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Naëm Bestandji

Féminisme / Universalisme / Laïcité

dossiers - Islamisme politique - Zakia Meziani, voile, burqini

Une militante islamiste instrumentalise la Shoah pour défendre le sexisme du burqini

Par Naëm Bestandji . Publié le 07 Juillet 2019 à 11h36

Sinon, pour en finir et arrêter de tourner autour du pot :
-Faut-il une loi pour inciter les islamistes à prendre des cours d'Histoire et éviter qu'ils se ridiculisent ?
Zakia Meziani est une militante politico religieuse, identitaire et sexiste. En un mot, elle est islamiste. Épousant l'idéologie des Frères Musulmans, dont elle porte le symbole sexiste et politique sur sa tête, elle fait sienne toute leur rhétorique et leurs méthodes. Elle est l'exemple type de ce que j'analyse depuis des années.
Elle use avec allégresse de la rhétorique d'inversion : elle se présente comme militante antiraciste mais uniquement sur le sujet du voile (ou pour dériver sur la Palestine).

Une des actions de "l'association Pour la reconnaissance des droits et des libertés à la femme musulmane" dont Zakia Meziani est la présidente.Une des actions de "l'association Pour la reconnaissance des droits et des libertés à la femme musulmane" dont Zakia Meziani est la présidente.

Zakia Meziani instrumentalise le féminisme pour sa lutte palestinienne.Zakia Meziani instrumentalise le féminisme pour sa lutte palestinienne.

Comme tous les islamistes, elle racialise l'islam et fait peu de distinction entre les musulmanes voilées et non voilées pour essentialiser toutes les musulmanes à sa radicalité. Ainsi, toute opposition au sexisme et à l'aspect politique du voilement (ce qui est justement son cas) est brandie comme "raciste". Le terme "islamophobie" est évidemment un de ses préférés. Comme tous les islamistes, elle aime lier critique et moquerie de l'islam avec les propos et actes anti musulmans. L'intérêt est de faire de toute critique de sa radicalité une atteinte à l'islam ("islamophobie") considérée comme une attaque envers tous les musulmans.
Elle se présente également comme féministe. Une nouvelle fois, son féminisme se réduit à la défense de son sexisme "religieux". Comme je l'avais longuement détaillé dans d'autres écrits, cette inversion totale permet de saisir le terme "féminisme" pour le redéfinir et le retourner contre la société en général et les féministes en particulier. C'est une des méthodes clés de la stratégie victimaire.

Comme tous les islamistes, elle racialise l'islam et fait peu de distinction entre les musulmanes voilées et non voilées pour essentialiser toutes les musulmanes à sa radicalité.

En résumé, sa promotion de la discrimination sexiste à travers le voile serait féministe. La lutte contre son auto discrimination "choisie" parce qu'elle a un vagin, des "formes", et qu'elle considère sa tête comme l'équivalent d'un sexe à cacher, serait de la discrimination et du racisme.

Pour porter ce combat politique et faire la promotion de l'idéologie des Frères Musulmans, elle s'investit depuis des années à Tourcoing dans diverses actions. Elle milite inlassablement pour la légalisation du voilement des fillettes à l'école par sa lutte acharnée contre la loi de 2004.
Son histoire militante et politique colle parfaitement à l'histoire de la jonction entre l'islamisme et une partie de la gauche : sa victimisation permanente a séduit EELV pour qui elle fut candidate aux élections cantonales en 2015, apothéose de l'alliance entre une partie de la gauche et de l'extrême droite musulmane à Tourcoing.

Fidèle à son idéologie (qui n'est pas l'écologie), elle s'est aussi investie dans la pseudo "consultation des musulmans" organisée par des Frères Musulmans avec pour tête de file l'ex du CCIF Marwan Muhammad.

Elle est également présidente de "l'association Pour la reconnaissance des droits et des libertés à la femme musulmane". Nous retrouvons là encore l'essentialisation de toutes les musulmanes à son extrémisme pour faire croire à la société qu'elle correspond au profil type de la musulmane, et que "les musulmanes" auraient légalement moins de droits et de libertés que les autres. Ce mensonge, qui n'a que pour but de jouer sur l'émotion, est la même sémantique qu'Alliance citoyenne (association grenobloise pour la promotion du burqini).

Nous retrouvons cette alliance idéologique et de terrain entre son association, le CCIF (tout deux adhérant à l'idéologie des Frères Musulmans) et les idées d'Alliance citoyenne dans certaines rencontres (Identité Plurielle est l'autre nom de l'association de Zakia Meziani).

Zakia Meziani et le CCIF

Nous retrouvons encore Marwan Muhammad. Julien Talpin était aussi intervenant. Il est celui qui a inspiré à Alliance citoyenne les "méthodes d'organisation des citoyens" de Saul Alinsky. La convergence avec l'idéologie des Frères Musulmans est donc une nouvelle fois établie.

Emportée par son fanatisme, elle a montré son soutien au burqini par un propos que l'on retrouve régulièrement dans les milieux islamistes : la comparaison entre l'oppression que subiraient "les musulmanes", selon elle, et l'extermination des Juifs. Elle compare l'extermination de millions de personnes en raison de ce qu'elles étaient en tant qu'Êtres humains, avec un règlement applicable à tous les citoyens sans distinction de couleur, d'origine et de religion. Elle considère le refus d'accorder un privilège au sexisme des islamistes comme la volonté d'exterminer la totalité des musulmans. Par sa publication, elle a poussé la racialisation de l'islam (car on adhère à une religion, elle n'est pas un élément de l'ADN) à l'extrême. Au point de comparer les musulmans aux Juifs pour tenter de hisser par tous les moyens "l'islamophobie" (c’est-à-dire la peur de l'islam, sa critique et moquerie) au niveau de l'antisémitisme. La référence à la Shoah est le point culminant.
Elle aurait pu prendre pour exemple un autre génocide. Alors pourquoi celui-là ? Parce que l'Holocauste est la carte premium, le top du top de la victimisation. Par son ampleur et le traumatisme que cela a créé en Europe, il n'y a pas meilleure comparaison pour susciter de façon macabre l'empathie d'un maximum de citoyens.

A propos du burqini, Zakia Meziani considère le refus d'accorder un privilège au sexisme des islamistes comme la volonté d'exterminer la totalité des musulmans.

Comme je l'ai dit, elle n'est pas la première à y avoir recours. Marwan Muhammad par exemple le fit sans complexe en avril 2011. Voir mon article sur ce sujet (1).

La publication de Zakia Meziani a suscité de nombreuses réactions, notamment dans la presse locale. Face à l'ampleur que prend la polémique, elle l'a supprimée. Mais elle n'a pas effacé son idéologie de sa mémoire. On n'efface pas des idées si profondément ancrées. C'est ce qui est particulièrement effrayant et devrait effrayer toutes les féministes.

(1) Le CCIF et sa référence à l’Allemagne des années 30, l’arroseur arrosé

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