation par l'aplomb de la plaignante. La plainte a été logiquement classée sans suite à la première heure du lundi 23 septembre 2019. Taous Hammouti a oublié que nous sommes en France, une démocratie laïque, pas une théocratie.
Par contre, si l'islamophobie avait été un délit, j'aurais certainement été poursuivi. L'islamophobie est la confusion volontaire entre la libre critique de l'islam et/ou de l'islamisme avec les actes et propos contre des individus en raison de leur religion. Être anti islam et/ou anti islamisme n'est pas plus condamnable que l'anti communisme ou l'anti capitalisme. En démocratie, l'hostilité envers une idéologie est légale, l'hostilité envers des individus condamnable. La seconde sert de prétexte pour tenter d'interdire la première. C'est le souhait de rétablir le délit de blasphème (mais uniquement pour l'islam). Tant que nous serons en démocratie, et donc que l'islamophobie ne sera pas un délit, j'aurai le droit de dire que Taous Hammouti est une islamiste.
Mais, avec ce classement sans suite, elle trouvera là encore matière à se victimiser en brandissant une nouvelle atteinte à ses "droits civiques" d'intégriste. Rappelons-le : elle, ses collègues islamistes et ses soutiens, considèrent la loi commune applicable à tous les citoyens comme discriminatoire par le refus d'accorder un privilège aux intégristes musulmanes.
Sa plainte est une démarche politique par instrumentalisation de la justice, sans doute pour m'intimider et me faire taire. Mais je pense aussi qu'elle est sincèrement convaincue d'être une victime et d'avoir le droit de son côté. Cette plainte révèle par l'absurde sa vision de la société. C'est assez effrayant car, là encore, elle n'est pas une exception. Par ignorance et refus de l'égalité des sexes, par manque de connaissance sur ce qu'est une société laïque, par les discours victimaires permanents qui lui sont serinés par des organismes comme le CCIF et des prédicateurs islamistes, nombreuses sont les personnes comme Taous Hammouti à se percevoir comme des éternelles victimes, considèrent que le refus d'un privilège serait une injustice, qu'en tant qu'intégristes musulmanes elles peuvent réclamer des "droits civiques" spécifiques. Combien y-a-t-il de Taous Hammouti, filles ou garçons, dans nos quartiers ? Combien considèrent que la critique et/ou l'hostilité envers leur idéologie serait une attaque contre leur personne, des insultes qui mériteraient une condamnation en justice ? Comment pourraient-elles faire évoluer leur vision erronée quand des associations et des personnalités politiques de gauche les caressent dans le sens du poil pour les conforter dans leur perception victimaire et leur sexisme ? Oui, il y a des discriminations, parfois en raison de la religion. Mais il est du rôle de ces associations et des politiques de faire comprendre que cela ne justifie pas l'instrumentalisation de ces discriminations pour en fantasmer d'autres et créer un délit de blasphème envers l'islam. La société toute entière doit prendre ses responsabilités. La promotion du burqini, et le ressenti de Taous Hammouti commun à de nombreux français musulmans, sont un des symptômes patents de l'échec de notre République qui n'a pas su pleinement adopter tous ses enfants. École, éducation populaire, acteurs sociaux et politiques doivent s'atteler plus que jamais à transmettre à la jeunesse les valeurs républicaines, dont la laïcité. Il faut apprendre à lutter contre toutes les formes de sexisme. Tant qu'un sexisme sera protégé en raison de son image faussement religieuse (le respect de la religion devenant supérieur à la lutte contre le sexisme), le voilement prospèrera et nous aurons encore droit à des opérations burqini.
La promotion du burqini, et le ressenti de Taous Hammouti commun à des milliers de français musulmans, sont un des symptômes patents de l'échec de notre République qui n'a pas su pleinement adopter tous ses enfants.
Taous Hammouti est une militante islamiste. Sa vision sexiste et religieuse de sa société idéale sont une menace pour la République et surtout pour les femmes. La liberté d'expression m'autorise à l'affirmer et à le démontrer. La justice m'a donné raison. Madame Hammouti m'a offert une tribune inédite pour le déclarer. Elle a aussi permis que mes alertes soient consignées dans un procès verbal. Je l'en remercie.